MEDAN André [Dictionnaire Algérie]

Chef de groupe à Blida, A. Medan fut le président du syndicat CFTC des cheminots de cette résidence ferroviaire. Ce syndicat regroupa alors 80 adhérents. Partisan de l’Algérie française, il prit part, après le 13 mai 1958, aux activités du comité de salut public de sa ville. Ce qui lui valut ainsi qu’à Henri Moneglia* (Philippeville) et à Blandin (Bône) de vives critiques de la direction confédérale CFTC, notamment par une circulaire en décembre de la même année. Après la tenue du congrès de l’Union interprofessionnelle CFTC d’Algérie, en février 1959, André Medan fut sanctionné par une exclusion de la CFTC. Il en fut de même pour cinq autres dirigeants cheminots dont Cristobal Borja, Robert Bonnefoi, Léon Corredor...

Cette union et les militants sanctionnés firent appel devant le conseil fédéral de la Fédération CFTC des cheminots. Serge Mercier* et André Medan présentèrent la défense des sanctionnés. Ce conseil, au cours de sa réunion, des 17 et 18 février 1960, confirma, par 53 voix contre 6 (Alsace, Sud-est ?) et 25 abstentions, la dissolution de cette union et prononça un certain nombre de suspensions. Si Cristobal Borja fut exclu à vie de la CFTC, André Medan écopa de dix ans de suspension.

Le conseil d’administration de l’ex-Union CFTC des cheminots d’Algérie décida, à une écrasante majorité, de se transformer en Union des syndicats professionnels des cheminots d’Algérie. Cette décision fut approuvée par le congrès réuni en mai suivant. André Medan assuma au sein de la nouvelle structure la fonction de secrétaire général administratif. Il conserva, par ailleurs, la fonction de président du syndicat chrétien des cheminots de Blida.

L’Union des syndicats professionnels de cheminots d’Algérie constitua, au printemps 1960, avec d’autres organisations syndicales exclues ou dissidentes de la CFTC et de FO ainsi qu’avec des syndicats autonomes, le CARS (Comité d’action et de rénovation syndicales). En janvier 1961, le CARS se transforma en Cartel national syndical (CNS).

Il est à noter qu’André Medan fut, en janvier 1960, signataire de l’appel du Comité d’action des cheminots pour l’Algérie française. En février ou mars 1961, il fut interné au camp de Beni-Messous. Lors du putsch des généraux en avril de la même année, il fut libéré par des militaires de ce camp.