VARANFRAIN Raymond, Jules, Louis

Par Jean-Marie Guillon, Jean-Pierre Pellegrin

Né le 9 avril 1926 à Cavaillon (Vaucluse), exécuté le 29 août 1944 à Briançon (Hautes-Alpes) ; ouvrier agricole ; Armée secrète (AS)-Organisation de résistance de l’armée (ORA)-Forces françaises de l’Intérieur (FFI).

Issu d’une famille originaire de Laragne (Hautes-Alpes), mais habitant Cavaillon, Raymond Varanfrin était le fils unique de Germain Varanfrin, employé chez un expéditeur, et de Marie Hugues. Il travaillait comme ouvrier agricole à Cavaillon. Agent de liaison et chauffeur affecté au transport de vivres et de munitions pour le maquis AS du Lubéron à partir de mai 1943, il vint résider à Montéglin (Hautes-Alpes) en juillet 1944, - peut-être à la suggestion de son cousin germain, l’adjudant André Varanfrain*, ou parce qu’il dut se cacher. Selon certaines sources, il aurait été en contact avec le maquis des Francs-tireurs et Partisans Morvan, mais, participant au groupe de résistance rattaché à l’ORA, il intégra le secteur D-Buech des FFI le 20 juillet. Il fit partie des éléments venus prêter main forte aux résistants de Briançon, alors que la ville, évacuée par les Allemands le 24 août, restait sous leur menace. Il était membre de la section motorisée de dix hommes, commandée par son cousin André Varanfrain* qui fut envoyée le 29 août pour réoccuper le Fort des Têtes. Elle fut prise sous le feu des Allemands revenus inopinément, à proximité du village de Fontchristiane et de l’entrée Nord du Fort du Randouillet, au lieu dit Communication Y. Le FFI Henry Peuzin* fut tué alors que ses neuf camarades, rejoints par un agriculteur, parvenaient à se protéger derrière un parapet. Vers 15 heures, une patrouille allemande se dirigea vers eux, précédée de quatre civils prisonniers, mis en couverture. Deux membres du groupe tentèrent de fuir et furent abattus. Tous les autres furent fusillés contre le mur qui les avait protégés. Les corps furent enterrés dans une fosse commune le 31 août. Cette fosse fut découverte le 3 septembre suivant par une commission venue identifier les corps de deux soldats américains tués. Après la libération de Briançon, les corps furent inhumés dans le cimetière de la ville lors d’une cérémonie officielle et religieuse. Leurs camarades de la compagnie leur firent un peloton d’honneur. Un monument fut érigé à la mémoire des maquisards du Buech fusillés de Briançon au col de Montbrand (Hautes-Alpes). Le nom de Raymond Varanfrin a été donné à une rue de Serres (Hautes-Alpes). Il figure aussi sur le monument à la mémoire des « Héros et martyrs du Maquis Morvan », au bord de la RN 994, dans les gorges de Montclus (Hautes-Alpes). Un autre de ses cousins, Robert Varanfrin, avait été tué en Italie, lors de la bataille de Monte Cassino. Il fut reconnu comme « Mort pour la France » et fut décoré de la Médaille de la Résistance à titre posthume le 31 mars 1960..

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article146209, notice VARANFRAIN Raymond, Jules, Louis par Jean-Marie Guillon, Jean-Pierre Pellegrin, version mise en ligne le 30 septembre 2013, dernière modification le 13 octobre 2021.

Par Jean-Marie Guillon, Jean-Pierre Pellegrin

SOURCES : Mémoire des Hommes SHD Caen DAVCC 21 P 686632 et Vincennes GR 16 P 586024 (nc). ⎯ Commission d’histoire de l’Occupation et de la Libération de la France, Hautes-Alpes, secteur D-Buech. — Richard Duchamblo, Cahiers « Maquisards et Gestapo », Gap, Ribaud Frères, 19 cahiers 1945-1949, reprint 2005, Gap, Éditions des Hautes-Alpes, tome 1, 1er cahier. — Jean-Pierre Pellegrin, 29 août 1944. Neuf résistants de la vallée du Buech assassinés à Briançon. Un crime resté impuni, texte inédit, 2016. — État civil.

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