HARTER Raymond

Par Georges Portalès

Né le 15 août 1903 à Dombasle-sur-Meurthe (Meurthe et Moselle), mort en 1961 ; ingénieur ; syndicaliste CGT puis Force ouvrière (FO) de la Haute-Garonne ; secrétaire général adjoint du syndicat national FO des ingénieurs et cadres de la Métallurgie ; militant SFIO ; déporté.

Raymond Harter
Raymond Harter

Après l’installation de sa famille à Toulouse, Raymond Harter entama des études secondaires au Lycée de garçons de Toulouse (futur lycée Pierre de Fermat). A la suite de ses études supérieures à Polytechnique, il devint ingénieur et débuta sa carrière professionnelle à Paris.

En 1933, de retour à Toulouse, il épousa Laure avec qui il eut deux filles et un garçon.

Selon la thèse de Yannick Delpoux, Raymond Harter, issu de l’entreprise Latécoère, milita à la CGT lorsqu’il fut embauché à la SNCASE (Société nationale de construction aéronautique du Sud-est).

Durant la Seconde guerre mondiale, Raymond Harter fut arrêté par la Gestapo pour faits de résistance. Il fut déporté à Auschwitz (Pologne) puis à Buchenwald (Allemagne). A ce titre, il fut décoré de la médaille de la Résistance et reçut la Croix de guerre 1939-1945 avec palme. Plus tard, il fut fait chevalier dans l’Ordre national de la Légion d’Honneur.
De retour de déportation en 1945, il repris ses activités professionnelles et syndicales et devint le secrétaire général du syndicat CGT des ingénieurs et cadres de la SNCASE.

Lors des grèves de l’automne 1947, conduites par la fraction communiste de la CGT, la situation fut telle que, le 24 novembre1947, le Comité provisoire d’action syndicaliste, créé et animé par Raymond Harter, informa le préfet de la Haute-Garonne sur les graves évènements qui se passent à la SNCASE. Il demanda que la liberté du travail soit respectée et que l’Inspection du Travail vienne vérifier le déroulement des votes.
Ce comité fut composé de syndicalistes appartenant à différentes organisations (CGT, CNT, CFTC) ou inorganisés. Il mit l’accent sur le fait que des évènements graves pourraient se dérouler à la reprise du travail dans tous les ateliers de la SNCASE. Suivèrent les signatures de Raymond Harter pour la CGT, d’André Bardagot pour la CFTC et de Lucien Chabbert pour la CNT. Le lendemain, 25 novembre, une seconde lettre au préfet énuméra les nombreuses infractions relevées lors du déroulement des votes.
Raymond Harter était le chef de file de la tendance Force Ouvrière au sein de la CGT.

En avril 1948, Raymond Harter fut élu secrétaire du Comité mixte de production de la SNCASE, toujours entreprise nationalisée, au grand dam de la CGT qui distribua un tract dénonçant « une collusion totale de la direction locale avec le syndicat FO ».

En octobre 1949, Raymond Harter était le secrétaire général-adjoint du syndicat national des ingénieurs et cadres de la Métallurgie (SNICM-FO).

Selon le mensuel Travailleurs Force Ouvrière, organe commun à plusieurs UD du Sud-ouest dont celle de la Haute-Garonne, Raymond Harter fut signalé, dans son numéro d’avril 1950, comme étant le représentant de FO au sein de la Commission départementale de conciliation et d’arbitrage.

Raymond Harter était membre de la SFIO.
Il mourut en 1961.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article146745, notice HARTER Raymond par Georges Portalès, version mise en ligne le 24 mai 2013, dernière modification le 1er juin 2020.

Par Georges Portalès

Raymond Harter
Raymond Harter

SOURCES : Arch. de l’Union départementale FO de la Haute-Garonne. — Force Ouvrière, hebdomadaire de la CGT-FO, 2 juin et 6 octobre 1949. — Travailleurs Force Ouvrière, mensuel des UD FO de Haute-Garonne, Basses-Pyrénées, Hautes-Pyrénées, Tarn-et-Garonne, avril 1950. — Yannick Delpoux, Étude sur la scission de la CGT et la naissance de la CGT-Force Ouvrière en Haute-Garonne, de Janvier 1936 à Décembre 1948, tome IV Grèves de novembre 1947 à la SNCASE, page 925, thèse de 3e cycle, sous la direction de Rolande Trempé, 1990, Université Toulouse II-Le Mirail. — . — Entretiens de Georges Portalès avec la famille de Raymond Harter, avril et mai 2013. — Notes de Louis Botella.

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