BRARD Jean, Lucien, Victor

Par Emmanuel Le Doeuff

Né le 20 juillet 1925 à Saint-Ouen-des-Alleux (Ille-et-Vilaine), mort le 20 mai 2019 au Havre (Seine-Maritime) ; facteur révoqué ; permanent syndical CGT et communiste.

Le père de Jean Brard était journalier au moment de la naissance - et frère de cheminots des réseaux secondaires, tous deux morts accidentellement. Titulaire du certificat d’études primaires, il travailla comme ouvrier agricole de juillet 1939 à août 1944. Il rejoignit les FTPF, puis s’engagea pour la durée de la guerre. Il adhéra au PCF en 1944.
Démobilisé en octobre 1945, il entra immédiatement à la SNCF, en tant qu’employé à la manutention de Paris-Batignolles ; il fut ensuite nommé facteur. C’est en janvier 1946 qu’il adhéra à la CGT. Il prit bientôt de nombreuses responsabilités : secrétaire de la section syndicale Exploitation (EX) de 1947 à 1950, membre du secrétariat du syndicat, de la commission fédérale de la jeunesse, de la commission exécutive de la Section technique nationale EX, de la commission exécutive de l’Union départementale de Paris, responsabilités auxquelles s’ajoutent plusieurs mandats de délégué local ou d’arrondissement. Suspendu pendant la grève de novembre 1947, qu’il venait de rejoindre alors qu’il suivait l’école du Parti communiste, il fut finalement réintégré après quelques semaines. Sa participation à une action menée en juin 1950 contre le transport de matériel de guerre pour l’Indochine lui valut d’être déplacé à Bois-Colombes (Seine), où il tenta de reformer la section syndicale ; il fut finalement radié des cadres le 12 septembre.
Jean Brard commença alors une carrière de permanent, alternativement au PCF et à la CGT. Jusqu’alors secrétaire du comité de parti des cheminots des Batignolles, il devint secrétaire de la section, secrétaire fédéral et collaborateur du comité central. En 1954, les structures de la Fédération de la Seine se modifièrent. Les attributions de Jean Brard changèrent complètement : il devint collaborateur du bureau confédéral de la CGT. En 1961, nouveau changement lorsqu’on l’engagea comme chef du personnel de l’administration du journal l’Humanité.
De 1965 à 1967, il suivit un stage de formation d’agent technicien électronicien, puis travailla dans plusieurs entreprises privées. Il chercha à créer un syndicat CGT, mais fut rapidement licencié. Après 1968, le comité fédéral des Hauts-de-Seine fit appel à lui pour s’occuper des sections de Suresnes, de Gennevilliers, puis de celle de La Défense, tout en ayant à charge le secrétariat à l’organisation. Lorsque Jean Brard fut réintégré à la SNCF en 1982, il avait acquis ses droits à la retraite ; il resta secrétaire bénévole au comité fédéral jusqu’en 1984.
Jean Brard avait été candidat aux élections législatives de 1951, ainsi qu’aux municipales d’avril 1953 dans le XVIIe arrondissement. Il avait cessé de militer au PCF en 1995.
Marié en juin 1953 à Paris (XVIIIe arr.) avec Claire Bertiaux, responsable de l’Union des femmes françaises, il était père de trois enfants. Il mourut à l’âge de 93 ans le 20 mai 2019 au Havre (Seine-Maritime).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article1461, notice BRARD Jean, Lucien, Victor par Emmanuel Le Doeuff, version mise en ligne le 30 juin 2008, dernière modification le 14 septembre 2022.

Par Emmanuel Le Doeuff

SOURCES : Arch. Fédération CGT des cheminots. — Arch. syndicat CGT de PORD. — Comités fédéraux du PCF. — Notes de Jean-Pierre Bonnet. — Renseignements communiqués par Jean Brard. — État civil. — Site internet Match ID.

Photographie : Daniel Grason

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