Par Daniel Grason
Né le 5 mai 1896 à Paris, fusillé par condamnation le 21 octobre 1942 au stand de tir du ministère de l’Air à Paris (XVe arr.) ; assureur ; militant communiste de Champigny-sur-Marne (Seine, Val-de-Marne) et de Villiers-sur-Marne (Seine-et-Oise, Val-de-Marne) ; résistant.
Fils d’Émile, garçon de magasin, et d’Amable, née Dupoux, Georges Démésy épousa Odette Rousseaux le 31 mars 1923 en mairie du XIe arrondissement à Paris. Il tenait depuis 1923 un bureau d’assurances et de contentieux en liaison avec la Compagnie Europe, au 16 rue de Bagnolet à Paris (XXe arr.), Odette travaillait avec lui comme agent d’assurances. Le père d’Odette exerça la responsabilité de contremaître dans une fonderie étaient concierges d’un hospice au no 1 de la même rue.
Le couple Démésy vivait au 72 rue du Plessis à Villiers-sur-Marne (Seine-et-Oise, Val-de-Marne) ; tous les deux adhérèrent au Parti communiste. Georges Démésy était le secrétaire de la cellule communiste. Ils poursuivirent leur activité militante pendant la guerre, Georges Démésy était responsable du secteur des villes de Cœuilly, de Champigny-sur-Marne et de Villiers-sur-Marne, il était soupçonné d’avoir des relations avec des membres de l’Organisation spéciale.
Probablement informée, la police allemande demanda à la police française de surveiller le couple. Le jeudi 13 août 1942, les inspecteurs des Renseignements généraux interpellèrent Georges Démésy, son frère Émile, son neveu Gaston Beraut, les frères André et René Legrand et neuf autres personnes, dont Odette Démésy, pour liaison avec eux.
Le domicile des Démésy fut perquisitionné par trois inspecteurs de la BS2 ; un carnet de rendez-vous, une liste de cinquante-deux militants, des feuilles dactylographiées comportant des recommandations sur l’organisation du Front national pour l’indépendance, des listes de souscription, un projet de tract intitulé « L’Alerte », deux machines à écrire...
L’interrogatoire eut lieu dans les locaux des Brigades spéciales. La procédure fut transmise à la Geheimfeldpolizei (GFP) et Georges Démésy fut livré aux Allemands. Incarcéré à la prison de la Santé, il comparut le 10 octobre 1942 devant le tribunal du Gross Paris qui siégeait rue Boissy-d’Anglas (VIIIe arr.). Condamné à mort le 10 octobre 1942 pour « aide à l’ennemi », il fut passé par les armes le 21 octobre au stand de l’armée de l’Air à Paris (XVe arr.). Dans le cadre des enquêtes déclenchées par les commissions d’épuration de la police, sa femme Odette porta plainte sur procès-verbal le 24 octobre 1944 contre les inspecteurs qui arrêtèrent son mari.
Inhumé dans le carré militaire du cimetière communal de Villiers-sur-Marne, le nom de Georges Démésy fut inscrit sur le monument aux morts de la ville. La mention « Mort pour la France » figure sur son acte de naissance.
Par Daniel Grason
SOURCES : Arch. PPo., KB 10, KB 18, KB 103, 77W 399, 77W 3121. – DAVCC Boîte 5 B VIII, dossier 3 (Notes Thomas Pouty). – État civil, Paris (IIe arr.).