ELMALEH Jacques, Félix [pseudonymes dans la Résistance : LAUTREC, Constantin, Commène]

Par Jean-Marie Guillon

Né le 5 août 1909 au Caire (Égypte), exécuté le 26 décembre 1943 à Lyon (Rhône) ; officier, enseignant, libraire-antiquaire ; Groupe franc (GF) du mouvement Combat, réseau Gallia.

Jacques Elmaleh
Jacques Elmaleh

Aîné d’une famille juive de dix enfants, il fit des études à Marseille (Bouches-du-Rhône), puis s’engagea dans le 1er régiment de Chasseurs d’Afrique en 1929 et devint officier de cavalerie. Il fut ensuite professeur d’histoire à la mission laïque du Lycée français du Caire, puis directeur d’une compagnie de produits chimiques à Marseille. Mobilisé en 1939 au 34e Groupe de reconnaissance de division d’infanterie, il fut décoré de la Croix de guerre.
Installé comme libraire-antiquaire à Toulon (Var), Jacques Elmaleh souscrivit à une déclaration de judéité en juillet 1941. Il devint l’adjoint du responsable GF de Combat, Jean-Pierre Marenco, et partit à Lyon (Rhône) avec celui-ci en mai 1943 pour échapper à la vague d’arrestations par la Sipo-SD de Marseille qui décimait alors la Résistance régionale.
Chef du service des liaisons du réseau Gallia, immatriculé RP 1000, puis 05200, il devint ensuite chef du service actions et des groupes de protection. Il participa à l’exécution du « gestapiste » lyonnais Rémy Colonel, agent de la Sipo-SD et à l’évasion du général de Lattre de Tassigny à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme). Il fut chargé aussi du recensement des agents du réseau et de leur immatriculation afin de faire un fichier et de transmettre à Londres ces informations après codage. Arrêté le 20 décembre 1943, il ne parla pas bien que torturé atrocement. Emprisonné à la prison de Montluc, il tenta de s’évader avec Pierre Giraud. Ils furent exécutés tous les deux le 26 décembre 1943.
Le titre de « Mort pour la France » lui fut attribué.
Une rue de Toulon porte son nom depuis 1945 et une rue de Lyon depuis octobre 2000. Son portrait et sa biographie sont affichés sur les murs de cellule 71 de Mémorial national de la prison de Montluc.
Son frère Alexandre Libellule et sa sœur Blanche dite Madame Pinelli étaient également membres du réseau Gallia. Celle-ci se maria avec Georges Caton que Jacques Elmaleh avait fait entrer dans le réseau et qui le remplaça au service des liaisons.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article146140, notice ELMALEH Jacques, Félix [pseudonymes dans la Résistance : LAUTREC, Constantin, Commène] par Jean-Marie Guillon, version mise en ligne le 23 avril 2013, dernière modification le 11 juillet 2022.

Par Jean-Marie Guillon

Jacques Elmaleh
Jacques Elmaleh

SOURCES : Arch. Dép. Var 2 W 35 cour de justice de Toulon. — Témoignages. — Mémoire des Hommes SHD Caen AC 21 P 179797, AC 21 P 641394 et Vincennes GR 16 P 208940 (nc). ⎯ Site internet Amicale Mémoire réseau Gallia (www.reseaugallia.org), notices Elmaleh et Caton. ⎯ L’Echo des carrières, bulletin de l’Association culturelle des Juifs du Pape n°70 janvier 2013. — Henri Amoretti, Lyon capitale 1940-1944, Paris, France-Empire, 1964. — C.-L. Flavian, Ils furent des hommes, Paris, N.E.L., 1948. — Jean-Marie Guillon, La Résistance dans le Var, Aix-en-Provence, thèse de doctorat, Université de Provence (Aix-Marseille I), 1989. — Henri Noguères, Histoire de la Résistance en France, tome 4, Paris, Robert Laffont, 1976. —Mémorial national de la prison de Montluc.
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