MORIN Émilie [née KAHANE Émilie]

Par Jacques Girault

Née le 12 septembre 1917 à Paris, morte le 1er novembre 2006 à Saint-Brieuc (Côtes d’Armor) ; professeure ; militante syndicaliste ; militante communiste dans le Tarn, à Paris puis en Ille-et-Vilaine.

Son père, Albert Kahane, ingénieur des Ponts et Chaussées, devint aveugle à la fin de ses études et n’exerça pas son métier. Émilie Kahane, plus jeune sœur d’Ernest Kahane, naquit dans une famille qui sympathisait avec les idées communistes. Élève de l’École normale supérieure de jeunes filles, elle adhéra aux Jeunesses communistes en 1938. En juillet 1939 à Paris (XVe), elle épousa Maurice Verner, ingénieur électricien, divorcé, père de Gérard Verner. Le couple eut des jumelles.
Titulaire de certificats d’études supérieures de la licence de mathématiques, elle obtint un poste de déléguée pour l’enseignement des mathématiques au cours secondaire de jeunes filles de Langres (Haute-Marne) d’octobre 1939 au 30 novembre 1940 puis jusqu’au 30 janvier 1941 au collège Saint-Sernin à Toulouse (Haute-Garonne). Elle échappa aux mesures prévues contre les Juifs grâce, selon ses déclarations, à la « non insistance de mes chefs d’établissement sur les déclarations que je leur ai faites ». A partir de la rentrée de 1941, nommée au collège de jeunes filles de Gaillac (Tarn), elle y travailla jusqu’à la Libération. En raison de charges familiales, elle enseigna par correspondance (novembre 1946-octobre 1947), puis exerça comme professeur de mathématiques, détachée par l’Éducation nationale d’août 1948 au 30 septembre 1950, au centre d’apprentissage de la SNECMA Kellermann où son mari était ingénieur. Après le décès de ce dernier en mars 1950, licenciée le 15 avril 1950, elle continua à être payée jusqu’à la fin de son détachement après l’intervention du Ministère qui ne put la réintégrer dans un poste. Après avoir travaillé à nouveau dans l’enseignement par correspondance, elle fut nommée, en octobre 1951, professeur de mathématiques au lycée Paul Bert à Paris (XIVe arr.).
Elle avait repris contact avec le Parti communiste en 1944 par l’intermédiaire d’ André Wurmser. En relations avec des résistants de Lyon repliés dans la région, membre de l’Union des femmes françaises à Gaillac, elle participa à l’organisation en 1944 de l’évasion de Josette Billoux et Fernande Valignat du camp de femmes de Brens. Militante communiste, elle présida la commission de contrôle financier de la section communiste (Javel) du XVe arrondissement de 1951 à 1955 où elle habitait et suivit l’école fédérale destinée aux femmes de la fédération en octobre 1952.
Veuve en mars 1950, elle se remaria en décembre 1954 avec René Morin, instituteur à Pleurtuit (Ille-et-Vilaine), fils d’un instituteur, « laïque convaincu », selon ses déclarations. Elle enseigna ensuite d’octobre 1955 à la fin de l’année scolaire 1976-1977 au lycée Le Bocage à Dinard-Saint-Servan (Ille-et-Vilaine).
En 1956, elle retrouva un poste de professeur de mathématiques au lycée Le Bocage de Dinard (Ille-et-Vilaine) et au collège de Saint-Servan (Ille-et-Vilaine). Elle entra au comité de la fédération communiste d’Ille-et-Vilaine en 1956 et en resta membre jusqu’en 1968, militant surtout sur les questions féminines. Membre du bureau de la section communiste de Dinard, elle fit partie du secrétariat de cette section à partir des années 1960. Elle fut candidate au Conseil général en 1964 dans le canton de Châteauneuf.
Elle milita au Syndicat national de l’enseignement secondaire et fut secrétaire de la section syndicale (S1) de son établissement au milieu des années 1960.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article146462, notice MORIN Émilie [née KAHANE Émilie] par Jacques Girault, version mise en ligne le 15 mai 2013, dernière modification le 11 septembre 2022.

Par Jacques Girault

ICONOGRAPHIE : Emilie Kahane vers1939.

SOURCES : Archives du comité national du PCF. — Renseignements fournis par la fille de l’intéressée.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable