PIERRET Alphonse, Léon, Léopold

Par Didier Bigorgne

Né le 5 juillet 1924 à Glaire-et-Villette (Ardennes), mort le 25 novembre 2009 à Carignan (Ardennes) ; artisan coiffeur et ouvrier ; résistant, syndicaliste et militant communiste et associatif ; rédacteur en chef de Liberté (1947-1949, puis 1950-1952) ; secrétaire du Parti communiste des Ardennes (1952-1956) ; secrétaire départemental de France-URSS (1973-1991) ; maire adjoint de Carignan (1971-1995).

Alphonse Pierret
Alphonse Pierret

Fils d’un ouvrier ajusteur et d’une journalière, Alphonse Pierret quitta l’école à l’âge de quatorze ans après avoir obtenu le certificat d’études primaires deuxième degré. Il devint apprenti coiffeur. Il fut élevé avec des chansons de 1914 par son père qui avait été combattant volontaire pendant la Première Guerre mondiale pour rejoindre ses six frères mobilisés, blessé à la bataille de l’Yser puis hospitalisé pendant deux ans.

Le 10 mai 1940, Alphonse Pierret évacua avec sa famille. De retour à Carignan le 20 décembre suivant, il s’installa en qualité d’artisan coiffeur. Dès 1941, il hébergea des prisonniers de guerre français évadés et leur fournit des faux papiers. En avril 1942, il s’engagea dans un groupe de résistance qui constitua le maquis du Banel au mois de juillet 1943. Alphonse Pierret concentra surtout son activité clandestine à Carignan et sa région frontalière : distribution de journaux de la Résistance belge, récupération d’armes sur les champs de bataille des environs, placement de réfractaires au STO dans les fermes de Belgique, etc. Arrêté en octobre 1943, Alphonse Pierret s’évada en mai 1944. Il reprit alors la lutte contre l’occupant nazi ; lors de la contre-offensive allemande de décembre 1944, il était garde-frontière à Bastogne.

Après la guerre, Alphonse Pierret fonda une famille. Le 24 avril 1945, il épousa Mauricette Michaux, ouvrière tisseuse ; de cette union naquirent deux enfants (un garçon et une fille).

Alphonse Pierret adhéra à l’Union de la jeunesse républicaine de France et au Parti communiste en janvier 1945. Il était secrétaire de l’UJRF de Carignan et membre du bureau départemental quand il entra au bureau fédéral du Parti communiste des Ardennes en 1947. Il devint aussi rédacteur en chef du journal Liberté, responsabilité qu’il exerça jusqu’en 1949, puis de 1950 à 1952. Lors de la 13e conférence fédérale qui se tint les 23 et 24 février 1952 à Nouzonville, Alphonse Pierret fut élu secrétaire, fonction qu’il conserva jusqu’au 1er juillet 1956. Il continua ensuite de siéger au comité fédéral jusqu’au 20 juin 1965, tout en occupant le poste de secrétaire de la section communiste de Carignan.

Après avoir quitté le secrétariat fédéral, Alphonse Pierret fut embauché à l’usine Sommer de Mouzon. Il créa
une section du syndicat CGT qui regroupa vite cent quatre-vingts adhérents (sur trois cents ouvriers), puis il devint secrétaire du comité d’entreprise. Il renonça à son emploi à la suite d’une intervention chirurgicale en 1966. Il reprit alors son métier d’artisan coiffeur à Carignan. Ce nouveau travail obligea Alphonse Pierret à ralentir son activité militante. Membre de l’ARAC (Association républicaine des anciens combattants) depuis 1958, il démissionna du poste de secrétaire départemental des Ardennes qu’il occupait depuis 1961.

Aux élections municipales des 14 et 21 mars 1971, Alphonse Pierret fut élu sur une liste de gauche à Carignan. Il devint premier adjoint et le demeura jusqu’en 1995. Pendant ces vingt-quatre années passées à l’assemblée communale, il représenta son parti à cinq reprises aux élections pour le conseil général dans le canton de Carignan. Déjà candidat en mars 1964, il avait échoué au premier tour avec 492 voix sur 6864 inscrits et 4373 votants. De la même façon, de 1970 à 1988, Alphonse Pierret fut éliminé au premier tour de chaque élection cantonale. Le 8 mars 1970, il obtint 661 voix sur 6693 inscrits et 4490 votants. Il réalisa son meilleur score le 7 mars 1976 avec 1345 suffrages sur 7592 inscrits et 5132 votants, n’étant devancé que de 32 voix par le candidat socialiste. Il recueillit 997 voix sur 7699 inscrits et 5741 votants le 14 mars 1982. Enfin, pour sa dernière candidature le 27 septembre 1988, il termina avec 558 voix sur 7545 inscrits et 4630 votants.

Dans le même temps, Alphonse Pierret milita pour le rapprochement entre les peuples ; à Carignan, il créa des comités d’amitié avec les villes allemandes de Weinsberg (RFA) et Neudietendorf (RDA). Dans les Ardennes, il fonda l’association France-URSS à son retour d’un voyage à Moscou le 1er mai 1973. Il en devint le secrétaire départemental, fonction qu’il continua à assumer après sa transformation en Comité d’amitié et de solidarité pour recevoir des enfants touchés par la catastrophe nucléaire de Tchernobyl.

À la retraite professionnelle depuis 1987, Alphonse Pierret était vétéran du Parti communiste quand il mourut.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article146051, notice PIERRET Alphonse, Léon, Léopold par Didier Bigorgne, version mise en ligne le 17 avril 2013, dernière modification le 31 mars 2014.

Par Didier Bigorgne

Alphonse Pierret
Alphonse Pierret

SOURCES : Arch. Dép. des Ardennes, 3 M 7, 8 et 9. — Arch. comité national du PCF. — Liberté, 1947 à 1952. — Nouvelles des Ardennes, 1971 à 1988. — Presse locale. — Témoignage et documents de l’intéressé.

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