BRAS Eugène, François

Né le 27 décembre 1838 à Paris ; cheminot dans le Nord ; communard.

Né à Paris, Eugène Bras y habita, en 1871, 7, rue Véron, XVIIIe arr. ; marié, père d’un enfant ; marchand de charbons.
Durant le Siège de Paris, Eugène Bras présida parfois le Comité de vigilance du XVIIIe arr. ; membre du club de l’Élysée des Beaux-Arts, il était vice-président du club de la Reine-Blanche et le resta sous la Commune. Eugène Bras aurait été alors chef du 132e bataillon, ce qu’il nia (« je n’ai jamais exercé le moindre commandement, ni, pendant la Commune, pris aucune part à la lutte, ni même porté de costume militaire », écrivait-il le 30 avril 1879).
Il se fit nommer commissaire de police spécial au chemin de fer du Nord ; le 14 avril, il signa une lettre collective publiée par l’Affranchi, qui recommandait aux électeurs les « candidats révolutionnaires socialistes ».
Après l’échec de l’insurrection, Eugène Bras quitta Paris, le 5 juin 1871, et aurait gagné la Suisse, tandis que son père prenait la direction de ses affaires. Selon des sources belges, il serait passé d’abord en Belgique (son arrivée est signalée à Bruxelles le 7 juin 1871), avant de quitter ce pays en juin 1872 (la date ne coïncidant pas avec les informations qui suivent, une erreur est manifeste).
Il revint à Paris, le 20 février 1872, fut arrêté en mai, mais libéré quelques jours après sous caution de 500 F. Il quitta la France en juillet en raison des poursuites dont il était l’objet. Il passa quelques mois à Genève, puis se rendit à Alexandrie au début de l’année 1873. Il quitta l’Égypte en mai 1877. Ces précisions ont été fournies par Eugène Bras lui-même dans une lettre du 30 avril 1879 au ministre de la Justice, à Paris. Le renseignement donné par la notice-contumace, selon lequel Eugène Bras aurait été expulsé de Belgique en 1876, paraît erroné (à moins que Bras n’ait menti).
Il avait été condamné une première fois, le 5 juillet 1872, à trois ans de prison pour « usurpation de fonctions et arrestations illégales ». Le 30 septembre suivant, le 10e conseil de guerre lui infligeait la peine de la déportation dans une enceinte fortifiée et de la dégradation civique.
À Genève, il aurait été « membre de la Section jurassienne dont il a été président pendant quelque temps » - quelques mois tout au plus semble-t-il. Il faut sans doute comprendre qu’il fut membre de la Fédération jurassienne. Cette Fédération, connue pour la lutte qu’elle mena contre Marx, n’avait pas de président à sa tête.
Il fut gracié le 24 mai 1879.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article1462, notice BRAS Eugène, François, version mise en ligne le 30 juin 2008, dernière modification le 25 décembre 2018.

SOURCES : Arch. Nat., BB 24/854 B, n° 1260. — Arch. Min. Guerre, 10e conseil, n° 595. — Arch. PPo., B a/431. — F. Sartorius, J.-L. De Paepe, Les Communards en exil. État de la proscription communaliste à Bruxelles et dans les faubourgs, Bruxelles, 1971.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable