NORMAND Paule [née BARRIÈRE Paule, Françoise, Antoinette]

Par Alain Dalançon

Née le 10 janvier 1895 à Perrier (Puy-de-Dôme), morte le 6 décembre 1974 à Lyon (Ier arr.) (Rhône) ; professeure de lettres ; militante syndicaliste du SNCM puis du SNES dans le Rhône, élue au CESD ; conseillère municipale de Lyon.

Fille de Louis Barrière et de Sidonie Elstre, instituteurs à Perrier (Puy-de-Dôme), Paule Barrière fut élève au cours complémentaire d’Issoire (Puy-de-Dôme), où ses parents avaient été mutés, avant d’entrer à l’Ecole normale d’institutrices de Clermont-Ferrand en 1910. Elle obtint une quatrième année d’EN et réussit le concours d’entrée à l’École normale supérieure de Fontenay-aux-Roses dans la section littéraire en 1915. Reçue au certificat d’aptitude au professorat des écoles normales et des écoles primaires supérieures en 1917, elle fut nommée professeure de lettres aux EPS de Thiers (Puy-de-Dôme) en 1917, de Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme) en 1919, de Villefranche-sur-Rhône (Rhône) en 1920. Elle se maria cette année-là avec un ingénieur électricien à Lyon, avec qui elle eut deux enfants.

En 1921, Paule Normand fut mutée à l’EPS de Lyon, rue d’Auvergne, où elle enseignait encore après la guerre, alors que l’établissement était devenu collège moderne ; elle s’occupait de l’amicale des élèves et siégeait au conseil intérieur.

Elle était surtout une militante syndicale investie dans la vie municipale. Aux élections municipales d’avril-mai 1945, premières élections où les femmes votèrent, elle fut élue première des 8 conseillères municipales, au premier tour de scrutin comme 55 des 57 élus, sur la liste d’Union patriotique et républicaine soutenue par toutes les organisations de la Résistance, la CGT, la CFTC et les partis politiques, sauf la SFIO qui n’eut aucun élu. Ces conseillers de la liste d’Union étaient pour l’essentiel (46 sur 57) membres de la municipalité provisoire mise en place en septembre 1944 mais Paule Normand n’en avait pas fait partie et ne représentait aucune organisation sur cette liste d’Union ; elle fut donc l’une des quatre nouvelles femmes élues, la plus âgée. Le 18 mai, après la réélection d’Edouard Herriot au fauteuil de maire, alors que ce dernier n’était pas encore rentré à Lyon après sa libération d’Allemagne, elle n’obtint qu’une voix aux élections des 7e et 19e adjoints. Lors de la seconde réunion du conseil, le 25 mai 1945, elle fut élue membre du conseil d’administration de l’école d’agriculture de Cibeins, du comité régional d’urbanisme, des commissions cantonales d’assistance et des sinistrés. Au cours de la mandature de deux ans, elle se limita au traitement des affaires sociales et de l’enseignement. Elle ne se représenta pas aux élections d’octobre 1947.

Militante du Syndicat national des EPS avant-guerre, elle accepta alors des responsabilités au Syndicat national des collèges modernes et fut élue à la commission administrative nationale en 1947-1948. Elle avait été auparavant élue membre suppléante du Conseil de l’enseignement de second degré en 1946 sur la liste syndicale. Elle fut réélue en 1950, alors qu’elle était devenue militante du Syndicat national de l’enseignement secondaire (classique et moderne), après la fusion du SNES et du SNCM en 1949. Elle participa au secrétariat de la section départementale auprès de Marcel Nicoud et fut élue membre titulaire de la CA nationale sur la liste autonome en 1949 puis suppléante en 1950. En 1953, elle accepta de se présenter à nouveau sur la liste socialiste SFIO aux élections municipales, en cinquième position, et ne fut pas élue.

Paule Normand termina sa carrière comme professeur certifiée au lycée de filles Juliette Récamier construit par Herriot dans les années 1950 dans le centre de Lyon. Elle figura à nouveau comme candidate à la CA nationale du SNES sur la liste « autonome » en 1961 mais sans être élue.

Elle resta syndiquée au Groupement des retraités de l’enseignement secondaire après sa prise de retraite.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article147288, notice NORMAND Paule [née BARRIÈRE Paule, Françoise, Antoinette] par Alain Dalançon, version mise en ligne le 17 juin 2013, dernière modification le 28 février 2021.

Par Alain Dalançon

SOURCES : Arch. Nat., F17/26519 B. — Arch. mun. en ligne Lyon, délibérations municipales (Tristan Vuillet). — Arch. IRHSES. — « Le renouvellement des élites municipales à Lyon (1935-1953) », Rives méditerranéennes, 1/1998, p. 39-52. — Séverine Bouchard,L’entrée des femmes en politique à Lyon (1944-1958), mémoire de maîtrise s/dir Françoise Thébaud, Lyon II, juin 1994,198 p. — Notes d’Alain Bujard et Jacques Girault.

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