BROCHIER Jean-Baptiste

Par Roger Vignaud

Né à Marseille (Bouches-du-Rhône) le 25 avril 1829 ; opposant au Second Empire ; participant à la Commune de Marseille ? ; maire de Marseille.

Jean-Baptiste Brochier débuta dans la vie comme employé dans le service des chemins vicinaux avant de devenir ingénieur civil. En 1867, il ouvrit une boutique, spécialisée dans l’industrie mécanique, située dans le premier arrondissement de Marseille au 17, rue Haxo. Dans sa jeunesse, au début du Second Empire, Brochier se prononça pour Napoléon III, il fonda beaucoup d’espérance sur l’Empire. En 1852, il publia en hommage à l’Empereur, une Ode en l’honneur de Son Altesse impériale le prince Louis Napoléon à l’occasion de son voyage en Provence.
Marqué par le positivisme d’Auguste Comte, Brochier va devenir dès 1860 un farouche opposant à l’Empereur. Il ne tarda pas à militer dans les rangs de la démocratie marseillaise. Franc-maçon, membre de la loge maçonnique Le Bon Droit du Grand Orient de France de Marseille, où il occupa le grade de vénérable, il participa, le 11 février 1868, avec d’autres francs-maçons, de loges différentes, comme Gaston Crémieux, Barne, Carriol, Chappuis de Pleuc, Dhionet, Massip, Rouvier et Royannez à la création du Comité central d’initiative des loges. Cette commission avait pour but d’organiser une caisse centrale de secours mutuel et de réglementer les convois funéraires civils. Quelques mois plus tard, en avril 1868, il fonda avec les mêmes francs-maçons la revue l’Union maçonnique.
Brochier, soucieux des problèmes d’enseignement et d’éducation était, en août 1868, membre de l’Association phocéenne pour le développement de l’instruction qui dispensait des cours du soir aux adultes dans des matières scientifiques et de culture générale. En février 1869, il devint vénérable d’une nouvelle loge La Réforme. C’est au sein de cette loge qu’en mai 1869 fut initié Léon Gambetta quelques semaines avant les élections législatives. Grâce au soutien du comité électoral au sein duquel participèrent activement Brochier et Gaston Crémieux, Gambetta fut élu député de Marseille face à Ferdinand de Lesseps.
Lors des élections du Conseil général des Bouches-du-Rhône de juin 1870, Brochier était élu conseiller général du premier canton de Marseille. Lors de la proclamation de la République, le 4 septembre 1870, il fut désigné au sein du Conseil départemental. Le 14 octobre 1870, par arrêté d’Alphonse Esquiros, Administrateur supérieur des Bouches-du-Rhône, il était nommé directeur général du service de l’instruction primaire professionnelle. J.B. Brochier ne semble pas avoir participé activement aux événements insurrectionnels de la Commune révolutionnaire du 1er novembre 1870 et de la Commune du 23 mars 1871. À tout le moins, il n’a exercé aucune fonction de nature à le faire admettre.

Lors des élections municipales de novembre 1872, il était élu conseiller municipal. L’ordre moral supprima le Conseil municipal et le remplaça par une simple commission. Marseille resta, ainsi, soumise à un régime d’exception jusqu’en novembre 1876. À cette date, de nouvelles élections municipales eurent lieu ; Brochier était réélu et nommé 5e adjoint du maire dont le nom était Jounet. Cette assemblée communale fut de nouveau suspendue du 16 mai 1876 à la fin de l’année 1877. En janvier 1878, J.B. Brochier retrouva son mandat d’élu municipal et devint 2e adjoint chargé des travaux publics. De 1878 à la fin de l’année 1880, les divisions régnant au sein du Conseil entraînèrent la démission de plusieurs élus et l’obligation d’organiser des élections complémentaires. En janvier 1881, l’équipe de Brochier remporta ces nouvelles élections et il se vit nommer maire de Marseille, le 30 janvier 1881, par décret du Président de la République J. Grévy. De fortes tensions éclatèrent entre les différentes tendances de l’assemblée locale, au point qu’au début de l’année 1884, les conseillers votèrent par trois fois un blâme contre Brochier le sommant de se retirer. Ne voulant pas céder, le maire ira jusqu’au bout de son mandat en mai 1884. Après cet échec qu’il subit politiquement, il se retira de la vie publique et mourut deux ans plus tard, dans sa ville natale le 2 juillet 1886, d’une fluxion de poitrine.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article146219, notice BROCHIER Jean-Baptiste par Roger Vignaud, version mise en ligne le 27 avril 2013, dernière modification le 3 janvier 2019.

Par Roger Vignaud

SOURCES : Encyclopédie des Bouches-du-Rhône, tome XI, Marseille, 1913 ; Antoine Olivési, In Les anciens maires de Marseille.

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