CALZADA FERNANDEZ Amadéo

Par Georges Portalès

Né le 17 août 1930 à Los Corrales de Buelna (Cantabrie, nord-ouest de l’Espagne) ; ajusteur-outilleur ; militant syndicaliste Force ouvrière (FO) et UGT (Union générale du travail) espagnole en exil ; militant socialiste.

Amadéo Calzada Fernandez
Amadéo Calzada Fernandez

Son père, Miguel Calzada San Miguel, s’exila en France à la Retirada (Rétirada), le 8 février 1939, après la défaite de l’armée républicaine espagnole mais son fils Amadéo resta à Santander en Espagne où il vécu avec sa mère, ses deux frères et sa sœur.
Pendant son exil en France, son père, membre du PSOE (Parti socialiste ouvrier espagnol) et syndicaliste, fit partie de l’équipe dirigeante de l’UGT (Union générale du travail) en exil. Il fut élu trésorier national lors du congrès qui se tint à Toulouse en septembre 1944 - un mois après la libération de la ville - , puis plus tard à la commission exécutive du PSOE.
Trifon Gomez San José fut alors le président de l’UGT, Rodolfo Llopis Ferrandiz, vice-président et Pascual Tomàs, secrétaire général.

Le frère d’Amadéo, Miguel Calzalda fut élu membre du conseil général de l’UGT en exil en 1962 et membre de la commission exécutive du PSOE en exil en 1964.
T
oute la famille Calzada se regroupa, en 1949, à Toulouse. En 1950, Amadéo suit une formation d’ajusteur outilleur au lycée technique de la rue Valade. Son professeur fut Jean Cassan, militant de la SFIO et adjoint à Badiou, maire également socialiste de Toulouse. A l’issue de cette formation Amadéo Calzada fut embauché la SNCASE (Société nationale de construction aéronautique du Sud-est) à l’usine de Saint-Eloi.

De 1950 à1952, il travailla sur les avions de Marcel Dassault. Puis sur le démontage de l’équipement de l’avion Armagnac à Blagnac (Haute-Garonne). Ensuite, il revient à l’usine de Saint-Eloi et travailla sur l’équipement de l’avion Caravelle. En 1955 et 1956, il fut affecté au secteur des portes issue de secours de l’avion Caravelle à l’usine de Saint-Martin-du-Touch.
Puis il revint à l’usine de Saint-Eloi et travailla sur les pièces détachées des avions Concorde et Airbus.

A partir de 1966 il fut élu délégué du personnel : il est le responsable FO au sein de cette usine. Sous son impulsion, le nombre d’adhérents à FO progressa de manière sensible en passant d’une dizaine à près de cinq cent au moment de son départ en retraite.

Il fut également l’un des adjoints directs de Jeannot Massé, secrétaire général du syndicat FO de la SNCASE ; Jeannot Massé ayant pris la suite de Lucien Guittou mort prématurément à l’âge de 40 ans.
Amadéo Calzada participa aux congrès de la Fédération FO de la Métallurgie ainsi qu’aux congrès confédéraux FO. Il assuma également la fonction de secrétaire général de la Fédération internationale de la Métallurgie de l’UGT en exil.

Amadéo Calzada fut aussi membre du conseil général de l’UGT et du comite directeur du PSOE en exil. Il appartint également au groupe d’entreprise SFIO à l’usine Saint Eloi.

Il prit sa retraite en novembre 1986. Lors de la fête organisée à cette occasion à son honneur et à celui de Jeannot Massé, André Bergeron, secrétaire général de la Confédération, et Michel Huc, secrétaire général de la Fédération FO de la Métallurgie, firent le déplacement à Toulouse.

Amadéo Calzada devint en 2000, secrétaire du Conseil général des résidents espagnols à Toulouse et du Conseil général de l’émigration en France.
En sa qualité de secrétaire de la « Casa d’España", il demanda, avec sa présidente, Mme Diniz, à Dominique Baudis, alors maire de Toulouse, de réaliser un monument dédié à la « Retirada » . Ce monument fut inauguré le 12 février 2002 par son successeur à la mairie, Philippe Douste-Blazy. Cette sculpture de Joan Jordá représente l’exil des républicains espagnols traversant les Pyrénées ; elle se trouve au jardin Claude Nougaro dans le quartier des Minimes.

Après trois années de guerre civile en Espagne et la défaite, en mars 1939, des républicains espagnols, plus d’un demi-million de réfugiés traversèrent les Pyrénées et arrivèrent en France. Toulouse en accueillit un grand nombre et devint ainsi la capitale de l’exil des républicains espagnols. La ville compte aujourd’hui plus de 20.000 ressortissants d’origine espagnole.

Amadéo Calzada donne des conférences dans les communes de la région toulousaine sur l’histoire de la République espagnole et sur la tragédie de la guerre civile de 1936 à 1939. Il est le président de l’Association pour la récupération de la mémoire de l’exil des Républicains espagnols en France. A ce titre il a déposé de nombreux documents aux Archives municipales de Toulouse.

Amadéo Calzada se maria en juillet 1954 avec Lidia Gaona, originaire d’Algérie. Ils ont une fille et deux garçons.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article146706, notice CALZADA FERNANDEZ Amadéo par Georges Portalès, version mise en ligne le 23 mai 2013, dernière modification le 23 mai 2013.

Par Georges Portalès

Amadéo Calzada Fernandez
Amadéo Calzada Fernandez

SOURCES : Arch. de l’Union départementale FO de la Haute-Garonne. — Entretiens et propos recueillis par Georges Portalès en janvier et février 2013.

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