QUÉMENER Pierre, Marie

Par Daniel Grason

Né le 24 juillet 1892 à Glomel (Côtes-du-Nord, Côtes-d’Armor), tué par un policier le 10 août 1942 au Blanc-Mesnil (Seine-et-Oise, Seine-Saint-Denis) ; cimentier ; militant communiste et syndicaliste ; résistant.

Fils de Guillaume, laboureur et de Marie, née Le Flour, Pierre Quémener était le deuxième d’une famille de cinq enfants, ses parents le placèrent dans une ferme à l’âge de sept ans. Mobilisé pendant la Grande Guerre, il combattit au front, blessé deux fois, il fut pensionné. Il épousa le 4 décembre 1915, Maria Menguy en mairie de Gennevilliers (Seine, Hauts-de-Seine).

Syndiqué à la CGTU, il milita activement au syndicat unitaire du bâtiment. De sensibilité anarcho-syndicaliste, il adhéra au Parti communiste en 1933. En raison de son action syndicale sur les chantiers, souvent licencié, il changeait de chantier. Pierre Quémener demeurait 340 Avenue-des-Champs à Blanc-Mesnil, était secrétaire syndical des cimentiers de la ville.

Après la défaite de juin 1940, des responsables communistes prirent contact avec lui, ils lui demandèrent d’éditer des tracts de l’organisation, il accepta. Pierre Quémener édita La Tribune Populaire et La Voix populaire de Saint-Denis que des militants distribuèrent sur la ville, à Aulnay-sous-Bois, Le Bourget, Blanc-Mesnil, Saint-Denis, le couple hébergea des militants clandestins.

Communiste connu, suspecté, le préfet de Seine-et-Oise proposa son internement administratif, il figurait sur la liste des militants communistes du département à surveiller. Convoqué au commissariat fin 1940, redoutant certainement l’internement, Pierre Quémener plongea dans la clandestinité.

Le 10 août 1942 vers 22 heures, alors qu’il distribuait des tracts à la volée, posant parfois sa bicyclette pour en glisser dans des boîtes aux lettres, en placarder sur un mur, il était surprit par deux policiers avenue de l’Abbé-Niort à Blanc-Mesnil à la limite du Bourget.

Selon une note de la gendarmerie, il y eut un échange de coups de feu. Pierre Quémener aurait tiré à plusieurs reprises touchant un brigadier de quatre balles dans le corps et blessant de deux balles aux jambes un gardien de la paix. Quémener fut mortellement touché par le gardien de la paix, sa mort était constatée à 22 heures 45, son corps fut emmené à la morgue de Blanc-Mesnil. Plusieurs jours plus tard, le quotidien collaborationniste Le Matin titra : « Des agents surprennent un communiste qui placardait des tracts ».

Il fut inhumé dans le cimetière communal du Blanc-Mesnil. Après la Libération une plaque commémorative était posée rue de l’Abbé-Niort à l’endroit où Pierre Quémener fut tué. Le Ministère des anciens combattants lui attribua le 13 novembre 1946 la mention « Mort pour la France ».

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article146117, notice QUÉMENER Pierre, Marie par Daniel Grason, version mise en ligne le 21 avril 2013, dernière modification le 11 mars 2021.

Par Daniel Grason

SOURCES : Arch. PPo., 77W 391. – Le Matin, 16 août 1942. – Arch. Mun. de Blanc-Mesnil (article de l’hebdomadaire communiste de Seine-et-Oise de 1947 « Honneur à un héros », Procès-verbal du commissariat de Blanc-Mesnil) – La Résistance en Seine-Saint-Denis 1940-1944, Joël Clesse, Sylvie Zaidman, Éd. Syros, 1994. – Site Internet GenWeb. – États civils, Glomel et Blanc-Mesnil.

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