MONDON Raymond [MONDON Antoine, Charles, Raymond]

Par Jacques Girault

Né le 9 juillet 1917 à Saint-Louis (Réunion), mort le 6 août 1972 à Saint-Denis (Réunion), ; instituteur à la Réunion ; militant syndicaliste ; militant communiste, conseiller général, député de la Réunion.

Mondon photo d’identité
Mondon photo d’identité

Sa mère, d’origine indienne, ne travaillait pas et vivait maritalement avec son père, cadre « gros blanc » dans une usine sucrière, qui le reconnut ainsi que son frère. Instituteur à partir de 1936, il enseigna dans diverses écoles de l’île, avant d’être nommé directeur du cours complémentaire du Port en 1946, qu’il dirigea jusqu’en janvier 1956. Il retrouva un poste de directeur de l’école primaire à Saint-Denis en septembre 1959. Marié en 1950, il était père de quatre enfants.

Raymond Mondon, membre du Syndicat national des instituteurs, militait à la CGT et fut délégué au congrès national de la CGT en 1948. Avec la majorité des adhérents de La Réunion, il se prononça pour le maintien du SNI dans la CGT. Membre du conseil syndical, il fut élu secrétaire général de la section réunionnaise en 1954 puis à nouveau, de juillet 1960 à février 1964.

Lors de l’assemblée générale de la section, le 2 juillet 1962, un conflit interne se produisit à propos du statut de la Réunion. Contre les majoritaires autour de Mondon partisans de l’autonomie, les partisans de la départementalisation prirent des positions publiques s’ajoutant à des oppositions personnelles. En octobre 1962, la scission partagea les syndiqués. Il en résulta un affaiblissement de l’intervention syndicale en matière d’enseignement. Le secrétaire général du SNI Pierre Desvalois demanda en vain le retour des minoritaires dans la section syndicale dirigée par Mondon. Le conseil national du SNI en décembre 1963 décida de pousser à la réunification. En présence de Desvalois, secrétaire général, et de James Marangé, responsable national pour l’Outre-mer, le 24 février 1964, se tint l’assemblée générale de réunification. À la tête d’une liste de candidats qui emporta la majorité, Louis Fontaine devint le secrétaire de la section du SNI, battant la liste présentée par Mondon (15 contre 10) qui dirigeait la section depuis quatre ans.

Dirigeant de la Fédération des œuvres laïques jusqu’en 1955, président de la société sportive « La Réunion » jusqu’en 1956, il était aussi administrateur de la section de la Mutuelle générale de l’Éducation nationale dans les années 1960.

Membre du Parti communiste français, il devint adjoint au maire de Saint-Pierre en 1947. En octobre 1949, il fut élu conseiller général. Il ne se représenta pas en fin de mandat.

Aux élections législatives du 2 janvier 1956, il figurait en deuxième position sur la liste « d’union pour la défense des ouvriers et des planteurs » présentée par le PCF et conduite par Paul Vergès. Cette liste obtint 52 % des voix et deux élus, dont Mondon. A l’Assemblée nationale, il fut partie de la commission des territoires d’outre-mer. Il présenta notamment dans une intervention la situation de l’enseignement à La Réunion. Il obtint, en février 1958, l’envoi à La Réunion une commission d’enquête parlementaire sur l’organisation et le déroulement des élections, marquées depuis le 15 septembre 1957 par des violences et des irrégularités.

Après la dissolution de l’Assemblée nationale, lors des élections au scrutin uninominal, candidat dans la troisième circonscription (Saint-Pierre), il fut battu en novembre 1958 avec 2 879 voix contre 21 559 à son adversaire. La fraude avait massivement joué. Dès lors Mondon fut au cœur de campagnes contre la fraude et l’application à La Réunion de l’ordonnance du 15 octobre 1960 (dite « ordonnance Debré ») qui permettait au Préfet de déplacer un fonctionnaire sans lui faire connaître les raisons de cette affectation d’office. Le 5 mai 1963, à la suite d’une invalidation, dans la première circonscription (Saint-Denis-Sainte-Rose), Paul Vergès, avec comme suppléant Mondon, affronta l’ancien Premier ministre Michel Debré qui l’emporta avec plus de 80 % des voix, aspect de la fraude massive orchestrée par la préfecture.

Raymond Mondon était alors un des dirigeants du Parti communiste réunionnais depuis sa création en mai 1959. Il continua sa campagne contre la fraude qui cessa en 1981.

En mars 1962, aux élections municipales du Port, il avait conduit la liste « communiste et progressiste pour la défense des intérêts sociaux et économiques du Port ainsi que le respect du suffrage universel » qui fut battue, conséquence de la fraude.

Raymond Mondon décéda à la veille de sa retraite, dans la cour de l’école qu’il dirigeait alors que s’achevait la fête scolaire de fin d’année qu’il avait organisée.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article145811, notice MONDON Raymond [MONDON Antoine, Charles, Raymond] par Jacques Girault, version mise en ligne le 27 mars 2013, dernière modification le 23 avril 2021.

Par Jacques Girault

Mondon photo d'identité
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SOURCES : Archives de l’Assemblée nationale. — Presse syndicale. — Notes d’Eugène Rousse. — Divers sires Internet.

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