NIMAIL Lucien, Émile

Par Frédéric Stévenot, Michel Gobeaut (IHS CGT Aisne)

Né le 8 septembre 1920 à La Ferté-Chevresis, hameau de Chevresis-les-Dames (Aisne), mort le 26 janvier 2008 à Guise (Aisne) ; ouvrier agricole ; marié ; militant communiste et CGT de l’Aisne, conseiller prud’homal ; conseiller municipal communiste et maire-adjoint de Guise.

Lucien Nimail dans les Landes (IHS CGT Aisne)
Lucien Nimail dans les Landes (IHS CGT Aisne)

À treize ans, Lucien Nimail entra dans la vie active comme charretier à la ferme Compère, au lieu-dit La Maladrie, dans son hameau natal de Chevresis-les-Dames. Il adhéra l’année suivante aux Jeunesses communistes. En 1936, il entra à la CGT, dont il se fit le propagandiste actif de ferme en ferme, dans un contexte de conflits sociaux qui touchait alors le milieu agricole du département (1936-1937). Lucien Nimail prit sa carte au Parti communiste en 1938.

Réfractaire au service du travail obligatoire (STO), il réussit à s’enfuir à partir du 1er mai 1943, grâce à la complicité de sa future épouse, Fernande Étienne (1926-2011). Il prit alors part à la résistance jusqu’à la Libération. Son nom n’a cependant pu être retrouvé parmi ceux qui furent homologués comme résistants, ni parmi ceux qui reçurent la médaille de la Résistance (Mémoire des hommes).

Le 28 janvier 1946, Lucien Nimail (matricule 932, classe 1940) fut démobilisé. Il se maria à Fernande Étienne le 16 février 1946. Le couple eut quatre filles : Lucienne (née en 1945), épouse Sombart ; Louisette (née en 1950), épouse Lucquet ; Danièle (née en 1955), épouse Alemanno, qui fut conseillère municipale à Guise ; Claude (née en 1960), épouse Maillard.

Lucien Nimail reprit le travail à la ferme Compère et ses activités syndicales. Il organisa ainsi la première grève en mai 1947, là encore dans un contexte social très tendu. Il fut licencié comme « meneur communiste et cégétiste ». Il retrouva du travail chez M. Noyart, agriculteur à Louvry (commune d’Audigny, Aisne) qui l’employa durant trois ans. Il trouva ensuite à s’embaucher à la ferme Caille (probablement dans la même commune) pendant trois mois. Il fut alors employé aux usines Godin à Guise avec son ami Henri Desmoulin, à un poste mieux rémunéré. Il n’y resta pas longtemps : jugé indésirable, il fut licencié après avoir été candidat CGT (non élu) aux élections professionnelles, ce malgré l’intervention de Jacques Juchli. Il retourna alors à l’agriculture, employé à la ferme Lequeux de Louvry (Audigny), de 1952 à son départ en retraite en 1980.

À trente-trois ans, secrétaire du syndicat des ouvriers agricoles CGT de l’Aisne et membre du bureau de la section de Guise, il fut élu au bureau du comité fédéral de l’Aisne à partir du 16 mai 1954. Lucien Nimail fut membre du secrétariat fédéral à partir du 1er juillet 1956. Il était alors au secrétariat de la section fédérale des ouvriers agricoles et secrétaire de la section de Guise, section dont il était chargé de l’organisation à partir de 1965. Il fut, avec Serge Mourin, à l’origine de la Convention collective départementale des ouvriers de l’agriculture. Il fut élu le 3 mai 1970 comme administrateur CGT à la chambre d’agriculture de l’Aisne. Lucien Nimail fut élu conseiller prud’homal CGT le 12 décembre 1979, au conseil de Saint-Quentin (Aisne). Réélu en 1982 et 1987, il cessa ses fonctions en 1992, et reçut alors le diplôme d’honneur le 10 janvier 1991.

Lucien Nimail eut des responsabilités locales au sein du Parti communiste. Il devint secrétaire de la cellule « Lucien Depreux », puis secrétaire de la section communiste de Guise, sous la tutelle d’Émile Lamart. Il fut chargé de l’organisation à partir de 1965.
Élu au bureau du comité fédéral du Parti communiste de l’Aisne à partir du 16 mai 1954, il devint membre du secrétariat fédéral à partir du 1er juillet 1956. En 1968, Lucien Nimail était toujours au comité fédéral.
Lucien Nimail conduisait la liste communiste (liste de défense républicaine) aux municipales de Guise, en 1959. Elle remporta 684 voix au premier tour : Thube, 679 voix ; Grincourt : 664 ; Bourillon, 620. Mais il n’y eut aucun élu au second tour. Jacques Juchli devint maire.
En 1971, il fut élu conseiller municipal à Guise avec son ami Henri Desmoulin, sur la liste de Jacques Juchli ; il fut réélu jusqu’en 1989.
Aux élections cantonales de 1976, Lucien Nimail fut le candidat du PCF dans le canton de Guise. Il manqua de peu de mettre en ballottage le conseiller général sortant Paul Decourcelle (élu de 1968 à 1982), docteur en médecine, divers droite. En 1977, il fit partie des huit communistes élus sur la liste d’union aux municipales de Guise ; il devint adjoint du maire socialiste, Daniel Cuvelier. Il fut conseiller municipal jusqu’en 1995.

Sa femme Fernande, Marcelle, née le 9 juillet 1926 à Assis-sur-Serre (Aisne), fut également une active militante de la CGT et du PCF. Elle mourut le 9 novembre 2011 à Guise.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article146055, notice NIMAIL Lucien, Émile par Frédéric Stévenot, Michel Gobeaut (IHS CGT Aisne), version mise en ligne le 17 avril 2013, dernière modification le 22 février 2022.

Par Frédéric Stévenot, Michel Gobeaut (IHS CGT Aisne)

Lucien Nimail (IHS CGT Aisne)
Lucien Nimail (IHS CGT Aisne)
Lucien Nimail dans les Landes (IHS CGT Aisne)
Lucien Nimail dans les Landes (IHS CGT Aisne)
Lucien Nimail en 1966 (IHS CGT Aisne)
Lucien Nimail en 1966 (IHS CGT Aisne)

SOURCES : Arch. comité national PCF. — L’Aisne nouvelle, 10 mars 1959. — Renseignements communiqués par Michel Gobeaut, IHS CGT Aisne (oct. 2017 et août 2021).

ICONOGRAPHIE : IHS CGT Aisne

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