MORLET Jean, Eugène

Par Chloé Chotard, Jacques Girault

Né le 20 août 1905 à Lorris (Loiret), mort le 21 juillet 1987 à Saint-Mandé (Val-de-Marne) ; instituteur ; résistant ; militant communiste à Saint-Mandé puis de Champigny (Seine/ Val-de-Marne).

Fils d’un employé, Jean Morlet, cousin de Pierre Morlet, entra à l’École normale d’instituteur de Paris en 1922. Titulaire du brevet supérieur, il fut nommé maître remplaçant à l’école de garçons de Saint Maurice en octobre 1925, mais commença le mois suivant son service militaire qu’il termina en novembre 1926 comme sous-lieutenant. Il reprit un poste d’instituteur à l’école d’Alfortville. Nommé instituteur dans le XIIe arrondissement de Paris en janvier 1928, il enseigna dans les écoles des rues Pommard, puis de Charenton à partir de 1930. En congé pour raisons de santé (février 1935-février 1937), il fut nommé délégué au cours complémentaire commercial de Créteil en octobre 1937. En octobre 1942, il fut nommé enseignant en sciences au cours complémentaire de la rue de Charenton (Paris, XIIe arr.).

Jean Morlet se maria en décembre 1930 à Paris (XIIe arr.) avec Suzanne, Marthe Couffignal, née le 3 septembre 1905 à Paris (XIIe arr.), institutrice.

Mobilisé le 28 août 1939 dans l’infanterie coloniale, il fut envoyé à l’école spéciale de Saint-Cyr en avril 1940, chargé de convoyer les blessés vers l’hôpital de Romorantin (Loir-et-Cher) ; il fut démobilisé le 27 juillet 1940 à Pamiers (Ariège).

En poste au cours complémentaire de Créteil à partir d’octobre 1940, il diffusa les publications universitaires clandestines (L’Université libre, puis L’École laïque). A la tête d’un groupe de résistance dans son établissement, future section du Front national universitaire, il organisa jusqu’à sa mutation en juillet 1942, la section de Créteil du FNU, collectant notamment des fonds pour les réfractaires au STO dans la localité. À partir d’octobre 1942, il milita avec les membres du Front national de Saint-Mandé où il habitait. Capitaine FFI, " chef " du groupe de combat n° 1 dépendant du comité local de Libération de Saint-Mandé dont il était membre, il fut mobilisé le 10 mars 1945 pour diriger le dépôt des isolés des troupes coloniales de Marseille et fut transféré à Oran (Algérie) puis à Alger, chargé du commandement comme capitaine d’une compagnie syrienne de l’armée du Levant le 18 avril 1945 jusqu’à sa démobilisation en juillet 1945. Il fut homologué FFI.

Revenu à Saint-Mandé, Jean Morlet reprit son enseignement au cours complémentaire de la rue de Charenton. Avec son épouse, il animait le mouvement des Éclaireurs de France à partir de 1945. Il fut candidat aux élections municipales de Saint-Mandé, le 19 octobre 1947, en huitième position sur la liste " Union républicaine et résistante et de défense des intérêts communaux " présentée par le Parti communiste français.

En octobre 1948, Jean Morlet alla habiter dans le XIe arrondissement de Paris où il dirigea l’école de la rue Saint-Sébastien. En 1954, il fut nommé directeur de l’école Clemenceau au Perreux puis, en 1958, à Champigny où il termina sa carrière en 1964 comme directeur du collège d’enseignement général Albert Thomas.

Jean Morlet joua un rôle politique important à Champigny. Membre du conseil d’administration de la Caisse des écoles, et animateur du comité des villes jumelées avec son épouse, il réalisait bénévolement des visites historiques guidées de la ville et écrivit un ouvrage, Champigny, hier aujourd’hui (Paris, Editions Messidor, 1981) avec le concours de la municipalité. Il était en outre responsable de la bibliothèque municipale.

Jean Morlet décéda à l’hôpital Bégin à Vincennes. Son nom fut donné à la salle des fêtes de Champigny.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article146484, notice MORLET Jean, Eugène par Chloé Chotard, Jacques Girault, version mise en ligne le 16 mai 2013, dernière modification le 12 septembre 2022.

Par Chloé Chotard, Jacques Girault

SOURCES : Arch. mun. de Champigny (fonds J. Morlet, déposé par sa belle-fille) et de Saint-Mandé, 1 K 9/4 (Ariane Dutartre). — Service historique de la Défense, Vincennes GR 16 P 431958. — Recherches effectuées à l’Université de Paris 13. 

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