MEYER Camille, Josef

Par Léon Strauss

Né à Mulhouse ( Haute-Alsace annexée) le 20 mars 1891, mort à Strasbourg (Bas-Rhin) le 29 novembre 1948 ; cheminot, puis journaliste ; syndicaliste chrétien ; secrétaire général du Syndicat indépendant (chrétien) des cheminots d’Alsace et de Lorraine en 1920, puis journaliste autonomiste.

Fils de Vincent Meyer, maçon, et de Marie Madeleine Guthier restauratrice, tous deux catholiques, Camille Meyer fréquenta une école commerciale à Karlsruhe (Bade). À Mulhouse, il fut l’un des responsables des Cercles d’études sociales et politiques fondés par l’abbé Haegy, futur leader du parti catholique dans le Haut-Rhin, pour former les jeunes ouvriers. Devenu employé des chemins de fer d’Alsace et de Lorraine, il devint en 1919 permanent du Syndicat indépendant des cheminots d’Alsace et de Lorraine à Strasbourg. Il fut l’un des représentants du syndicalisme chrétien au comité fondé en juillet 1919 par Haegy pour organiser à Strasbourg un « cours chrétien social de vacances » qui eut lieu du 24 août au 7 septembre. Rédacteur de la Revue des cheminots d’Alsace et de Lorraine lancée le 10 mai 1920, il succéda à Alphonse Kieffer*, démissionnaire le 1er septembre 1920 comme secrétaire général du Syndicat. Il continua sa carrière de journaliste dans la presse catholique régionale, d’abord à l’Unterländer de Haguenau (Bas-Rhin) de 1923 au 24 juin 1927 tout en militant au grand parti catholique régional, l’UPR (Union populaire républicaine d’Alsace). Il fut l’un des 102 signataires du violent manifeste autonomiste dit du Heimatbund le 7 juin 1926. En décembre 1928, il devint rédacteur-gérant du Lothringer Journal, organe du nouveau Parti populaire chrétien-social fondé à Sarreguemines (Moselle) par les éléments autonomistes exclus par l’Union républicaine lorraine. Gestionnaire médiocre, Camille Meyer se débattit dans de multiples difficultés financières et finit par démissionner en septembre 1930. Il travailla ensuite à L’Écho de Wissembourg jusqu’en 1934. Il avait été membre du Comité directeur de l’UPR de 1931 à octobre 1934. Sa candidature au Conseil général dans le canton de Seltz en octobre 1934 ayant été refusée par la section UPR, il semble avoir quitté le parti catholique et avoir adhéré au parti autonomiste, la Landespartei de Charles Roos : il fut rédacteur en chef de son quotidien, Elz, (Elsass-Lothringer Zeitung) de 1935 à son interdiction le 31 août 1939 . Aux législatives de 1936, il fut candidat de ce parti dans l’arrondissement de Wissembourg contre le sortant UPR, Elsaesser.

Ses sympathies pour le régime nazi devinrent évidentes : il fit plus de 50 voyages en Allemagne en 1937 et 1938. En septembre 1939, il fut arrêté et figura parmi les quinze leaders autonomistes incarcérés à la prison militaire de Nancy. Libéré par les Allemands d’une prison du sud de la France, où il avait transféré en juin 1940, il fut l’un des signataires du Manifeste des Trois-Épis qui marquait le ralliement des ex-autonomistes à Hitler. Camille Meyer fut condamné en 1947 à cinq ans de réclusion. Il s’était marié à Strasbourg le 5 août 1921 avec Marthe Barbe Bourdon.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article147116, notice MEYER Camille, Josef par Léon Strauss, version mise en ligne le 17 juin 2013, dernière modification le 11 mai 2023.

Par Léon Strauss

SOURCES : Patrick Schaeffer, L’Alsace et l’Allemagne de 1945 à 1949 , Metz, 1976, p.115, 118 - Christian Baechler, Le Parti catholique alsacien 1890-1939, Paris, 1982, p. 364,462, 496, 584, 612, 710, 732 – François Roth, Le temps des journaux. Presse et cultures nationales en Lorraine Mosellane 1860-1940, Metz-Nancy, 1983, p.182-183, 191 – Dictionnaire des Cheminots, Cédérom.

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