Par François Ferrette
Né le 22 mai 1892 à Neuvic (Corrèze) ; chauffeur de taxi ; militant socialiste parisien.
Après avoir été charron, Jean Chanfreau devint chauffeur d’auto en avril 1917 à la Compagnie générale des voitures de places et conduisait un taxi. Affecté au 53e régiment d’infanterie, il fut blessé au pied gauche le 18 juillet 1915. Puis, il a été réformé n° 2 le 9 juin 1919, c’est-à-dire réformé en raison d’une maladie contractée en service. Les réformés n° 1 étaient les militaires ayant une blessure invalidante.
Si nous ne connaissons sa date de démobilisation, son activité politique prit une ampleur importante au lendemain de l’armistice. Membre de la chambre syndicale des cochers et chauffeurs, il était en même temps membre du parti socialiste SFIO dans le XXe arrondissement, et soutenait les efforts du journal pacifiste Le Populaire.
Le 29 novembre 1918, Jean Chanfreau était désigné par ses camarades de tendance comme secrétaire du groupe des Amis du Populaire du XXe arrondissement qui avait été fondé le 26 octobre. Son activisme le poussa à prendre des responsabilités dans le réseau organisé autour du journal puisqu’il fut désigné responsable de sa diffusion pour la Seine. Il joua d’ailleurs un rôle éminent en tant que secrétaire du comité central des Amis du Populaire depuis juin 1919. Il fut constamment aux avants postes pour défendre le Populaire.
Le 27 juillet 1919, il rendit compte du rapport moral du comité central des Amis du Populaire lors d’un congrès de ceux-ci.
Il eut des déboires avec la police car le 9 janvier 1919, il fut arrêté et condamné pour avoir manifesté et crié « Assassin » à la sortie d’une réunion de la Bourse du travail. Il eut une peine de 50 francs pour outrage et rébellion.
Son année 1920 semble être une année de repli car son nom disparaît du Populaire dont l’influence diminuait et dont l’implantation des groupes d’Amis refluait depuis que les longuettistes avaient pris la majorité au congrès socialiste d’octobre 1918 et que se renforçait l’aile gauche de la SFIO.
Jean Chanfreau devait signer au titre des ex-reconstructeurs la motion d’adhésion sans réserve présentée conjointement par le Comité de la IIIe Internationale et les centristes de gauche. Il ne semble pas qu’il se soit distingué particulièrement en 1920 lors des grands débats sur le choix qui devait conduire à la création du parti communiste. On ne retrouve pas son nom dans les listes de candidats à des instances socialistes. Il ne fit plus parler de lui après le congrès de Tours. Il ne se trouvera dans aucune instance politique du jeune PC.
En 1919, il était marié et père d’un enfant. Il peut être confondu avec un militant du Ve arrondissement de Paris, Alphonse Chanfreau qui se présenta aux élections dans les années 1920.
Par François Ferrette
SOURCES : Centre des archives contemporaines, dossier Chanfreau Jean : cote 1994 0437 article 176 dossier 16130. — Le Populaire.