Par Willy Haagen - Jean-Paul Mahoux
Bruges (Brugge, pr. Flandre occidentale, arr. Bruges), 22 mai 1876 – Bruges, 20 décembre 1960. Artisan tôlier, militant socialiste, dirigeant mutualiste, dirigeant coopérateur, député de l’arrondissement de Bruges, conseiller communal de Bruges, conseiller provincial de Flandre occidentale, dirigeant syndical.
Orphelin de père l’année de sa naissance, Henri Declerck est élevé par sa mère et son oncle paternel et tuteur, Pieter Declerck*. Il fréquente l’école communale de Bruges jusqu’à l’âge de quatorze ans avant de devenir, comme son oncle, artisan-tôlier.
L’oncle de Henri Declerck est une des figures marquantes du socialisme brugeois. En sa compagnie, il assiste à la structuration du mouvement ouvrier. Il participe notamment aux réunions dominicales du Spaans Heester (l’arbrisseau espagnol), où a lieu la première tentative de syndicalisation des métallurgistes brugeois en 1888, et à la fondation d’une boulangerie coopérative sur le modèle du Bond Moyson gantois, coopérative qui est le noyau du Werkerswelzijn (bien-être du travailleur), créée en 1902.
De retour d’Anvers (Antwerpen, pr. et arr. Anvers) où il a parfait sa formation professionnelle, Henri Declerck s’engage activement dans le mouvement socialiste en 1905. Il entre au conseil d’administration de la branche brugeoise de la mutualité Bond Moyson qu’il quitte en 1920. Il est membre du conseil de prud’hommes en 1913.
Henri Declerck milite pour l’obtention du suffrage universel. Ce socialiste se présente aux élections communales de 1911 mais manque de peu un siège de conseiller.
C’est après la Première Guerre mondiale que l’action de Henri Declerck est la plus importante sur les plans coopératif, politique et syndical. Entré en 1919 au conseil d’administration de la coopérative De Werkerswelzijn où il s’occupe du club de gymnastique. Il prend part à l’administration de De Volkkliniek (la clinique du peuple) à partir de 1921. Il préside également la coopérative, De Turnkring.
Henri Declerck est élu député de l’arrondissement de Bruges lors des premières élections législatives de l’après-guerre, le 16 novembre 1919. Il siège au conseil communal de Bruges de 1921 à 1932 et au conseil provincial de Flandre occidentale de 1925 à 1932. Sa seule intervention à la Chambre se déroule lors du vote du budget de 1921 : il plaide en faveur de la modernisation des installations portuaires et fluviales de sa province (Zeebrugge, Blankenberge, canal Renaix/Ronse-Bruges).
En 1921, Henri Declerck perd son siège de député en raison de l’apparentement. Il est alors nommé secrétaire provincial de la Centrale des métallurgistes. Avec ses collaborateurs, Jan Claeys* et Jules Peurquaet, il organise plusieurs grèves portant sur des revendications salariales notamment à Zeebrugge en 1924, à Bruges en 1926. De 1922 à 1939, il préside la Fédération brugeoise des syndicats (interprofessionnelle). Declerck se prononce pour la transformation du syndicalisme de combat en un syndicalisme de concertation. Il s’explique à ce sujet dans le journal De Werkerswelzijn au moment où les patrons métallurgistes brugeois se dotent d’une organisation fédérale en 1927.
Henri Declerck abandonne la politique communale et provinciale en 1932. Ses opinions républicaines auraient pu empêcher toute nouvelle candidature électorale. Il est probable que les difficultés d’audition dont il a toujours souffert, soient une des causes de la brièveté de son parcours politique. Declerck garde ses fonctions syndicales jusqu’au 25 juin 1939, jour de son départ à la retraite. Le brugeois, Achille Van Acker, lui remet alors, au nom du Roi, les insignes de chevalier de l’ordre de la Couronne.
Marié à la brugeoise, Ludovica Maréchal, depuis 1906, Henri Declerck décède en novembre 1960.
Par Willy Haagen - Jean-Paul Mahoux
SOURCES : Werkeerswelzijn, 16 juni 1927, p. 2 – SERWY V., La coopération en Belgique, t II : La formation de la coopérative 1880-1914, Bruxelles, 1942 – VAN EENO R., Een bijdrage tot de geschiedenis der arbeidersbeweging te Brugge (1864-1914), Leuven-Paris, 1959, p. 365-366 (Cahiers du Centre interuniversitaire d’histoire contemporaine, Mémoires IV) – De Werker, 3 december 1960 – VAN MOLLE P., Le Parlement belge 1894-1972, Anvers, 1972, p. 68 – D’HONDT, J., De BWP – Federatie Brugge, 1919-1940. Organisatorische ontwikkeling, RUG, Gent, 1983-1984 – STEEVENS D., De streek van lage loonen en lange uren ; 100 jaar socialisme in het arrondissement Brugge, deel 1 : 1895-1939, Brugge, 1985.