MERLE Pierre

Fils de cultivateurs, Pierre Merle, après avoir fréquenté un cours complémentaire, entra à l’École normale d’instituteurs de Nice en 1917. Il enseigna successivement à La Bollène-Valdeblore, à l’école de La Madeleine à Nice avant d’être nommé instituteur à l’école de la rue Barla à Nice en octobre 1926. Il effectua son service militaire dans un régiment de chars d’assaut à Valence (1921-1922). Mobilisé comme lieutenant en septembre 1939, il participa à toute la campagne de France avant d’être démobilisé le 25 juin 1940. Il reprit alors son poste à l’école Barla. Marié, père d’une fille, il perdit sa femme en février 1943.

Pierre Merle collabora avec le mouvement « Francs Tireurs » à partir de 1941. Membre de l’Armée secrète sous le pseudonyme de « Lieutenant X », il entra en septembre 1942 dans les corps francs sous la direction de Jean Allègre, instituteur dans la même école. Diverses indications sur son activité figurent dans son dossier de demande de Légion d’honneur à titre posthume en 1948 : affilié à la Société anglaise de parachutages (septembre 1943), il était le chef du terrain d’atterrissage et de parachutages d’Aiguilles-Gréollières. A la suite d’un parachutage le 8 janvier 1944, dénoncé par un milicien infiltré dans son équipe, il fut arrêté par la Gestapo de Cannes le 10 janvier alors qu’il assurait sa classe.En prison à Cannes puis à Nice, transféré aux Baumettes à Marseille le 1er février, interné le 7 juin au fort Hatry à Belfort, déporté le 1er septembre au camp de Neuegamme, il participa aux « marches de la mort ». Il fut embarqué avec d’autres déportés sur un navire-charbonnier « bagne flottant ». Merle mourut d’épuisement le 28 avril 1945 et fut sans doute, avec d’autres déportés, enterré à Flensbourg.

La municipalité de Nice décida, le 29 mars 1947, de donner son nom à l’école de la rue Barla.

En 1948, le Ministère de l’Éducation nationale le proposa pour une citation à l’Ordre de la Nation (3 juin 1949) et pour le grade de chevalier de la Légion d’Honneur (3 août 1949).