LAMBREY DE SOUZA Gilles. DE SOUZA Gilles, LEVY DE SOUZA Gilles, dit Chambrey

Par Michel Aguettaz

Né le 2 avril 1922 à Paris, exécuté sommairement le 21 juin 1944 à Arbin (Savoie)  ; étudiant ; résistant au sein du membre du mouvement Franc-Tireur et des Mouvements Unis de Résistance (MUR).

Gilles Levy de Souza était le fils de Roger Levy de Souza, représentant de fabrique, et de Denise Wolf. Il avait un frère, Philippe, né en 1924. La famille résidait à Paris dans le VIIIe arrondissement. Il fit des études secondaires au lycée Carnot, obtint son bac de philosophie en 1939 mais dut interrompre ses études en raison de l’Occupation. La famille se réfugia en zone sud pour échapper aux persécutions raciales et la quasi-totalité de ses biens fut pillée par l’occupant. Gilles et sa famille s’installèrent dans une semi-clandestinité dans la région de Lyon, en possession de faux papiers au nom de De Souza. Pour assurer leur subsistance, Gilles aidait son père à réaliser des créations de mode, peignant des tissus à motifs.
Pierre Broué écrit dans ses souvenirs : "Aux vacances d’été de 1942 (...) sommes allés faire un camp de formation des éclaireurs de France (...) Mais je rencontrai des gens passionnants. Un étudiant de Lyon, De Souza, je crois, personnalité rayonnante, qui fut l’un des premiers fusillés l’hiver suivant". En fait c’est deux ans plus tard.

Au moment de l’invasion de la zone sud, De Souza se rendit à Royan pour s’embarquer pour la Grande-Bretagne et rejoindre De Gaulle. Ayant échoué, il rentra à Lyon et parvint à trouver le contact avec Jean-Pierre Lévy et ses amis. En janvier 1943, il faisait partie des jeunes venus renforcer le noyau initial du mouvement Franc-Tireur. Chef d’une troupe d’éclaireurs, la pratique du scoutisme servait en fait de couverture à son activité clandestine. Très actif, il organisa le service liaison de Franc-Tireur et en septembre 1943 devint le chef pour toute la zone sud du service liaison des MUR. ll prit le pseudonyme de Chambrey, du nom du village natal (en Moselle) de son grand-père.

Il fut arrêté le 6 juin à Chambéry alors qu’il était parti de Lyon pour retrouver la trace d’un jeune agent de liaison, Didier May, disparu quelques jours plus tôt. Il fut incarcéré à la prison de la caserne Curiale à Chambéry. Le 21 juin, il fit partie d’un groupe de dix prisonniers qui furent conduits jusqu’à Arbin, petit village de la Combe de Savoie proche de Montmélian. Vers 19h50, ces dix hommes furent exécutés sur le bord d’un chemin reliant la nationale 6 au village d’Arbin, au lieu-dit Nant Bauchet. Son corps, identifié en novembre 1944, fut accueilli le 17 novembre dans le hall du journal La Marseillaise, quotidien du MLN, transformé en chapelle ardente. Il fut enterré le 19 au cimetière Montparnasse en présence de Jean-Pierre Lévy et Claudius-Petit.

Mort pour la France,il fut homologué au titre de RIF Résistance intérieure française , MLN ex-MUR.
Il changea de nom patronymique par décret du 18 décembre 1950, sa famille prenant le nom de Lambrey de Souza. Dans le livre de Dominique Veillon, il est cité sous le nom par lequel le connaissaient ses camarades de combat : Gilles De Souza.

Une salle du lycée Carnot porte son nom et il est également inscrit sur le monument aux morts de cet établissement et sur le monument commémoratif d’Arbin.
Il a été décoré, à titre posthume, de la Croix de guerre, de la médaille de la Résistance et nommé chevalier de la Légion d’honneur.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article147152, notice LAMBREY DE SOUZA Gilles. DE SOUZA Gilles, LEVY DE SOUZA Gilles, dit Chambrey par Michel Aguettaz, version mise en ligne le 10 juin 2013, dernière modification le 1er décembre 2020.

Par Michel Aguettaz

SOURCES : Arch. Dép. Savoie, 961 W 31. — SHD, Vincennes, GR 16P 180147. — Dominque Veillon, Le Franc-Tireur, Flammarion, 1977. — Témoignage de M. Olivier Lambrey de Souza. — Franc-Tireur, 19 novembre 1944. – La Marseillaise, 18 novembre 1944. — Pierre Broué, Mémoire d’un trotskyste, p. 37, inédit. — Mairie d’Arbin. —

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