ALBIERO Armand

Par Jean-Pierre Besse, Annie Pennetier

Né le 4 novembre 1923 à Valdaigno (Italie), fusillé le 23 août 1943 au Mont-Valérien (Seine, Hauts-de-Seine) ; employé de commerce, ouvrier boucher à Beaumont (Meurthe-et-Moselle) ; résistant FTPF de Meurthe-et-Moselle.

Fils d’Oreste Albiero mineur à Moutiers (Meurthe-et-Moselle), Armand rejoignit en 1926, son père installé en France depuis quelques années, accompagné de sa mère Rina Laura Albiero ; il était l’aîné de quatre enfants. Titulaire du certificat d’études primaires, il suivit une formation de commis de commerce au sein du magasin Clément puis âgé de 17 ans à la société alimentaire Solpa à Beaumont (Meurthe-et-Moselle). Le jugement déclaratif de décès indique boucher. L’année suivante, en 1941, il rejoignit la résistance puis au sein des FTP participa à des sabotages notamment sur la ligne de chemin de fer d’Auboué à Homécourt. Armand Albiero fut arrêté chez des amis à Beaumont avec Alberto Montanaro, par les gendarmes français le 17 janvier 1943. Il fut accusé de militantisme communiste et de tentative d’homicide volontaire (affaire Marcel Simon).

Incarcéré à Briey, où il vit pour la dernière fois son père, il fut transféré à la prison de Nancy où le tribunal militaire allemand de la ville le condamna à 4 ans de travaux forcés. Emprisonné à Fresnes le 21 avril, il fut à nouveau condamné cette fois à la peine de mort le 13 mai 1943 par le tribunal allemand du Gross Paris. Il était célibataire.

Il écrit une dernière lettre qui fut communiquée à l’abbé Chery, curé de Moutiers qui la remise à la famille.
le matin du 23 août 1943
Ce matin vers 9 heures, on est venu m’avertir que mon recours en grâce était rejeté ; j’ai reçu ce coup terrible avec un très grand courage, et vous voyez , en vous écrivant je ne tremble même pas. Je n’ai rien à regretter en ce monde, si ce n’est vous qui aurez un bon souvenir, j’ai dit un beau souvenir parce que c’est une belle chose de mourir pour la France. Donc je vous fais savoir que je vais être passé par les armes à 4 heures de l’après-midi, je serais courageux jusqu’au bout comme doit l’être un innocent »

Il a été fusillé au Mont-Valérien le 23 août 1943 à 16h14 avec un groupe de FTP dont Alberto Montanaro.
Le nom d’Armand Albiero est inscrit sur le monument cloche du Mont-Valérien et sur le monument aux morts de Moutiers.
Il a été reconnu Mort pour la France le 16 mars 1950.
Le 27 avril 1985, la commune de Moustiers donna son nom à un square aménagé rue de Metz.

L’aumônier allemand, l’Abbé Franz Stock assista à son exécution. Il écrit dans son journal :
"Lundi 23 août 1943
5 exécutions
1 heure, départ pour Ch. Midi. Là : Paul Pérol (Cartyrade) à mort pour matériel explosif. Puis allé à Fresnes : Montanaro, Albert ; Albiero Armand (20 ans) ; Marszaleck, François (Polonais, anniversaire aujourd’hui) ; Oberlin, Charles (père de 7 enfants, le plus vieux a 14 ans), Nancy, femme aussi condamnée à mort et envoyée en Allemagne ; le premier et le dernier ne se sont pas confessés, pas communié, les autres oui. Oberlin répétait : "J’ai la conscience tranquille, n’ai jamais fait de mal" (a hébergé des communistes). Le plus courageux était Albiero, le plus jeune, qui demanda immédiatement la confession et la communion, garda le sourire jusqu’au bou et me serra dans ses bras au poteau."

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article145772, notice ALBIERO Armand par Jean-Pierre Besse, Annie Pennetier, version mise en ligne le 26 mars 2013, dernière modification le 27 novembre 2021.

Par Jean-Pierre Besse, Annie Pennetier

SOURCES : AVCC, Caen, BVIII. — site Fusillés du Mont-Valérien. — Ludivine Achard de Leluardière, op.cit. . — Lettre de son frère communiquée par l’Association nationale des familles de fusillés et massacrés de la résistance française et de leurs amis en juillet 2015.— État civil jugement déclaratif de décès. - Notes de Jean-Claude Magrinelli. — Franz Stock, Journal de guerre, op. cit., p. 171.

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