MORIN Robert, Maurice

Par Alain Dalançon

Né le 5 avril 1927 à Vesoul (Haute-Saône), mort le 29 juin 1993 à Vesoul ; professeur agrégé de grammaire ; militant syndicaliste, secrétaire de la section départementale de Haute-Saône de la FEN (1957-1973), secrétaire de la section départementale puis de la section académique de Besançon du SNES (1967-1969), membre de la CA nationale.

Les grands-parents de Robert Morin étaient des paysans et cheminots d’opinions républicaines radicales-socialistes. Ses parents, instituteurs à Navenne, commune limitrophe de Vesoul, adhérents très laïques du Syndicat national des instituteurs, envoyèrent cependant leurs deux enfants (un garçon et une fille) au catéchisme. Son père, ancien combattant de la guerre 1914-1918, blessé, décoré, était auteur d’un livre de mémoires publié en 1998 : Lieutenant Morin.

Après l’école communale de ses parents, Robert Morin effectua ses études secondaires au lycée Gérôme de Vesoul et obtint son baccalauréat en 1944. Son professeur, M. Tartarin, le poussa à faire des études de lettres classiques. Il fit donc une année d’hypokhâgne au lycée Victor Hugo de Besançon puis obtint la licence de lettres classiques et le diplôme d’études supérieures à la faculté des lettres de cette ville.

Reçu au certificat d’aptitude au professorat de l’enseignement de second degré de lettres en 1952, il épousa le 24 septembre de cette année à Montbéliard (Doubs), Sylvie, Annette Marty, également professeure de lettres. Ils eurent trois enfants, un garçon et deux filles.

Après avoir été nommé en 1953 professeur certifié au lycée Gérôme, il effectua son service militaire en 1953-1954 à Châlons-sur-Marne (Châlons-en-Champagne) (Marne) puis à Wittich, en Allemagne fédérale, qu’il termina au grade de lieutenant de réserve, si bien qu’il fut rappelé durant 6 mois au Maroc en 1956. À son retour, il fut reçu à l’agrégation de grammaire en 1957, et resta affecté au lycée de Vesoul où il demeura jusqu’en 1968-1969.

Robert Morin militait au Syndicat national de l’enseignement secondaire ; il était secrétaire de la section (S1) de son établissement et secrétaire de la section départementale (S2) et en outre secrétaire de la section départementale de la FEN depuis 1958. Dans une académie où avait pris naissance la liste « C » dans le SNES, fondée sur une défense intransigeante de l’enseignement secondaire sous l’impulsion d’Alexandre Kreisler, son épouse Marie-Louise Bergeret, Claude Roz et Claude Rudigoz, il fut candidat à la commission administrative nationale sur cette liste dans les années 1960 et en fut élu de 1960 à 1962 puis en 1966. Il milita aussi contre la guerre d’Algérie et les putschs de 1958 et de 1961 ; il fit un bref passage au PSU au début des années 1960 mais resta par la suite sans adhésion politique.

Après la naissance du nouveau Syndicat national des enseignements de second degré en 1966, il fut co-secrétaire de la section académique de Besançon pour l’ancien SNES. En mai-juin 1968, il fut un des organisateurs du mouvement dans son académie et était considéré, encore dans les années 1970, comme un « révolutionnaire ». Il continua à militer dans la section départementale de la FEN jusqu’en 1973 dans la tendance « Unité, indépendance et démocratie », contre l’emprise des communistes « Unité et Action » mais il était adhérent du Syndicat national de l’enseignement supérieur. En effet, en 1969, il était passé dans l’enseignement supérieur, devint maître-assistant puis maître de conférences à l’université de Besançon. Son épouse puis son fils continuèrent à militer au SNES dans la tendance UID et siégeaient à la CA académique.

En 1984, Robert Morin soutint sa thèse d’État sur « Diderot et l’imagination », dont une partie fut publiée aux Belles Lettres en 1987. Il était considéré comme un des meilleurs spécialistes du philosophe des « Lumières », dont la pensée éclaira sa vie d’homme engagé. D’une grande ouverture d’esprit, il était respecté par tous ses camarades y compris Unité et Action.

Il vivait toujours à Navenne, 9 bis rue F. Buisson, où résidait encore en 2013 son épouse, qui avait fait le choix de rester syndiquée au SNES après 1993.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article146461, notice MORIN Robert, Maurice par Alain Dalançon, version mise en ligne le 15 mai 2013, dernière modification le 2 février 2022.

Par Alain Dalançon

ŒUVRE : Les pensées philosophiques de Diderot devant leurs principaux contradicteurs au XVIIIe s. Les Belles-lettres, 1975. — Diderot et l’imagination, (à partir de sa thèse), Les Belles-Lettres, 1987

SOURCES : Arch. IRHSES. — Renseignements fournis par son épouse et son fils. — Témoignages oraux.

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