MORA Christiane, Marie-Lys

Par André Lainé, Gilles Morin

Née le 14 novembre 1938 à Talence (Gironde), morte le 11 octobre 2017 à Amboise (Indre-et-Loire) ; professeure agrégée d’histoire et géographie ; militante syndicaliste, membre du bureau national de l’UNEF (1959-1960) ; militante socialiste ; membre du CPN du PSU (1963-1967), du comité directeur puis du bureau et du secrétariat national du Parti socialiste (1975-1986) ; déléguée nationale à l’environnement, puis à l’énergie du Parti socialiste ; député socialiste d’Indre-et-Loire (1981-1993) ; conseiller régional de la Région centre (1981-1986) ; maire de Loches (1989-1995).

Christiane Mora
Christiane Mora
Photo Assemblée nationale

Son père, Étienne Mora, militant du Parti socialiste SFIO et membre fondateur de la Fédération ouvrière et paysanne des Anciens combattants de la Gironde, travaillait, comme sa mère, née Marie-Henriette Verten, comme employé aux Assurances sociales puis à la Sécurité sociale. Christiane Mora était leur fille aînée. Une autre fille, Françoise, naquit en 1940.

Christiane Mora effectua sa scolarité primaire à l’école publique communale du Bouscat (Gironde) de 1944 à 1948, ses études secondaires au lycée Mondenard rebaptisé Camille Jullian, à Bordeaux (1948-1955) jusqu’en classe d’hypokhâgne et fut reçue à la Propédeutique à la Faculté de lettres de Bordeaux (1955-1956). Admise au lycée Fénelon à Paris pour deux années de khâgne (1956-1958), elle entra à l’École normale supérieure de jeunes filles (1958-1962). Elle obtint la licence d’histoire et géographie à la Sorbonne puis l’agrégation. Docteur de 3e cycle, elle se spécialisa dans les questions agricoles contemporaines,

Professeur au lycée Balzac de Tours (1962-1963), assistante à la Faculté des Lettres de Bordeaux (1963-1968), maître-assistante à l’UER d’Histoire en 1968, détachée au CNRS (1970-1974), elle retrouva son poste à Bordeaux avant d’être mutée comme maître-assistante à l’université de Tours en 1988. Après un détachement pour exercice d’un mandat parlementaire de juillet 1981 à mars 1993, elle reprit un poste à l’IUT de Tours jusqu’à sa retraite administrative le 1er septembre 2003.

Christiane Mora adhéra à l’Union nationale des étudiants de France en 1958 et fut membre du bureau national et vice-présidente adjointe (avril 1959-1960), puis restée très proche du BN animé par Pierre Gaudez, tout en militant au Cartel des ENS. Elle adhéra au Syndicat national de l’enseignement secondaire de 1958 à 1963 et au SNES-SUP de 1963 à 1981.

Christiane Mora commença à militer en 1955. Elle adhéra à l’Union de la gauche socialiste en novembre 1959 à la Cité Universitaire puis au Parti socialiste unifié à sa fondation en avril 1960. Secrétaire de la section PSU de Tours en 1963, membre du comité politique national et du bureau national du PSU en 1963-1967, élue par le congrès de novembre 1963, elle était secrétaire administrative de la fédération de la Gironde en 1966. Signataire du texte “ le parti devant la perspective de la gauche unie ” qui prônait le rapprochement avec la FGDS pour le congrès de 1967, paru dans Tribune socialiste du 27 avril 1967, elle rejoignit l’Union des groupes et clubs socialistes et fut membre du comité exécutif départemental de la FGDS de la Gironde en 1967, au titre de l’UGCS.

Christiane Mora rejoignit le Nouveau Parti Socialiste (1969-1971). Elle signa la motion Jean Poperen* pour le congrès d’Épinay en juin 1971. A l’automne 1974, elle créa la section socialiste du canton de Bléré (Indre-et-Loire) où elle s’installa.

Membre du comité directeur du PS, élue au congrès de Pau en 1975 et réélue jusqu’en 1990, elle fut désignée déléguée nationale à l’environnement du PS en 1975-1977, puis fut déléguée nationale à l’énergie (1977-1979). En 1979, au congrès de Metz, elle fut désignée membre de la commission de résolution au nom de la motion A (Mitterrand). Elle fut ensuite secrétaire nationale du PS en avril 1979, chargée de la communication et de la propagande (1979-1981), puis à la formation des militants (1981-1983), puis de nouveau à la communication-propagande (1983-1985). A partir de 1985, elle faisait partie du bureau exécutif du Parti, Lionel Jospin l’ayant exclue du secrétariat national, selon son témoignage.

Christiane Mora, candidate à la députation dans la 3è circonscription d’Indre-et-Loire (Loches-Amboise) en mars 1978, arriva en tête de la gauche au premier tour, avec 20,2 % des exprimés, et fut battue de 16 voix par le candidat RPR (29 999 voix contre 29 983). En juin 1981, elle fut élue député de la 3e circonscription d’Indre-et-Loire (Amboise, Loches, Tours-Est)). En tête de la liste socialiste en mars 1986, réélue avec Jean Proveux, elle fut réélue dans la 3è circonscription en 1988 jusqu’en 1993.

Conseillère municipale de Bléré, élue sur des listes d’Union de la gauche en 1977-1989, elle devint maire de Loches en 1989, mais fut battue au renouvellement suivant.

Christiane Mora soutint une thèse de doctorat de troisième cycle en histoire sur " Les chambres d’agriculture de 1924 à 1940 ", et fut l’auteur de publications se rapportant à l’histoire contemporaine des paysans, à Jean Macé, à la culture populaire, et du chapitre « Saint Simon » dans un ouvrage collectif sur les socialistes.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article146388, notice MORA Christiane, Marie-Lys par André Lainé, Gilles Morin, version mise en ligne le 13 mai 2013, dernière modification le 6 mars 2021.

Par André Lainé, Gilles Morin

Christiane Mora
Christiane Mora
Photo Assemblée nationale

SOURCES : Arch. Nat., 19980414/25 ; 20040455/8, 581AP/104. — Arch. Assemblée nationale. — Arch. FJJ, 3EF81/1. — Tribune socialiste, 12 mai 1965. — Fichiers adhérents de l’UGS et du PSU. — Le Poing et la Rose, n° 81, mai 1979. — Combat socialiste, 1er juillet 1981. — Le Monde dossiers et documents, supplément, mars 1986, Les élections législatives du 16 mars 1986. — Renseignements fournis par l’intéressée à André Lainé. — Notes de Jacques Girault.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable