MIROUZE Jean

Par Paul Boulland

Né le 18 février 1922 à Biert (Ariège), mort le 13 janvier 2013 à Nicole (Lot-et-Garonne) ; cultivateur ; militant communiste, membre du secrétariat de la fédération PCF du Lot-et-Garonne (1950-1951 et 1954-1982), conseiller municipal d’Agen (Lot-et-Garonne) ; résistant.

Issu d’une famille de cultivateurs, Jean Mirouze grandit dans un milieu proche du Parti communiste, qui, sous la houlette de Renaud Jean, était très influent dans le département. En 1944, il décrivait ses parents comme sympathisants et deux de ses oncles étaient membre du parti, notamment Lucien Caujolle. Titulaire du CEP, Jean Mirouze poursuivit ses études à l’école primaire supérieure avant de travailler dans l’exploitation familiale. De mars à novembre 1942, il fut appelé aux chantiers de la jeunesse à Argelès-Gazost (Hautes-Pyrénées). À son retour, il entra en contact avec les Jeunesses communistes clandestines, auxquelles il donna son adhésion en avril 1943. En mai suivant, refusant la réquisition pour le STO, il partit se cacher chez un oncle dans les Hautes-Pyrénées, puis dans l’Ariège et enfin à Viane (Tarn) où il travailla comme sabotier durant six mois. En contact avec l’AS, il regroupa une vingtaine de réfractaires cachés dans les fermes de la région. En mai 1944, le groupe décida de rejoindre le maquis et Jean Mirouze organisa les départs vers les Landes à Casteljaloux. Alors qu’il rejoignait ses camarades, Jean Mirouze apprit à Toulouse (Haute-Garonne) l’arrestation de quatre membres de son groupe et la traque engagée contre le maquis, désormais dispersé. Il entra alors en contact avec son oncle, responsable clandestin du PCF et des FTP, qui lui confia la responsabilité de recrutement des jeunes réfractaires pour les FTP des Hautes et Basses Pyrénées. Contraint de rejoindre l’Ariège pour fuir la répression, il fut responsable de la jeunesse et des effectifs au sein des FTP et prit par aux combats de la Libération. À son retour dans l’Agenais, en septembre 1944, il fut orienté vers la question de la jeunesse paysanne et devint permanent des Jeunes paysans patriotes (JPP).

Après la formation de l’UJRF, Jean Mirouze devint le responsable à l’éducation et aux jeunesses rurales pour le Lot-et-Garonne, intégrant à ce titre le bureau de la fédération communiste dès 1946. Passé par une école centrale du PCF destinée aux militants de la jeunesse, en janvier 1946, il recueillit des appréciations élogieuses qui le signalaient comme un « cadre d’avenir ». Un stage d’éducateur, en avril-mai 1947, confirma ce jugement. Le congrès de l’UJRF de juin 1948 l’amena au comité national, ce qui créa quelques difficultés locales car les dirigeants du PCF souhaitaient qu’il intègre le secrétariat de la fédération, décision qui devint effective en 1950. L’année suivante, il fut affecté à la section centrale d’organisation du PCF, au sein de laquelle il travailla jusqu’en mars 1954.

Il fut alors libéré par la direction du parti pour venir renforcer la direction du Lot-et-Garonne, comme secrétaire à la propagande. Premier secrétaire fédéral de 1956 à 1959, succédant à Gérard Duprat, Jean Mirouze retrouva ensuite la responsabilité de la propagande et fut constamment reconduit au secrétariat jusqu’en 1982. À ce titre, il fut directeur politique du journal Le Travailleur du Lot-et-Garonne. Il siégea ensuite au bureau fédéral jusqu’en 1994.

Entre 1971 et 1981, Jean Mirouze fut conseiller municipal d’opposition à Agen.

Membre du bureau départemental de l’ANACR à partir de 1984 puis président de l’association dans le Lot-et-Garonne de 2000 à 2011, membre du comité national de l’association, Jean Mirouze se consacra à la mémoire de la Résistance, à travers ses interventions dans les établissements scolaires et son soutien au concours national de la Résistance, ainsi que par la publication de souvenirs et de témoignages.

Jean Mirouze avait épousé Gisèle Péribère, dactylographe, qui fut elle aussi militante communiste.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article146795, notice MIROUZE Jean par Paul Boulland, version mise en ligne le 18 septembre 2013, dernière modification le 10 janvier 2018.

Par Paul Boulland

ŒUVRE : avec Hubert Delpont, Ami, si tu tombes…, Presses de l’Imprimerie du Travailleur du Sud-Ouest, Agen, 1984, seconde édition augmentée, Éditions du Travailleur du Lot-et-Garonne, Agen, 2009.

SOURCES : Arch. du comité national du PCF — La Dépêche du Midi (16 janvier 2013). — État civil.

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