BOUFFAY Félix, Aimé, Henri

Par Julien Lucchini

Né le 11 juillet 1894 à Bellengreville (Calvados), fusillé le 1er octobre 1942 à Saint-Lô (Manche) suite à une condamnation à mort ; employé SNCF ; militant communiste ; résistant du FN et des FTPF.

Félix Bouffay était le fils de Gaston Pierre Gustave, journalier et de Marie Léontine Hognais. Il exerçait le métier de journalier agricole lorsqu’il fut mobilisé en septembre 1914. Il fut blessé par balle en septembre 1915 lors de l’offensive déclenchée en Champagne puis capturé en février 1916 et termina la guerre dans un camp de prisonniers à Munster en Westphalie (Allemagne). Après sa démobilisation, il entra le 6 décembre 1919 aux chemins de fer de l’État, à Moult-Argences (Calvados). Il fut successivement affecté à Saint-Planchers et Mesnil-Mauger (Manche), Bayeux (Calvados), Beaumont-le-Roger et Serquigny (Eure). Il fut cantonnier puis chef de canton principal.
Employé SNCF, Félix Bouffay vivait à Coutances (Manche) où il avait été nommé en décembre 1938, et demeurait 103 rue Geoffroy-de-Montbray. Il était marié à Léontine et père de deux enfants, Yvonne, née en 1922 et Félix, né en 1926.
Au début de l’année 1941, Félix Bouffay aurait reconstitué une cellule clandestine du Parti communiste à Coutances avec l’aide de son épouse. Résistant, il s’occupait de propagande, adhéra au Front national, et créa un groupe local de résistants FTP avec lequel il rassembla les renseignements sur les points névralgiques du système ferroviaire ennemi et effectua des sabotages.
Un vaste coup de filet fut effectué par la police française et Félix Bouffay fut arrêté à Coutances par la Sipo-SD ou la police française, selon les sources, le 6 juillet 1942, pour « terrorisme ».
Incarcéré à la prison de Cherbourg (Manche) le 9 juillet, puis à Saint-Lô le 12, il fut condamné à mort par le tribunal militaire allemand FK 722 de Saint-Lô.
Félix Bouffay a été fusillé le 1er octobre 1942 à 7h50 au champ de tir de la caserne Bellevue, à Saint-Lô par les autorités allemandes, avec Fernand Charpentier, Yves Duboscq et Léon Theil.
Il obtint le titre de "Déporté et interné résistant" (DIR) attribué le 8 novembre 1951 et fut homologué soldat des Forces françaises combattantes (FFC) et des Forces françaises de l’intérieur (FFI).
Sa femme et leur fils, Félix, jouèrent eux-aussi un rôle dans la résistance locale, et poursuivirent leurs actions après sa mort.
Son nom figure sur la plaque commémorative apposée sur le mur du cimetière, à Bellengreville (Calvados), sur le monument aux morts et la plaque commémorative de la SNCF 1939-1945 en gare, à Coutances et sur le monument 1939-1945 à Saint-Lô (Manche).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article146328, notice BOUFFAY Félix, Aimé, Henri par Julien Lucchini, version mise en ligne le 29 octobre 2014, dernière modification le 10 mai 2023.

Par Julien Lucchini

SOURCES : DAVCC, Caen, B VIII 3 (Notes Thomas Pouty). – dossier SHD Vincennes GR 16 P 78303 (nc).— Mémorial GenWeb. – André Debon, Louise Pinson, La Résistance dans le bocage normand, Paris, Tirésias, 1994.— Stéphane Robine dans Cheminots victimes de la répression 1940-1945 Mémorial, sous la direction de Thomas Fontaine, Perrin/SNCF, Paris, 2017.— État civil (acte de naissance). — Notes de Jean-Louis Ponnavoy.

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