BLANCHARD Marcel, Georges

Par Alain Prigent, Serge Tilly

Né le 26 juillet 1913 à Brusvily (Côtes-du-Nord, Côtes-d’Armor), fusillé le 31 mai 1944 à Saint-Jacques-de-la-Lande (Ille-et-Vilaine) ; carrier ; membre du Parti communiste clandestin ; FTPF.

Marcel Blanchard était le fils de Célestin Blanchard, cultivateur né en 1868, et d’Aurélie Biffard, ménagère née en 1884. Marcel Blanchard, ouvrier carrier, travaillait à la coopérative Le Granit Rose à Ploumanac’h (Côtes-du-Nord, Côtes-d’Armor). Il vivait maritalement avec une dame Neveu demeurant à Kergu, près de La Clarté en Perros-Guirec. Profondément marqué par la culture revendicative et révolutionnaire de la profession, il avait, comme beaucoup de ses compagnons de travail, intégré la Résistance FTP. Revenu au printemps 1944 au Hinglé, il fut hébergé par sa mère demeurant au vieux bourg. Tout en travaillant à la carrière Blanchard, il fit partie du groupe chargé de mener des opérations militaires dans la région de Dinan (Côtes-du-Nord, Côtes-d’Armor). La libération de deux membres de la direction FTP d’Ille-et-Vilaine, Jean-Marie Guérillon et Jean Marguerite, arrêtés le 1er avril 1944 à Dinan, devint un objectif majeur. Après une première tentative infructueuse, une vingtaine de résistants puissamment armés de revolvers et de mitraillettes s’introduisirent dans la nuit du 11 au 12 avril 1944 au sein de la prison de Dinan pour les exfiltrer. Cette opération, qui resta dans la mémoire collective comme un fait d’armes relevant de l’épopée, fut menée sous la responsabilité personnelle de Louis Pétri, chef des FTP d’Ille-et-Vilaine.
Le 11 mai, Marcel Blanchard, qui appartenait au groupe, fut arrêté par un gendarme français à Trévron (Côtes-du-Nord, Côtes-d’Armor) puis livré aux Allemands qui l’incarcérèrent à la prison Jacques-Cartier de Rennes. Le 30 mai, il fut jugé et condamné à la peine de mort. Le lendemain 31 mai 1944, il a été fusillé à 6 h 35 au camp militaire de La Maltière en Saint-Jacques-de-la-Lande avec ses neuf camarades – Jean-Baptiste Brault, René Fayon, Jean Garnier, Louis Hesry, Francis Lafranche, Henri Laplanche, Charles Maillard, Jean Perquis et Hippolyte Thomas. Marcel Blanchard avait trente et un ans.
Il fut d’abord inhumé au cimetière de l’Est à Rennes. Exhumé le 16 septembre 1944 il fut enterré au cimetière du Hinglé. Sa sépulture au cimetière du Hinglé est commune à celle de Jean-Baptiste Brault et de Jean-Baptiste Garnier. Son nom figure sur La plaque du camp de La Maltière en Saint-Jacques-de-la-Lande et sur Le monument de la Résistance et de la Déportation à Dinan.

Site des Lieux de Mémoire du Comité pour l’Étude de la Résistance Populaire dans les Côtes-du-Nord

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article146756, notice BLANCHARD Marcel, Georges par Alain Prigent, Serge Tilly, version mise en ligne le 25 mai 2013, dernière modification le 26 décembre 2021.

Par Alain Prigent, Serge Tilly

SOURCES : Arch. Dép. Côtes-d’Armor, 68J17, 2W33, 5W16. – Épopées glorieuses de la Résistance dans les Côtes-du-Nord, Cahiers de la Résistance Populaire dans les Côtes-du-Nord, no 2 (1995). – Louis Pétri, Les hommes du Maquis, Le Patriote de l’Ouest, 1945. – Collectif, Le peuple des carrières, Éd. Apogée, 2011. – Alain Prigent, Serge Tilly, « Les fusillés et les décapités dans les Côtes-du-Nord (1940-1944) », Les Cahiers de la Résistance populaire dans les Côtes-du-Nord, no 12, 2011. – Serge Tilly, « L’occupation allemande dans les Côtes-du-Nord (1940-1944), Les lieux de mémoire », Cahiers de la Résistance populaire dans les Côtes-du-Nord, no 10, 2004 et no 11, 2005. – État civil.

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