MOMBOISSE Elie, Eugène

Par Jacques Girault

Né le 26 octobre 1906 à Maurs (Cantal), mort le 21 août 1968 à Maurs ; instituteur en Seine-et-Oise ; militant syndicaliste du SNI et mutualiste.

Fils de Benoît Momboisse, journalier agricole, et de Marie Fau, tous deux âgés de 49 ans, Elie Momboisse (transcrit parfois Monboisse dans la presse syndicale), élève du cours complémentaire de Maurs, entra à l’École normale d’instituteurs d’Aurillac en 1922. Instituteur, il se maria le 8 août 1925 à Dienne avec Adeline Berthon, institutrice. Le couple eut trois garçons qui furent tous normaliens à Versailles après la guerre.

En 1933, Élie Momboisse devint instituteur en Seine-et-Oise, à Viry-Chatillon jusqu’en 1935, puis directeur d’école à Vigneux jusqu’en 1940. En 1941, il fut révoqué pour appartenance à la franc-maçonnerie. Réintégré en 1945, il fut nommé directeur de l’école Nonneville à Aulnay-sous-Bois jusqu’en 1955. Il devint directeur du cours complémentaire de cette commune, jusqu’à sa retraite en 1961.

Elie Momboisse adhéra au Syndicat national des instituteurs (CGT) en 1925. Membre du conseil syndical de la section départementale du Syndicat national des instituteurs après la guerre, secrétaire administratif et trésorier de la section du SNI de Seine et Oise jusqu’en 1952, lors de la réunion du conseil national du SNI, le 30 décembre 1945, il fut élu membre de la commission nationale des conflits. Lors de l’élection du bureau national pour la première fois à la proportionnelle, il ne fut pas élu, le 28 décembre 1947, sur la liste « Pour une action constructive dans l’indépendance du syndicalisme », conduite par Henri Aigueperse. Il se prononça, dans L’Ecole libératrice, le 19 février 1948, pour l’autonomie « nécessairement provisoire », « solution d’attente qui permet de sauver l’unité de notre organisation. » Pour les élections du bureau national en 1949, il figurait en vingtième position sur la liste « Pour un syndicalisme indépendant et constructif » conduite par Aigueperse. Les votes des membres du conseil national, le 27 décembre 1949, le placèrent en quinzième position.

Elie Momboisse participa, comme secrétaire de sa section, aux réunions des instances nationales, souvent membre de la commission des conflits, parfois aux réunions de la commission nationale des jeunes (mais il s’agissait sans doute d’un de ses fils). Il intervint régulièrement pour défendre les positions majoritaires, critiquant au nom de l’indépendance syndicale, les actions des militants communistes dans le domaine de l’enseignement ou les initiatives de la FEN-CGT en direction des normaliens (2 mai 1950). Toutefois, lors du congrès de Paris, le 17 juillet 1952, il affirma que l’on ne pouvait « défendre l’école laïque sans les communistes ». Dans la même intervention, il se montra partisan de la suppression des tribunes libres dans L’Ecole libératrice.

Elie Momboisse présenta, lors du congrès national du SNI, le 20 juillet 1950 un rapport sur l’organisation administrative de la carrière, proposant notamment une modification des statuts, limitant à trois mandats le détachement de permanent. Cet article 16 des statuts fut accepté après une longue discussion. Aussi, protesta-t-il quand en 1953 cette limitation, pour la composition du secrétariat permanent, fut menacée. Denis Forestier lui répondit ainsi, « Les camarades qui nous feront confiance gardent toute leur liberté sur cette question si celle-ci un jour se trouve posée devant un congrès ».

Dès lors, les interventions de Momboisse cessèrent. Il créa en 1955 un journal mensuel L’Ecole laïque dont il fut le directeur-gérant. Cette publication devint en 1957 la propriété collective des sections départementales de la Fédération de l’Éducation nationale, du Syndicat national des instituteurs, de la Fédération des œuvres laïques, du conseil des associations de parents d’élèves. Son siège resta à Aulnay-sous-Bois jusqu’en 1962 puis fut transféré au siège de la FOL. Il cessa de paraître en 1968.

Elie Momboisse fut le vice-président de la section de Seine-et-Oise de la Mutuelle générale de l’Éducation nationale, des Pupilles et de la Fédération des œuvres laïques. Co-fondateur de la Caisse des prêts, future CASDEN, il fut membre du conseil général de la Ligue de l’enseignement.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article145807, notice MOMBOISSE Elie, Eugène par Jacques Girault, version mise en ligne le 27 mars 2013, dernière modification le 12 septembre 2022.

Par Jacques Girault

SOURCES : Notice élaborée par Martine Le Gal dans la recherche pour l’IRES du centre Henri Aigueperse (UNSA-Education). – L’École libératrice. – Notes de Daniel Renard. — Etat civil.

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