MINIER René, Louis

Par Daniel Grason

Né le 15 avril 1887 à Chissay (Loir-et-Cher), fusillé le 23 octobre 1943 au Mont-Valérien, commune de Suresnes (Seine, Hauts-de-Seine) ; cordonnier ; résistant du Front national et des FTPF.

Fils de Louis, vigneron, et de Marie, née Cotty, ménagère, René Minier épousa Marie Boye le 12 juillet 1923 à la mairie du XIVe arrondissement de Paris. Le couple eut deux enfants. La famille demeurait 26 avenue Hoche à Beauchamp (Seine-et-Oise, Val-d’Oise). René Minier s’engagea dans la Résistance au sein du Front national et des Francs-tireurs et partisans français (FTPF). Il était responsable du Parti communiste clandestin pour la branche propagande depuis 1942.
Des résistants étaient recherchés par la BS2. L’un d’eux tira le 24 juin 1943 sur un homme au métro Javel ; le lendemain, ils attaquèrent le centre de titres de rationnement au Perreux. L’automobile qu’ils utilisèrent fut abandonnée à Aulnay-sous-Bois ; à l’intérieur du véhicule, furent découverts des documents ; dans le coffre, une mitraillette Sten et deux chargeurs complets.
Des policiers interpellèrent Arsène Bouget à la champignonnière de Meriel (Seine-et-Oise, Val-d’Oise). Interrogé, il avoua qu’il connaissait René Minier : il lui avait donné son accord pour garer une camionnette dans la carrière qui servait aux FTP.
Des inspecteurs de la BS2 arrêtèrent René Minier le 15 juillet 1943 à son domicile. La perquisition donna peu de résultats : un certificat de travail en blanc et un insigne du Parti communiste. Interrogé dans les locaux des Brigades spéciales à la préfecture de police, il reconnut des transports et des distributions de tracts.
Livré à leur demande aux autorités allemandes le 27 juillet, il fut incarcéré à Fresnes et interrogé par les Allemands. Le 10 septembre 1943, souhaitant avoir de ses nouvelles, sa femme écrivit au préfet de Seine-et-Oise.
René Minier fut condamné à mort le 15 octobre 1943 par le tribunal du Gross Paris qui siégeait rue Boissy-d’Anglas (VIIIe arr.) pour « activité en faveur de l’ennemi ». Il fut exécuté au Mont-Valérien avec Auguste Eude, Lucien Rigollet et Georges Bauce impliqués dans la même affaire. Quant à Arsène Bouget, déporté, il mourut le 8 mars 1945 à Buchenwald (Allemagne).
Il fut inhumé au cimetière parisien d’Ivry-sur-Seine (Seine, Val-de-Marne). Le nom de René Minier figure sur le monument aux morts de Beauchamp.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article147077, notice MINIER René, Louis par Daniel Grason, version mise en ligne le 5 juin 2013, dernière modification le 25 avril 2022.

Par Daniel Grason

SOURCES : Arch. PPo., Caen, BA 2298, PCF carton 8, activité communiste pendant l’Occupation. – DAVCC, Caen BVIII 4, Boîte 5 (Notes Thomas Pouty). – Arch. Yvelines, 1 W 140 (Nadia Ténine). – FMD, Livre-Mémorial, op. cit. – Site Internet Mémoire des Hommes. – Mémorial GenWeb. – État civil, Arch. Dép. Loir-et-Cher.

ICONOGRAPHIE : Il y a une photo dans les archives du Musée de la résistance nationale.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
fiches auteur-e-s
Version imprimable