Par Roger Barralis, Jacques Girault, Gilles Morin
Né le 12 décembre 1935 à Carcassonne (Aude), mort le 16 juin 2021 à Montpellier (Hérault) ; professeur d’Université ; militant progressiste puis du Parti socialiste unifié de l’Hérault.
Son père, Frantz Molino, professeur, militant communiste, décéda accidentellement en 1938 alors qu’il revenait d’un camp d’enfants espagnols des Pyrénées-Orientales. Sa mère était professeur.
Pierre Molino, élève de l’École polytechnique, se maria en juillet 1957 à Montpellier avec une étudiante, future professeur de Yoga, Mireille, qui eut le même itinéraire politique. Le couple eut trois enfants.
Molino soutint sa thèse à Paris en 1963, sous le titre "Champs d’éléments sur un espace fibrè principal différentiable" et devint attaché de recherche au CNRS puis maître de conférences en mathématiques à la faculté des Sciences de Montpellier.
Membre du Syndicat national de l’enseignement supérieur, il joua un rôle important lors des événements de mai-juin 1968 à Montpellier. il adhéra au Syndicat général de l’Éducation nationale au début des années 1970.
Militant de l’Union progressiste, Molino adhéra au Parti socialiste unifié en 1960 et fut membre du bureau de la section du XIVe arrondissement de Paris. Il appartenait aussi au Mouvement de la Paix. Il devint le secrétaire de la section locale de Montpellier du PSU succédant à Emmanuel Leroy-Ladurie de 1964 à 1967. En 1969, membre du comité Espagne-Languedoc-Roussillon, il fut arrêté en Catalogne avec Didier Lepêtre, alors qu’ils apportaient des documents pour le « Front obrer de Catalunya », parti socialiste de gauche catalan associé au « Front de libération populaire » qui entretenaient des relations privilégiées avec le PSU. Emprisonné pendant quelques semaines alors que Lepêtre était libéré le 14 avril, libéré à la suite notamment des diverses protestations des mouvements de gauche en France, il fut condamné par contumace à une peine de prison.
A partir de 1967-1968, Molino participa au secrétariat de la fédération de l’Hérault du PSU, à la direction de l’Union régionale et à la rédaction du journal fédéral Tribune du Languedoc. Proche des Étudiants socialistes unifiés, il donna une contribution, sous le titre « Le véritable choix », pour le congrès de 1967 dans Tribune socialiste du 11 mai 1967 dans laquelle il prit position contre le processus de rapprochement du PSU et de la FGDS prôné par la majorité du Bureau national sortant. Il s’inscrivait ainsi dans le cadre de l’orientation d’autonomie du PSU, conformément à ses « options fondamentales » de recherche d’une « ligne d’alternative socialiste ». Cette orientation fut majoritaire au Congrès. Élu au comité politique national du parti au titre de celle-ci, il se montra critique à l’égard des militants qui rejoignaient la FGDS.
Cette même année, Marc Heurgon, responsable national du PSU, envisagea de le présenter dans les Pyrénées-Orientales aux élections législatives, ce que Molino refusa. Il rencontra le club de la Convention des institutions républicaines à Pézenas en juin 1969 et fut élu, le 6 juillet 1969, secrétaire fédéral adjoint, chargé de la presse. Il démissionna du bureau fédéral le 6 février 1970 en raison d’une surcharge de travail, et du PSU en décembre 1971 (lettre publiée dans Action Révolutionnaire, n° 2, bulletin de la fédération de l’Hérault). Il dénonça « la démagogie opportuniste » de gauche comme celle de droite, un parti « trop calqué sur Nanterre » écrivait-il dans une lettre conservée dans les archives de Robert Chapuis. Mais, il y demeura de fait jusqu’aux Assises du socialisme (1974). Il n’adhéra pas au Parti socialiste.
Professeur de mathématiques à l’Université de Montpellier II, il participa à l’animation d’une équipe de recherche de Géométrie différentielle et dirigea une équipe travaillant sur les pseudo-groupes.
Par Roger Barralis, Jacques Girault, Gilles Morin
ŒUVRES : Parmi les six ouvrages parus en France, Allemagne, USA du catalogue de la BNF, citons :
Théorie de la G.structure : le problème d’équivalence, 1977
Théorème d’intégralité, Hermann, 1987
Riemannian Foliations, Birkhaüser, 1988.
SOURCES : Arch. Nat.,581AP/104. — Renseignements fournis par l’intéressé. — Archives privées, Jacqueline Robert-Grau. — Notes d’André Balent et de Pierre Grau. — Divers sites Internet.