MONTEILLARD Jacques

Par Jacques Girault

Né le 26 mars 1933 à Félines (Haute-Loire), mort le 1er juillet 2021 à Bourg-en-Bresse (Ain) ; professeur ; militant syndical du SNET puis du SNES, secrétaire du S2 de l’Ain ; militant communiste dans l’Ain.

Fils d’instituteurs, Jacques Monteillard, élève de classes préparationnaires du lycée Fauriel à Saint-Etienne (Loire), entra à l’École normale supérieure de l’enseignement technique (section E) en 1955. Il fut nommé professeur certifié au collège technique de Roanne (Loire) en 1958. Il effectua son service militaire de novembre 1959 à février 1962 dans l’armée de l’Air dans la météorologie à Compiègne puis à Paris et le termina avec le grade de caporal. Il fut alors nommé professeur au lycée technique Carriat de Bourg-en-Bresse, et y enseigna jusqu’à sa retraite en 1993.

Il se maria en août 1933 à Plottes (Saône-et-Loire) avec Denise Sabre, ancienne élève de l’École normale supérieure de Fontenay-aux-Roses (1954), professeur agrégée de mathématiques. Le couple avait un enfant en 1962.

Jacques Monteillard fit partie du bureau de la section du Syndicat national de l’enseignement technique à l’ENSET en 1955-1956, puis milita dans la section syndicale de son lycée du SNET puis du Syndicat national des enseignements de second degré de 1966 à 1989. Secrétaire départemental (S2) du SNES de 1968 à 1978, il fit partie de la commission administrative académique (S3) du SNES de Lyon.

Il adhéra au Parti communiste français en avril 1954 à la cellule du lycée Fauriel puis rejoignit celle de l’ENSET où il adhéra en 1956 à l’Union des étudiants communistes. Il fut successivement adhérent des cellules communistes locales (Tyzelmann à Paris en 1957, Gabriel Péri à Roanne en 1958) puis à Bourg-en-Bresse où il fut secrétaire de la cellule des enseignants. Il entra au comité de la fédération communiste de l’Ain en 1962, puis au bureau fédéral en 1968, où, responsable de l’enseignement, il ne fut pas renouvelé en 1977 en raison du « souci d’alléger le nombre des enseignants ». Il demeura membre du comité fédéral. Partout il continua à militer aussi dans l’association France-URSS. A Bourg, il fit partie au début des années 1960 du bureau du comité antifasciste et était le responsable de la librairie de la Grenette.

Le rapport de Jean Ooghe, qui suivait la fédération, sur la conférence fédérale du 16 novembre 1964, évoquait son intervention « longue et mauvaise » qui rapportait « les arguments qu’il a trouvés dans la lecture du Monde et de L’Express ». Ooghe ajoutait que « partant des changements en URSS, il s’est livré à une critique outrancière de notre Parti. Il a mis en en cause l’information donnée dans l’Humanité, obligeant les camarades à lire les journaux bourgeois pour être informés. Sa critique de l’Huma débordait largement des événements eux-mêmes ». « Après avoir dit son accord avec le mémorandum de Togliatti, concernant les remarques de celui-ci à propos des rapports entre le PCUS et les autres partis communistes, il a reproché à l’Humanité d’avoir saboté le rapport de Togliatti ». Il continuait ainsi : « en ne critiquant pas ouvertement dans le passé certaines positions outrancières de Khrouchtchev, notamment sur la peinture, il a accusé le parti de faire la politique de l’autruche […] avancé l’idée reprise ensuite par Chauville que l’Huma devrait faire connaître les positions prises par les autres Partis, même si elles sont contraires aux nôtres. Il a critiqué la manière dont les changements ont été faits en URSS ajoutant « aujourd’hui on met tout sur le dos de Khrouchtchev ». Il concluait : « A côté de quelques remarques pertinentes, l’essentiel de cette intervention était orientée contre notre parti et sa direction. C’est un camarade qui a épousé les idées trouvées dans Le Monde et L’Express ». Plus tard, rendant compte de la conférence fédérale des 24-25 janvier 1970, Joseph Sanguedolce* indiquait que dans la discussion sur Roger Garaudy Monteillard s’était abstenu sur les projets de thèse et les amendements car « les amendements n’étaient pas politiques ». Par la suite, il s’éloigna du PCF qu’il quitta en 1985.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article146338, notice MONTEILLARD Jacques par Jacques Girault, version mise en ligne le 9 mai 2013, dernière modification le 21 août 2022.

Par Jacques Girault

SOURCES : Archives du comité national du PCF. — Le Travailleur de l’enseignement technique, L’Université syndicaliste ; presse politique.

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