GAMBINI François

Par Philippe Bourrinet

Né le 16 mars 1921 à Corte (Corse), mort le 17 novembre 2006 à Marseille (10e arr.) (Bouches-du-Rhône)  ; postier  ; militant ‘bordiguiste’ à Marseille, directeur de publications (Programme communiste et Le Prolétaire).

François Gambini, postier, naquit en Corse du Sud, à Corte de Dominique, ébéniste, et de Marie Casanova. Il quitta l’île après 1945 pour Marseille. C’est là qu’il rencontra Lucien Laugier (1915-1989), postier, militant de la Fraction française de la gauche communiste internationaliste (FFGCI) dirigée par Suzanne Voûte. Lucien Laugier lui fit lire Salaire, prix et profit de Marx, ce qui lui permit de « faire le saut du syndicalisme à un engagement révolutionnaire ». Il adhéra au groupe de Marseille de la FFGCI vers 1948.

Il fut pendant une vingtaine d’années le directeur de publication de Programme Communiste (dès son n° 5 en 1959) et du journal Le Prolétaire, organe du Parti communiste international (PCI), dès son numéro 1 (juillet 1963).

C’est à ce titre qu’il fut perquisitionné et arrêté à son domicile, puis relâché sans être inculpé, les 5 et 6 décembre 1975 lorsque le gouvernement – dont Jacques Chirac était le premier ministre – prit la décision de réprimer les organisations qui menaient un travail antimilitariste parmi les soldats. Un tract diffusé par le PCI en novembre 1975, appuyant une initiative de soldats du 19e régiment de Besançon, en avait appelé au « droit des soldats à l’organisation » ainsi qu’au « soutien de (leurs) revendications », en combattant « le militarisme bourgeois et ses valets dirigeants réformistes ». Ce tract valut l’inculpation de deux militants parisiens du PCI par le juge d’instruction auprès de la Cour de sûreté de l’Etat pour « démoralisation de l’armée ». En tout, 47 personnes d’extrême gauche furent inculpées et plusieurs dizaines de soldats mis aux arrêts.

En 1979 François Gambini demanda d’abandonner cette responsabilité légale, ce qui fut fait au début de l’année 1980. Les divergences entre les sections « Nord » (Paris et nord de la France) et « Sud » (Rhône et Méditerranée), en 1981, furent à l’origine de sa décision. Lors de l’éclatement de son organisation, François Gambini suivit Suzanne Voûte, la principale théoricienne de l’organisation dans le Sud et à Marseille. Il fit partie du groupe formé autour d’elle qui en 1992 publia la revue théorique Les Cahiers du Marxisme vivant.

Maintenant jusqu’au bout des liens avec toutes les tendances de la mouvance ‘bordiguiste’, il resta, âgé, « toujours irréductiblement hostile au capitalisme et à sa société ».

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article146115, notice GAMBINI François par Philippe Bourrinet, version mise en ligne le 15 octobre 2013, dernière modification le 15 octobre 2013.

Par Philippe Bourrinet

SOURCES  : Le Prolétaire : n° 207, 15-28 nov. 1975, « Solidarité de classe avec les soldats en lutte ! » ; numéro spécial, mardi 9 déc. 1975, « Les perquisitions et interpellations contre notre journal ». – François Langlet (éd.), Lucien Laugier. Textes I : « Les deux crises du PCI », Orsay, 2001. – Le Prolétaire, n° 483, janvier-avril 2007, « François Gambini ». – Les Cahiers du Marxisme vivant, n° 4, février 2008, « François Gambini ». — État civil.

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