Par Daniel Grason
Né le 11 novembre 1909 à Quimper (Finistère), fusillé comme otage le 11 août 1942 au Mont-Valérien, commune de Suresnes (Seine, Hauts-de-Seine) ; terrassier ; militant communiste.
Fils de Raymond, sergent au 118e de ligne, et de Mathilde, née Labas, Maurice Quédec demeurait 14 rue Dénoyez à Paris (XXe arr.). Terrassier, il travaillait chez Renault en 1936. Il adhéra au Parti communiste, fut membre des comités de défense de l’Humanité et de l’association des Amis de l’Union soviétique. En 1940, il exerçait sa profession dans une entreprise qui travaillait pour les Allemands. En août 1940, il vivait avec Lucie Mansuy, veuve d’un brigadiste tué en Espagne. Maurice Quédec était en liaison avec René Despouy et Jean Pottier. Lui et sa compagne distribuaient des tracts du Parti communiste clandestin.
Des inspecteurs de la Brigade spéciale no 1 (BS1) repérèrent et filèrent Arthur Tintelin, qui payait des graveurs, photograveurs et imprimeurs. Les filatures débutèrent à l’automne 1941. Les 17 et 18 juin 1942, des inspecteurs de la BS1 procédèrent à un coup de filet ; Maurice Quédec et Lucie Mansuy furent interpellés le 18 juin. Maurice Quédec fut interrogé dans les locaux des BS à la préfecture de police, puis incarcéré au Dépôt. Le 10 août 1942 il fut livré aux Allemands au fort de Romainville (Seine, Seine-Saint-Denis).
Le lendemain, 11 août, quatre-vingt-huit otages, dont Maurice Quédec, ont été fusillés au Mont-Valérien. Le même jour, le journal collaborationniste Le Matin publiait un Avis signé d’un responsable SS : « Malgré plusieurs avertissements, le calme a à nouveau été troublé sur certains points de la France occupée. Des attentats ont été perpétrés contre des soldats allemands par des terroristes communistes à la solde de l’Angleterre. [...] J’ai en conséquence fait fusiller 93 terroristes qui ont été convaincus d’avoir commis des actes de terrorisme ou d’en avoir été complices. »
Le corps de Maurice Quédec fut incinéré au Père-Lachaise (Paris, XXe arr.). Sa compagne, Lucie Mansuy, partit en déportation le 21 janvier 1943 de Compiègne (Oise) à destination d’Auschwitz (Pologne). Elle connut trois camps de concentration, et fut libérée par la Croix-Rouge le 22 avril 1945 à Mauthausen (Autriche). Quand la commission d’épuration de la police siégea, elle n’était pas rentrée de déportation.
Par Daniel Grason
SOURCES : Arch. PPo., BA 2117, BA 2299, KB 79, PCF Carton 13 rapports hebdomadaires sur l’activité communiste pendant l’Occupation. – DAVCC, Caen, B VIII dossier 3 (Notes Thomas Pouty). – S. Klarsfeld, Le livre des otages, op. cit. – Charlotte Delbo, Le Convoi du 24 janvier, Éd. de Minuit, 1995. – FMD, Livre-Mémorial, op. cit. – Le Matin, 11 août 1942. – Site Internet Mémoire des Hommes. – Site Internet CDJC VII-7. – État civil, Quimper.