OLIVESI Antoine, Dominique

Par Jacques Girault

Né le 9 septembre 1933 à Casalabriva (Corse) ; instituteur dans les Alpes-Maritimes ; militant syndicaliste et mutualiste ; militant socialiste, maire de Casalabriva.

 Antoine Olivesi, candidat socialiste aux élections législatives, en 1981, lors d¹un meeting à Menton avec Michel Rocard.
Antoine Olivesi, candidat socialiste aux élections législatives, en 1981, lors d¹un meeting à Menton avec Michel Rocard.

Issu d’un milieu familial de petits paysans, catholiques et d’opinions socialistes, son père, agent des douanes, mobilisé en septembre 1939, prisonnier en juin 1940, mourut en captivité. Sa mère, veuve de guerre, obtint en 1946 un poste d’agent des douanes à Menton (Alpes-Maritimes). Antoine Olivesi, pupille de la Nation, entra à l’Ecole normale d’instituteurs d’Avignon (Vaucluse) en 1954. Après avoir débuté comme instituteur à Majastre (Alpes-de-Haute Provence), il obtint sa mutation pour Menton en 1957 et commença le service militaire dans les chasseurs alpins à Nice. Envoyé au Maroc, il réintégra son poste d’instituteur à Menton en mars 1961 en poste à l’école Anne Frank. Directeur d’école à Roquebrune-Cap-Martin en 1968, il obtint la direction de l’école de la Condamine à Menton, poste qu’il occupa jusqu’à sa retraite en 1989.

En avril 1963 à Menton, il épousa religieusement « pour ne pas déplaire aux parents » Ginette Lorenzi, d’une vieille famille mentonnaise, institutrice, socialiste, qui dirigea l’école du Centenaire à Menton jusqu’à sa retraite.

Militant du Syndicat national des instituteurs depuis son entrée dans l’enseignement, responsable dans la section départementale de la commission des jeunes, en juillet 1955, délégué au congrès national de Bordeaux, il soutint la motion déposée par la tendance « Ecole émancipée » sur les événements d’Algérie. Pendant ces vingt-huit mois de service militaire, ayant énormément lu grâce à la bibliothèque du régiment de Zouaves de Marrakech, il réintégra le syndicat, abandonna le courant révolutionnaire, pour rejoindre la tendance « autonome » du SNI. Elu membre du conseil syndical de la section départementale en 1961-1962, l’année suivante, il devint secrétaire de la section départementale du SNI et signa, pour la première fois, la motion d’orientation de la majorité « autonome » pour le congrès de Lille. Il le demeura pendant huit années scolaires jusqu’en 1970. Il intervint fréquemment dans les réunions nationales du SNI, ainsi le 5 juillet 1964, dans la discussion du rapport moral, pour prendre la défense des « roustanniennes », institutrices, devenues prioritaires, pouvant suivre leurs maris en cas de mutation. En novembre 1968, la section départementale organisa le congrès national du SNI qu’Olivesi ouvrit, lors de la première séance, le 21 novembre.

Parallèlement, Olivesi exerça la responsabilité de secrétaire-adjoint de la section départementale de la Fédération de l’Education nationale puis pendant quatre ans, fut secrétaire général, notamment lors des journées de mai-juin 1968. Simultanément ou après la cessation de ses responsabilités syndicales, il fonda des œuvres mutualistes (MRIFEN pour les retraites, ANATEEP pour les transports scolaires), devint un des dirigeants de l’Autonome, de la Mutuelle assurances élèves, de pupilles de l’enseignement public. Administrateur de la section départementale de la Mutuelle générale de l’Education nationale, il la présida de 1994 à mars 2000 et milita à la Mutualité française. Il participa aussi à l’animation des associations gravitant autour de l’école publique (Ligue de l’enseignement, Auberge de jeunesse, Francs et franches camarades, Jeunesses musicales de France). Il joua un rôle dirigeant dans la Comité départemental d’action laïque.

Olivesi, en 1963, fut initié à la Franc-maçonnerie dans la loge « Athénée » du Grand Orient de France à Menton. Président de cette loge de 1976 à 1980, du Chapitre de Nice pendant trois ans, du Conseil philosophique de Nice pendant trois ans, en 2000, proposé au Suprême Conseil de Rite Ecossais Ancien Accepté/GODF, il fut coopté à Paris comme membre actif. Membre émérite en 2008, il pouvait ainsi continuer à participer aux travaux.

Olivesi adhéra au mouvement fondé par Louis Lecoin pour la reconnaissance de l’objection de conscience, à la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme, à l’Union rationaliste, aux Cercles Jean Jaurès et à la Ligue des droits de l’Homme.

Olivesi jouait aussi un rôle dans les organisations corses, comme l’Amicale des Corses du Mentonnais qu’il présida à deux reprises dans les années 1980-1990 et dans laquelle il institua des cours de langue corse parlée et écrite. Il participait aussi, avec son épouse qui en était la secrétaire générale, aux activités de la Société d’art et d’histoire du Mentonnais, à sa revue et à l’organisation du cours de langue qui pouvait être choisie en option au baccalauréat.

Militant de la Convention des institutions républicaines depuis 1966, membre du comité directeur de l’Atelier républicain, intégré dans la Fédération de la gauche démocrate et socialiste puis dans le Parti socialiste, membre de la commission exécutive fédérale, Olivesi se spécialisa dans les questions de l’enseignement et de la fonction publique. Candidat aux élections cantonales en 1976, il obtint 23 % des suffrages, ce qui fut considéré comme « une percée spectaculaire ». Aux élections municipales de mars 1977, la liste socialiste « Menton, notre ville » qu’il conduisait, arriva en tête de la gauche et il fut placé en tête de la liste d’Union de la gauche au deuxième tour qui fut battue. Membre de la commission exécutive départementale du PS, favorable au Programme commun de la Gauche, à la tête de la section socialiste de Menton qui vit ses effectifs augmenter fortement, candidat aux élections législatives de 1978, il fut suppléant du candidat socialiste en 1981. En désaccord avec le tournant de 1983, il quitta le Parti socialiste. Le 25 janvier, dans la presse, il se réclamait « d’un socialisme humaniste et réaliste » entendant désapprouver « des pratiques insoutenables qui touchent au fonctionnement interne du parti ». Il s’agissait selon la presse d’un épisode de la « guerre fratricide » des divers courants qui traversaient le PS et sa fédération.

Il devint conseiller municipal puis maire de Casalabriva de 2000 à 2003.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article147331, notice OLIVESI Antoine, Dominique par Jacques Girault, version mise en ligne le 19 juin 2013, dernière modification le 5 octobre 2014.

Par Jacques Girault

 Antoine Olivesi, candidat socialiste aux élections législatives, en 1981, lors d¹un meeting à Menton avec Michel Rocard.
Antoine Olivesi, candidat socialiste aux élections législatives, en 1981, lors d¹un meeting à Menton avec Michel Rocard.
Antoine Olivesi, lors d'un meeting à Menton avec Gaston Defferre* pour la campagne des élections législatives, le 18 février 1978.
Antoine Olivesi, lors d’un meeting à Menton avec Gaston Defferre* pour la campagne des élections législatives, le 18 février 1978.
Antoine Olivesi, candidat socialiste au Conseil général en 1976.
Antoine Olivesi, candidat socialiste au Conseil général en 1976.

-  A.Olivesi, candidat socialiste aux élections législatives, en 1981, lors d’un meeting à Menton avec Michel Rocard.
-  A.Olivesi, candidat socialiste au Conseil général en 1976.
-  A.Olivesi, lors d’un meeting à Menton aux élections législatives, le 18 février 1978, lavec Gaston Defferre

SOURCES : Renseignements fournis par l’intéressé. — Presse syndicale. — Note de Gilles Morin.

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