MOCCI Carmen [née CARBALLO Carmen]. Version courte

Par Gérard Leidet

Née le 5 juillet 1909 à Biarritz (Basses-Pyrénées, Pyrénées-Atlantiques), morte le 13 octobre 2007 à La Ciotat (Bouches-du-Rhône) ; militante communiste notamment à La Ciotat, volontaire en Espagne républicaine, résistante.

Carmen et César Mocci
Carmen et César Mocci

Carmen Carballo-Mocci exerça d’abord le métier de couturière chez Chanel à Biarritz. Militante communiste jusqu’à la fin de sa vie, elle effectua un long parcours combattant entamé en Espagne. Carmen Mocci se battit pour la cause républicaine en Espagne comme volontaire dans les Brigades Internationales. Son frère Joseph mourut au combat en 1938. La même année, les Brigades se retiraient. Suite à l’appel lancé aux femmes par Dolores Ibarruri, "la Pasionaria", Carmen Carballo demeura quelque temps sur place : "Je l’ai entendue, j’ai pris ma décision. Souvent nous étions appelées à monter au front, pour creuser des tranchées". Au cours du retrait, elle était infirmière. Finalement rapatriée en France dans un des derniers camions quittant Barcelone en février 1939, elle fut accueillie par le Parti communiste français.

Pendant la guerre elle s’engagea dans la Résistance contre le nazisme et la collaboration. Une nouvelle vie dans la clandestinité commençait pour elle. Agent de liaison entre plusieurs maquis FTPF, son champ de mission s’élargit grâce au résistant ciotaden [La Ciotat] Henri Diffonty de Lyon à Marseille, en passant par Nice. Elle fut alors chargée de transporter du matériel de propagande, des armes et des explosifs.

Arrêtée par la Gestapo en Avignon pendant l’été 1944, elle vit la mort de près. Le chef de la Gestapo refusa de la faire soigner : « Elle n’en a pas besoin. Elle sortira avec les pieds à l’horizontale ». Sauvée par un commando de résistants qui la libéra en août 1944, elle poursuivit son activité jusqu’à la Libération qui survint alors qu’elle se trouvait à Marseille. C’est dans cette période mouvementée qu’elle rencontra son futur époux César Mocci, résistant ciotaden FTPF, qui fut l’un des derniers survivants de la 1ère Compagnie de Provence.

Elle consacra les années d’après-guerre à l’aide aux démocrates espagnols en lutte contre le franquisme. Si la guerre était terminée en France, elle n’oublia jamais l’Espagne qu’elle avait au cœur. Jusqu’à la mort de Franco, elle s’activa au sein de l’Union des femmes espagnoles de France pour aider le Parti communiste espagnol [PCE] . Elle passa régulièrement la frontière pour distribuer Mundo obrero, l’organe de presse du PCE dont le tirage était effectué à la ronéo dans le quartier des Camoins à Marseille.

Carmen Mocci laissa derrière elle « une vie d’engagement pour la libération humaine, le progrès social et la lutte contre le fascisme ». Lors de ses obsèques à La Ciotat en octobre 2007, l’hommage des Amis des combattants en Espagne républicaine et du Parti communiste français rappelait le parcours de celle qui « Basque de naissance », avait tout donné pour son idéal : « De l’Espagne républicaine où tu t’es engagée au sein des Brigades Internationales, pour repousser la traître armée de Franco, à la France des maquis où tu as servi d’agent de liaison, notamment de notre camarade « Liban », tu auras fais-part de ton courage et de ta détermination à aider les peuples opprimés. Nous sommes fiers de t’avoir eue comme camarade et nous te faisons la promesse de poursuivre ton action en toutes circonstances. Nous crions plus fort que jamais en saluant ta mémoire et celle de tous ceux qui ont combattu le fascisme et le nazisme à tes côtés : No pasaran ! »

Carmen Mocci était mariée à César Mocci rencontré à l’état-major FFI.

Voir la version longue de sa biographie : Carmen Mocci

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article145849, notice MOCCI Carmen [née CARBALLO Carmen]. Version courte par Gérard Leidet, version mise en ligne le 1er avril 2013, dernière modification le 17 juin 2013.

Par Gérard Leidet

Carmen et César Mocci
Carmen et César Mocci

SOURCES : Archives municipales de La Ciotat (Bouches-du-Rhône). — L’Humanité, 16 octobre 2007.

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