ROURE Jean-Claude

Né à Alger, Jean-Claude Roure est le premier des deux enfants non baptisés d’un couple d’instituteurs (Roger Roure, Camille Brunon) n’adhérant à aucun parti mais républicains, laïques fortement antiracistes.

Après ses études au lycée Gautier d’Alger, ses parents l’envoyèrent, à la rentrée 1955, entamer ses études supérieures en métropole, à l’ambiance plus calme. Préparant l’ENSET de Cachan au lycée Lakanal à Sceaux, il fut admissible en 1957. Il adhéra à l’Association générale des préparationnaires littéraires où « la carte UNEF fait pratiquement partie du rituel initiatique ». À ce titre, en mai 1958 il participa au comité antifasciste des ENS. Il estime que ces journées l’ont fortement marqué.

À l’automne 1958, il rejoignit Montpellier où ses parents s’étaient installés. Admissible à l’ENS, il fut IPESIEN et poursuivit ses études, principalement d’allemand. Il entra aussitôt au bureau de la Corpo de lettres, dans l’opposition à l’Association Générale des Étudiants, affiliée à l’UNEF mais très marquée à droite et pro-Algérie Française.

Il se maria alors avec Laurence Persy, qui animait la Corpo des Sciences, également gagnée à l’opposition, et fut professeur de physique ; le couple eut trois enfants. En 1959-1960, il fut président de la Corpo des lettres et l’animateur de l’opposition à l’AGE. Ces deux Corpos, et singulièrement J.C. Roure qui n’était (et ne fut jamais) membre d’aucun parti, sont alors le plus petit commun dénominateur des forces syndicales et politiques de gauche dans l’atmosphère particulière du Montpellier de la guerre d’Algérie. Licencié en allemand en 1961, il fut nommé professeur au lycée d’Alès à la rentrée, en même temps qu’il fut président de la Fédération nationale des étudiants en lettres, et coordinateur national de la « mino » ( c. à d. la gauche) de l’UNEF. Il fut élu vice-président universitaire de l’UNEF au congrès de 1962.

En juillet 1962, une crise au bureau national de l’UNEF l’amena à en prendre la présidence (1962-1963). Il fut ainsi le premier président de l’organisation étudiante d’après la guerre d’Algérie, à la reconversion difficile : sa tentative de rencontrer le Premier ministre G. Pompidou s’acheva dans un car de police !
Ayant quitté la vie étudiante militante, mais entrepris des études sur l’aménagement du territoire et l’urbanisme, il fut directeur de l’Uniclub (organisme de loisirs sportifs) de 1963 à 1965, puis il entra à partir de 1966 en compagnie d’autres anciens de l’UNEF (Chr. Blanc, Charles Josselin, Pierre Guidoni,…) à la Société Centrale d’Équipement du Territoire (SCET), filiale de la Caisse des Dépôts. Il en fut le directeur pour la région Midi-Pyrénées et Limousin en 1980. Simultanément il prit des responsabilités à l’UCPA (Union des Centres de Plein Air) dont il fut président de 1971 à 1977. L’alternance de 1981 fit de lui le délégué à la Qualité de la vie, et le directeur de cabinet de Michel Crépeau, ancien de l’UNEF, ministre de l’Environnement, puis le premier conseiller en 1984 auprès d’Huguette Bouchardeau nouvelle ministre de l’Environnement, son successeur à la tête de l’UNEF, Michel Mousel étant directeur de cabinet. Nommé préfet de la Haute Marne en 1985, il fut renvoyé à la Caisse des Dépôts par l’alternance de 1986. L’alternance de 1988 l’amena à être directeur de cabinet du ministre du Tourisme Olivier Stirn jusqu’en 1989, date à laquelle il fut nommé préfet de la Martinique, puis de Saône-et-Loire. En 1995, il était directeur général des services du département de l’Hérault. Préfet hors cadre en 1998, chargé en 2000 de la préparation des assises nationales de la citoyenneté, et de la mise en place du Conseil supérieur de la Sécurité civile. Il fut en 2004 fait préfet honoraire.

Il était chevalier de la Légion d’honneur et officier de l’ordre national du Mérite et du Mérite agricole.

Actif dans plusieurs associations, il se consacra en particulier à la société d’histoire de Jeunesse et Sports