MUGLIONI Jacques, François, Louis

Par Jacques Girault

Né le 31 juillet 1921 à La Garenne Colombes (Seine/Hauts de Seine), mort le 22 janvier 1996 à Chatou (Yvelines) ; professeur de philosophie puis inspecteur général ; militant socialiste SFIO en Saône-et-Loire puis à Paris.

Fils d’une fleuriste et de Xavier Muglioni (25 janvier 1889 à Valle d’Alesani (Corse) – 14 avril 1936 à l’hôpital Necker (Paris, VIe), comptable, militant socialiste à Bastia (Corse) avant 1914, Jacques Muglioni, élève de l’école primaire de La Garenne-Colombes, accomplit sa scolarité secondaire comme boursier au lycée Pasteur à Neuilly (Seine/Hauts de Seine). Lauréat du concours général (accessit de dessin) et du baccalauréat (série « Philosophie »), élève de khâgne au lycée Henri IV à Paris, un temps repliée à Rennes (Ille-et-Vilaine), il obtint une licence ès-lettres puis le diplôme d’études supérieures en Philosophie à la Sorbonne (1942). Surveillant au lycée Chaptal à Paris (1941-1943), reçu en 1943, au certificat d’aptitude à l’enseignement des collèges, il fut nommé au collège de garçons de Charolles (Saône-et-Loire) pour enseigner les lettres et la philosophie et, en 1945, obtint une chaire de philosophie au lycée Lamartine de Mâcon (Saône-et-Loire). En 1948, reçu à l’agrégation de philosophie, il fut nommé en 1952 aux lycées Janson de Sailly à Paris, en classes d’hypokhâgne Pasteur à partir de 1958, à la tête de la khâgne (préparation à l’ENS de Saint-Cloud), enfin de la khâgne classique (1961) du lycée Henri IV tout en donnant des cours au collège Sévigné. Inspecteur général de philosophie de 1963 à sa retraite en 1985, il fut doyen de l’inspection générale de 1971 à 1983. Il s’intéressa tout particulièrement à l’enseignement de la Philosophie aux Antilles, et en 1984, organisa un colloque sur l’enseignement philosophique à Sèvres dont les actes furent publiés aux PUF Philosophie école. Même combat.
Jacques Muglioni habita successivement aux Mureaux (Seine-et-Oise), puis l’année suivante, dans la cité-jardins de Suresnes (Seine/Hauts-de-Seine), Le Vésinet (Seine-et-Oise/Yvelines) en 1967. Retraité, il séjourna plusieurs mois de l‘année en Corse, la terre de ses origines.
Jacques Muglioni se maria en juillet 1945 à Roanne (Loire) avec une professeur de mathématiques du collège de Charolles (1921-2009). Ils eurent un garçon et une fille.
Après avoir fréquenté les milieux anarchistes comme étudiant, Jacques Muglioni adhéra au Parti socialiste SFIO à la Libération. Lors du congrès de la fédération socialiste de Saône-et-Loire, le 5 novembre 1944, le secrétariat du journal fédéral Le Populaire de Saône-et-Loire lui fut confié. Militant dans le courant révolutionnaire, fréquentant le cercle Zimmerwald, membre du bureau fédéral depuis le congrès d’avril 1950, secrétaire de la commission « laïcité enseignement », il devint membre du secrétariat fédéral chargé de la propagande. Habitant Mâcon (La Coupée puis dans la cité HLM du quartier de Bioux), il était secrétaire de la section socialiste depuis 1950.
Conseiller municipal des Mureaux (Seine-et-Oise-Yvelines), à partir de 1953, militant dans les organisations socialistes parisiennes, auteur de six articles dans La Revue socialiste entre 1955 et 1962, il quitta la SFIO lors de l’arrestation des dirigeants algériens, le 22 octobre 1956. Par la suite, en contact avec les milieux d’extrême-gauche et anarchistes, proche de Louis Lecoin, collaborateur de 1958 à 1962, sous le pseudonyme Gédione, de Liberté, journal de ce dernier, il militait en faveur de l’objection de conscience et publia des textes de Proudhon, Justice et Liberté en 1962.
Jacques Muglioni se montra partisan d’une conception exigeante de la laïcité et de la défense de l’école républicaine au moment où les critiques contre l’institution éducative se multipliaient. Il critiqua aussi les conceptions « pédagogistes » et entraîna sur ses positions une majorité de l’Inspection générale. Il s’opposa à la politique du ministre de l’Éducation nationale Alain Savary, considérant qu’il fallait s’opposer à la liquidation de l’institution scolaire, apparaissant souvent comme hostile à toute réforme de cette dernière, et notamment à la loi d’orientation de 1989. Pour lui, dans l’école républicaine qui libérait, l’enseignement philosophique en constituait la matière essentielle. Il défendit ses conceptions dans diverses revues (dont la Revue de l’enseignement philosophique, Le Débat et des publications professionnelles) et fut un des conseillers officieux pour l’enseignement primaire de Jean-Pierre Chevènement, au début de son ministère de l’Education nationale en 1984. Il publia des ouvrages dans le cadre du Centre national de documentation pédagogique, chez Bordas et aux Presses universitaires de France, des textes choisis de Proudhon. Son cours de philosophie de 1956-1957 fut édité (CNDP 1999) à partir des notes rassemblées par ses élèves du lycée Janson de Sailly.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article146580, notice MUGLIONI Jacques, François, Louis par Jacques Girault, version mise en ligne le 20 mai 2013, dernière modification le 3 novembre 2019.

Par Jacques Girault

ŒUVRES : Le fichier de la BNF comprenait en 2019 12 références dont
Passions, vices et vertus, Hachette, 1955, L’école ou le loisir de penser, Paris, CNDP , 1993, (réédité, Minerve, 1977). — Auguste Comte, un philosophe pour notre temps, Paris, Kimé, 1995,

SOURCES : Arch. OURS, fédération SFIO de Saône-et-Loire. — Divers sites Internet. — Renseignements fournis par son fils.

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