Par Philippe Bourrinet
Né le 11 juillet 1927 à Lisieux (Calvados), mort le 8 mai 2019 à Suresnes (Hauts-de-Seine) ; professeur de physique à École supérieure de physique et chimie industrielles de la ville de Paris ; professeur de physique à Paris VII Jussieu, à l’École normale supérieure à partir de 1967 ; physicien membre du Commissariat à l’énergie atomique, spécialiste en résonance magnétique nucléaire, physique des solides ; chercheur au Collège de France depuis la fin des années 1970 jusqu’à sa retraite ; communiste des conseils.
Fils d’un enseignant, Daniel Saint-James se passionna pour la science et fit des études d’ingénieur en physique.
Surtout connu par sa notoriété de physicien et ses recherches sur la supraconductivité menées en commun avec Pierre-Gilles de Gennes (1932-2007) [prix Nobel de physique 1991], Daniel Saint-James s’intéressa très jeune aux positions du communisme des conseils propagé par Henk Canne-Meyer et Anton Pannekoek. Il les avait personnellement connus par l’intermédiaire de sa femme Rina, fille de Laroche (Szajko Schönberg), ancien membre du groupe Union communiste fondé par Henry Chazé (Gaston Davoust).
Proche du groupe Internationalisme, à la fin des années 1940, où il se lia avec Serge Bricianer, il s’intégra vers le milieu des années 1950 au groupe de discussion de Maximilien Rubel ; puis à partir de 1963 aux Cahiers d’étude du socialisme des conseils jusqu’en 1968.
Saint-James fut également membre des groupes Informations et liaisons ouvrières (ILO) puis Informations et correspondances ouvrières (ICO).
En mai 68, il fit partie du comité de grève de l’université de Jussieu.
À partir des années 1970, Daniel Saint-James se consacra politiquement à l’édition de textes du communisme des conseils ; il resta en contact de façon informelle avec ses anciens camarades politiques, en particulier avec Serge Bricianer et Henri Simon. Il prit part aux activités des éditions Spartacus aux côtés de René Lefeuvre.
En 1977, il participa à la création du comité anti-amiante de Jussieu. De 1991 à 1993, il fut membre du collectif qui publiait les Cahiers du Cercle Berneri.
Par Philippe Bourrinet
Articles et livres politiques : « La Grève généralisée en France, mai-juin 1968 », avec Serge Bricianer, Rina Schönberg, Henri Simon, in Informations et correspondance ouvrières (ICO), 1968 ; réédition Spartacus, 2007. — Introduction à Lénine philosophe d’Anton Pannekoek, Cahiers Spartacus, Paris, 1970. — Trotsky le Staline manqué, précédé de Stalinisme et bolchévisme par Paul Mattick, postface et traduction de Daniel Saint-James, in Cahiers Spartacus, oct.-nov. 1981. — Introduction au recueil d’articles de Paul Mattick, Le marxisme aujourd’hui, Spartacus, Paris, 1983. — Traduction des Grundprinzipien (“Principes fondamentaux de la production et de la répartition communistes” du communiste des conseils allemand Jan Appel (1890-1985) : http://www.mondialisme.org/spip.php?article1308
Ouvrages scientifiques : Étude théorique de la diffusion paramagnétique des neutrons, thèse, 1962. — D. Saint-James, G. Sarma, et J. Thomas, Type II Superconductivity, Oxford/Londres, Pergamon Press, 1969.
SOURCES : Who’s Who in Science in Europe, vol. IV, Francis Hodgson, Guernesey, 1978. — Notes de J. Chuzeville. — Fichier des décès de l’INSEE. — Nicole T., « Daniel Saint-James », dans Willy Huhn, Staline, Trotski, l’héritage de Lénine, éditions Spartacus, 2019, p. 147-150.