PIERSON Henri, Émile, Léon

Par Daniel Grason

Né le 2 décembre 1920 à Neuilly-sur-Seine (Seine, Hauts-de-Seine), fusillé le 4 décembre 1942 au stand de tir du ministère de l’Air à Paris (XVe arr.) ; cimentier ; résistant membre des FTPF.

Fils de Léon, commerçant, et de Léone, née Beguin, Henri Pierson demeurait chez ses parents au 24 rue Courbet à Sartrouville (Seine-et-Oise, Yvelines). Il adhéra aux Jeunesses communistes (JC) de France en 1935, devint secrétaire du cercle de Sartrouville et milita jusqu’à la dissolution de l’organisation en septembre 1939.
Son père Léon, membre du Parti communiste, fut interné administrativement dès 1940. Le jeune Henri subvenait aux besoins de sa mère. Un membre de l’organisation clandestine communiste prit-il contact avec lui ou Henri Pierson, qui connaissait les anciens adhérents des Jeunesses communistes, constitua-t-il un groupe ?
Dès 1941, il habita dans le quartier du Père-Lachaise à l’hôtel du 16 rue des Partants (XXe arr.). Il loua début janvier 1942 une chambre au 19 passage Charles-Dallery (XIe arr.) sous la fausse identité d’Henri Piron né le 7 juin 1919 à Toulouse (Haute-Garonne), de façon à mener son activité clandestine en mettant sa mère à l’abri. Il travailla à la cimenterie Lambert à Coremeilles-en-Parisis (Seine-et-Oise, Val-d’Oise), puis début septembre 1942 sur le chantier Art et Bois à Houilles (Seine-et-Oise, Yvelines).
Le Parti populaire français (PPF) de Doriot devint la cible des actions du groupe de jeunes de Sartrouville. Le dimanche 16 août vers 18 h 30, Henri Pierson, à bicyclette, lança un petit bloc de ciment contre la vitrine de la permanence du PPF situé au 18 boulevard de la République à La Garenne-Colombes (Seine, Hauts-de-Seine). La glace, de deux mètres sur trois, se brisa. L’homme qui tenait la permanence habitait dans l’immeuble. Il exerçait la profession de contremaître caoutchoutier. Selon ses déclarations à la police, il avait quitté le local quinze minutes plus tôt. Il déposa plainte au nom du PPF.
Henri Pierson et Jean Bourquard lancèrent trois pavés contre la vitrine du Bureau d’embauche franco-allemand rue de Paris à Saint-Germain-en-Laye (Seine-et-Oise, Yvelines). À Neuilly-sur-Seine, Henri Pierson déposa un engin explosif contre la permanence du PPF rue du Marché et fut interpellé par des policiers de la Sûreté nationale.
Les policiers perquisitionnèrent la chambre de la rue Dallery le 17 septembre. Ils saisirent un pistolet automatique calibre 6,35 mm avec chargeur munit de sept cartouches dont une dans le canon, plusieurs tracts édités par le Parti communiste, une fausse carte d’identité, la reproduction d’un cachet officiel de la préfecture de l’Eure, enfin une bicyclette et un faux récépissé de déclaration de bicyclette au nom de Piron.
Il fut interrogé par le commissaire de la 1re Brigade de la police judiciaire le 20 septembre 1942. Henri Pierson reconnut les faits. Le commissaire concluait que Moritz, directeur de la police secrète militaire allemande (Geheimfeldpolizei – GPF), demandait que le prisonnier lui fût remis.
Le 24 novembre 1942, Henri Pierson comparut devant le tribunal du Gross Paris qui siégeait rue Boissy-d’Anglas (VIIIe arr.) en compagnie de Jean Bourquard. Ils furent condamnés à mort pour « actes de franc-tireur en favorisant l’ennemi » et passés par les armes le 4 décembre 1942. Le nom d’Henri Pierson figure sur le monument aux morts de Sartrouville. Une rue de la ville porte son nom.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article146367, notice PIERSON Henri, Émile, Léon par Daniel Grason, version mise en ligne le 11 mai 2013, dernière modification le 15 mars 2021.

Par Daniel Grason

SOURCES : Arch. PPo., BA 2117, 77W 440. – DAVCC, Caen, Boîte 5, Liste S 1744-607/42 (Notes Thomas Pouty). – État civil, Neuilly-sur-Seine.

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