MONNIER Louis, Marie, Charles, Amédée

Par Guy Putfin

Né le 17 août 1906 à Nantes (Loire Inférieure/Loire-Atlantique), mort le 24 avril 1982 à Orléans (Loiret) ; conservateur en chef des archives du Loiret, puis de Gironde ; secrétaire général du Syndicat national du personnel des Archives de France, de 1949 à février 1955.

Son père, Urbain Monnier était docteur en médecine à Nantes, et sa mère, Jeanne Jonneau, sans profession sur l’acte de naissance, était la présidente de "L’Entr’aide nantaise", association de loi 1901 déclarée le 10 mars 1930 et active au moins jusqu’en 1959 (dissoute en 1968). Cette association féminine avait comme objectif d’aider des femmes à trouver du travail ou à leur venir en aide si nécessaire par la vente des journaux et une autoproduction. Jeanne Jonneau cofonda également la Fédération française des Groupements d’entr’aide à la Classe moyenne, dont le secrétaire général était le colonel Claude Pivier, fédération qui eut le soutien d’un groupe sénatorial présidé par Léon Bérard, futur ambassadeur de Vichy auprès du Vatican.

Diplômé de l’école des Chartes en 1930 avec une thèse sur la politique d’Henri III, Louis Monnier fut nommé archiviste à Strasbourg, puis archiviste de la Vendée, à La Roche-sur-Yon. En mars 1949, il devint archiviste en chef du Loiret à Orléans, où il entreprit la reconstitution des fonds d’archives détruits en 1940, et la construction d’un nouveau dépôt qui fut inauguré en 1959.

Lors de la constitution du Syndicat national des personnels des Archives de France, affilié par la FGE, à la fédération des fonctionnaires CGT, il fut secrétaire dans le bureau provisoire, présidé par René Gandilhon. En janvier 1948, le syndicat quitta la FEN en raison de divergences importantes sur le reclassement des personnels des Archives. Á l’assemblée générale du 15 décembre 1948, l’archiviste en chef de Versailles, Henri Lemoine, fut élu secrétaire général. Le même jour, après midi, se tint la première réunion du Comité technique paritaire de la Direction des Archives de France, et Lemoine avec plusieurs archivistes membres du syndicat votèrent contre le projet de statut des personnels techniques, présenté par le syndicat, qui prévoyait un niveau de recrutement à la licence. Lemoine démissionna à la suite à la circulaire rédigée par le secrétaire adjoint Roger Vernegeol*, qui prit provisoirement la direction du syndicat, avant l’élection en février 1949 de Louis Monnier comme secrétaire général.

Louis Monnier fut renouvelé dans cette fonction jusqu’à l’assemblée générale du 12 février 1955, où son rapport d’activité ne fut pas approuvé, en raison du refus des archivistes du syndicat d’accepter la nomination de conservateurs au tour extérieur (au choix, parmi les sous archivistes), procédure à laquelle Louis Monnier s’était déclaré favorable à titre personnel. Roger Vernegeol, sous-archiviste principal aux archives de la Sarthe, devint alors secrétaire général. Louis Monnier restait secrétaire pour la section des archivistes, mais il démissionna du bureau et du syndicat, s’expliquant dans une longue lettre adressée aux adhérents, le 21 mars 1955. Pour certains destinataires, il avait ajouté un post-scriptum signalant qu’un projet d’Union syndicale était en cours de constitution, conséquence de la scission du syndicat, et que les archivistes avaient intérêt à s’y regrouper. Monnier fit partie du bureau de l’Union syndicale des archivistes, qui devint plus tard le syndicat CGC des archives de France.

Louis Monnier fut membre suppléant du Comité technique de la Direction des Archives de France, à sa constitution en 1948, puis titulaire de novembre 1949 à 1955. Il fut élu représentant du personnel à la commission administrative paritaire des archivistes en novembre 1951.

Louis Monnier fut vice-président de la société archéologique et historique de l’Orléanais, en 1959 et 1960, puis président de 1961 à décembre 1963. Il organisa les manifestations culturelles de mai 1961 en l’honneur de l’ancienne Université d’Orléans.

Louis Monnier fut nommé en 1966 directeur des services d’archives de la Gironde et conservateur en chef de la région aquitaine, où il resta en fonctions jusqu’à sa retraite le 18 août 1976. Il s’était retiré à Saint-Denis-en-Val (Loiret) avant de revenir à Orléans. On lui doit de nombreux travaux historiques et répertoires d’archives. Il avait été fait chevalier de la Légion d’honneur en 1958.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article145934, notice MONNIER Louis, Marie, Charles, Amédée par Guy Putfin, version mise en ligne le 8 avril 2013, dernière modification le 4 janvier 2022.

Par Guy Putfin

SOURCES : Circulaires du syndicat des Archives. — Debal Jacques, "Louis Monnier (1906-1982), in memoriam", Bulletin de la SAHO, Nouvelle Série, VIII, 63, p. 3, 1983. Bibliographie de Louis Monnier, idem, p. 4. — Fonds de l’association L’Entr’aide nantaise, 072 J, AD de Loire-Atlantique, Nantes. — Colonel Claude Pivier, "La Fédération française des Groupements d’entr’aide à la classe moyenne", Bulletin de l’Office central des œuvres de bienfaisance n° 56, février 1938 (note de Yvon Gourhan).

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