PAROT Gustave, Émilien, Lucien

Par Jacques Girault

Né le 8 novembre 1906 à Saint-Médard-La-Rochette (Creuse), mort le 8 avril 1982 à Guéret (Creuse) ; instituteur dans la Creuse ; militant syndicaliste ; militant socialiste, maire de Sainte-Feyre.

Gustave Parot lors de l’inauguration d’une exposition à la mairie de Sainte-Feyre en 1973
Gustave Parot lors de l’inauguration d’une exposition à la mairie de Sainte-Feyre en 1973

Fils d’un forgeron-charron et d’une commerçante (épicerie-café de village) qui valorisaient l’instruction pour leurs deux garçons, Gustave Parot reçut les premiers sacrements catholiques. Boursier, admis obligatoirement comme élève de l’école primaire supérieure de La Souterraine, il entra à l’École normale d’instituteurs de Guéret en 1922-1925 où il fut réfractaire à la préparation militaire. Il devint instituteur dans la Creuse : Champagnat de 1928 à 1931, puis à partir de 1931, dans un poste double à Lavaud de Lépinas. Nommé comme instituteur-maître d’application en octobre 1945 à Saint-Hilaire-la-Plaine en poste double avec son épouse qui avait été déplacée par le gouvernement de Vichy à plusieurs reprises, il obtint un poste double à Sainte-Feyre en 1953.

Il se maria à l’église en août 1931 à Sainte-Feyre avec une institutrice, fille d’un boucher. Le couple eut une fille qu’il ne fit pas baptiser.

Gustave Parot adhéra au Syndicat national (CGT) en 1928 et fit partie du conseil syndical de la section départementale à partir de 1932. Secrétaire général de la section du Syndicat national des instituteurs de 1935 à 1937, délégué aux congrès nationaux en 1935 et en 1936, non réélu au conseil syndical, il fut élu au conseil départemental de l’enseignement primaire en 1938. Gréviste le 12 février 1934 et le 30 novembre 1938, il fut sanctionné de huit jours de retenue de salaire. Il approuva les analyses pacifistes du SNI, la non-intervention en Espagne et les accords de Munich. Franc-maçon depuis 1932, adhérent de la Libre Pensée, de la Ligue des droits de l’Homme, membre du mouvement des auberges de jeunesse, il devint président de sa section départementale des AJ.

Sous-officier mobilisé au début de la guerre comme comptable, Gustave Parot fut fait prisonnier, refusa de travailler et fut envoyé dans les mines de sel. À son retour en France en 1945, il fut désigné par le SNI pour la commission chargée de rétablir dans leurs droits les instituteurs sanctionnés pendant la guerre. Il devint un des responsables départementaux de l’Association des combattants prisonniers de guerre, occupant le poste de secrétaire général jusqu’à son décès, et à partir de 1953 secrétaire de la section locale de Sainte-Feyre.

Gustave Parot retrouva ses fonctions de membre du conseil syndical du SNI en 1945. Élu au conseil départemental de l’enseignement primaire, il démissionna collectivement à la demande du SNI pour protester contre la politique répressive du gouvernement et sa politique antilaïque à la fin de 1953. En janvier 1954, il fut réélu avec beaucoup plus de voix qu’en 1951. Secrétaire des affaires corporatives, délégué au congrès national du SNI de Bordeaux, il fut assesseur de la séance du 23 juillet 1955 consacrée à la formation des maîtres. Après sa retraite en 1963, il fit fonction de conseiller syndical pendant deux ans.

Gustave Parot adhéra au Parti socialiste SFIO en 1931. Il rejoignit le Parti socialiste au début des années 1970. Soucieux de préserver l’indépendance du syndicalisme, il milita plus librement dans les années 1960. Elu conseiller municipal de Sainte-Feyre en 1965, adjoint au maire, il devint maire en 1971 de cette commune où la Mutuelle générale de l’Éducation nationale possédait un sanatorium. Après avoir réalisé l’assainissement et divers aménagements (construction d’une école maternelle, d’un terrain de boules, d’un lotissement), il ne se représenta pas en fin de mandat en 1977.

Gustave Parot rejoignit son petit-fils à Limoges (Haute-Vienne). Il mourut à l’hôpital de Guéret. Ses obsèques civiles se déroulèrent au cimetière de Sainte-Feyre. Son nom fut donné à l’école maternelle à la fin des années 1980.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article147486, notice PAROT Gustave, Émilien, Lucien par Jacques Girault , version mise en ligne le 25 juin 2013, dernière modification le 12 avril 2021.

Par Jacques Girault

Gustave Parot lors de l'inauguration d'une exposition à la mairie de Sainte-Feyre en 1973
Gustave Parot lors de l’inauguration d’une exposition à la mairie de Sainte-Feyre en 1973

SOURCES : Mairie de Sainte-Feyre. — Renseignements fournis par l‘intéressé en 1975 et par sa fille en 2013. — L’Ecole libératrice. — Note de Fabien Conord.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable