MORAND Pierre, François, Éloi

Par Jacques Girault

Né le 18 février 1929 à La Roche-sur-Foron (Haute-Savoie), mort le 24 juin 2014 à Charvonnex (Haute-Savoie) ; instituteur en Haute-Savoie ; militant syndicaliste ; militant communiste.

Fils d’un négociant catholique, Pierre Morand entra à l’Ecole normale d’instituteurs de Bonneville en 1946 où il fut responsable du Syndicat national des instituteurs en 1949-1950. Titulaire du baccalauréat, devenu instituteur dans le département, il se maria en octobre 1949 à La Roche-sur-Foron avec une jeune fille sans profession, fille d’un commerçant, indiqué tourneur ajusteur, (selon la biographie remplie pour le Parti communiste français en 1952) et d’une mère qui ne travaillait pas en 1929, devenue marchande foraine en 1952. Tous deux étaient socialistes et libres penseurs. Pierre Morand et sa femme eurent trois enfants avant leur divorce en 1973.

Instituteur à Bionnassay (Saint-Gervais) en 1949-1951, puis à Saint-Laurent-en-Faucigny et à La Roche sur Foron de 1951 à 1955, enfin à Sciez-en-Chablais de 1955 à 1958, Morand, membre du conseil syndical de la section départementale du SNI à partir de 1952, était aussi trésorier de la FEN-CGT dans le département. Il fut élu à la Commission administrative paritaire départementale par la suite. A partir de 1970, il fit partie du bureau de la section départementale du SNI.

Pierre Morand adhéra au PCF en 1951 à Saint-Gervais. Devenu secrétaire de la section communiste de La Roche-sur-Foron, l’année suivante, il entra au comité de la fédération en 1953. Il suivit l’école centrale du PCF pour les instituteurs communistes en avril 1953 et diffusa la revue L’Ecole et la Nation dans son département. Élu au comité fédéral régulièrement, membre de la commission "éducation-enseignants", il demanda en 1972 à ne pas être réélu en raison de ses "difficultés familiales". Muté à Sciez-en-Chablais de 1955 à 1958 Vongy près de Thonon (école des Suets) de 1958 à 1971, il devint l’un des animateurs de la section communiste du Chablais et fut candidat au conseil général en 1964 dans le canton de Le Biot. En mai 1968, il anima avec Bernard Néplaz la lutte des enseignants du nord du département aux côtés des travailleurs des entreprises. Après 1968, selon les rapports de Marcel Rosette qui suivait la fédération, son élection au bureau fédéral fut refusée en raison de son isolement relatif, consécutif à ses désaccords croissants avec la ligne du PCF.

Pressenti pour être à nouveau candidat en 1970 aux élections cantonales, il ne se présenta pas en raison de ses responsabilités syndicales, arguant en outre du fait qu’il n’habitait pas le canton.

Directeur de l’école du Pas de l’Echelle du centre de la SNCF pour enfants handicapés puis de Seynod de 1971 à 1974, Pierre Morand se remaria en août 1975 à Annecy avec la sœur de [Claude Mazauric-140753], institutrice à Vongy puis directrice d’école à Annecy ; elle décéda en novembre 2003, onze années avant son époux.

Pierre Morand se remaria en août 1975 à Anncy avec la sœur de [Claude Mazauric-140753], institutrice à Vongy puis directrice d’école à Annecy ; elle décéda en novembre 2003, onze années avant son époux.

Nommé, en 1974 à Annecy directeur de l’école du Quai Jules Philippe au centre-ville, Morand milita dans la cellule communiste Vaillant-Couturier des enseignants devenue cellule Arthur Abbé regroupant les instituteurs d’Annecy. A la fin des années 1980, il démissionna du PCF qu’il rendait responsable de la rupture de la gauche unie construite autour du Programme commun de 1972.

Retraité, résidant à Charvonnex à proximité d’Annecy, Pierre Morand qui avait refusé la création de la Fédération syndicale unitaire, resta membre du Syndicat des enseignants, adhérent à l’UNSA. Délégué départemental de l’ Education Nationale, il entra au conseil d’administration de l’Union départementale des DDEN où son approche des problématiques à traiter fut très appréciée. Il pilota notamment une grande enquête sur la restauration scolaire. Il s’impliqua également au sein de la commission “Laïcité“ et au Comité départemental d’action laïque. Il milita aussi au sein de la Fédération générale des retraités de la Fonction publique et de la Fédération des œuvres laïques, notamment la Fête de la Jeunesse, l’USEP, les tournées cinématographiques et théâtrales (installation de la compagnie "Le théâtre éclaté" dans l’école du Cep de Seynod). Il participa à la fondation de la "Compagnie du Trèfle" et présida l’association qui soutenait ce théâtre pour enfants. Il fut actif au sein du Comité départemental des retraités et personnes âgées dans les commissions “Soutien à domicile“ et “Vie sociale“.

Il participa aux manifestations unitaires, syndicales et politiques de gauche, y compris, à la fin de sa vie, aux assemblées de rappel et de soutien à l’esprit de la Résistance, réunies depuis 2007 sur la Plateau des Glières, proche de son domicile.

Pierre Morand afficha constamment son engagement au service de I’Éducation nationale, de la République et de la laïcité.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article146390, notice MORAND Pierre, François, Éloi par Jacques Girault, version mise en ligne le 13 mai 2013, dernière modification le 10 novembre 2014.

Par Jacques Girault

Iconographie : Pierre Morand en 2013 (deux photos).
Pierre Morand dans les années 1960.

SOURCES : Archives du comité national du PCF. — Notes de Claude Mazauric et de Rémy Pergoux – Rens. de Serge Morand, son fils.

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