PARREAUX André, René

Par Jacques Girault

Né le 26 mai 1906 à Paris (IVe arr.), mort le 5 avril 1979 à Paris (XIVe) ; professeur d’université ; militant communiste.

Son père, mineur et terrassier dans sa jeunesse, devenu inspecteur de la police judiciaire, républicain de gauche, démissionna de ses fonctions en février 1934. Sa mère, brodeuse au début de siècle, devint vérificatrice au ministère du Travail. Ils avaient deux enfants.

André Parreaux, élève du lycée Buffon de 1917 à 1924, lauréat du concours général en latin, bachelier (option Lettres) en 1924, fut élève en première supérieure des lycées Louis le Grand (1924-1926) puis Henri IV (1926-1927). Admis à l’École normale supérieure en 1927 (section des lettres), il séjourna en Irlande comme lecteur (1928-1929) à l’université de Dublin où il pratiqua l’aviron. Il travailla épisodiquement comme rédacteur temporaire à la Société des Nations. Il obtint la licence ès lettres (Anglais) et le diplôme d’études supérieures en 1933 et réussit à l’agrégation d’anglais en 1934.

Il enseigna aux lycées du Puy (Haute-Loire) en 1934-1935, d’Albi (Tarn) en 1935-1937, avant d’être nommé au lycée de Périgueux (Dordogne) en 1937. À Albi et à Périgueux, il fut à l’origine de la création de sections syndicales du syndicat des professeurs de lycée puis du SPES (FGE-CGT) mais refusa d’en être secrétaire par manque de temps. Dans ces lycées, il était un des responsables des Éclaireurs de France.

Il effectua son service militaire en 1930-1932 et, après avoir suivi les cours d’élève officier de réserve, devint sous-lieutenant. En Dordogne, à partir de 1937, il fut le secrétaire-adjoint de la Fédération des officiers de réserve républicains.

Il se maria en décembre 1934 à Paris (XVe arr.) avec une sténodactylo au ministère de la Guerre, fille d’un marchand de tableaux. Ils se séparèrent en février 1936 puis divorcèrent après la guerre.

Membre du Comité de vigilance des intellectuels antifascistes, André Parreaux cessa de cotiser en 1937, mais envisageait en mai 1937 d’y réadhérer pour des raisons locales. Il adhéra au Parti communiste en mai 1936 et collabora à sa presse régionale. Il écrivit un article sur David Copperfield dans l’Humanité du 1er novembre 1936. Militant dans le Tarn, membre du bureau régional à partir de décembre 1936, il remplaça le secrétaire régional à la conférence des secrétaires régionaux à Gentilly, le 27 avril 1937. À partir d’octobre 1937, muté en Dordogne, il fut un des secrétaires régionaux, responsable de l’organisation, désigné avant le congrès d’Arles auquel il participa comme délégué de sa région. Il fut nommé au lycée Marcelin Berthelot à Saint-Maur (Seine/Val-de-Marne) à partir d’octobre 1938. Syndiqué au SPES, il fut gréviste le 30 novembre 1938.

En 1935, il publia un ouvrage Le Portugal dans l’œuvre de William Beckford, en coédition entre Coimbre et Les Belles Lettres sous le patronage de l’Institut français au Portugal, des articles dans le Bulletin des études portugaises et participa à la traduction des œuvres de Charles Dickens, David Copperfield sous la direction de Léon Lemonnier publié en 1938 par la Nouvelle Revue critique.

Mobilisé dans les chasseurs alpins, André Parreaux devint officier de liaison auprès de l‘armée britannique. Il prit part à l’expédition de Narvik à partir du 15 avril 1940. Prisonnier après la défaite à partir du 17 juin, captif en Allemagne, il anima des activités intellectuelles dans son oflag jusqu’à sa libération.

Rapatrié le 30 juin 1945, il fut nommé professeur d’anglais au lycée Buffon, mis à la disposition, comme secrétaire de l’Union française universitaire pendant deux ans à partir d’octobre 1945. Il occupa son poste au lycée Buffon en octobre 1947. À partir de 1950, il souhaitait être nommé dans un établissement moins éloigné de son domicile, rue Vauquelin (Ve arr.) et fut nommé en 1953 au lycée Henri IV.

Détaché au CNRS à partir d’octobre 1955, travaillant sur le XVIIIe siècle anglais, il soutint sa thèse de doctorat d’État sur William Thomas Beckford. Maître de conférences en 1958, puis professeur en 1961 à la faculté des lettres de Lille, il fut élu maître de conférences en 1962 puis professeur en 1963 à la Sorbonne sur la chaire de littérature et civilisation anglaises du XVIIIe siècle, où il multiplia des études sur tous les aspects de la société anglaise du XVIIIe siècle, y compris l’étude des jardins, des paysages ou de l’architecture. Il continua à travailler sur le Portugal, utilisant ses connaissances sur Beckford. Animateur de l’institut Charles V de l’Université de Paris VII, il prit sa retraite en 1976.

André Parreaux poursuivait ses relations avec les intellectuels communistes et fut un des membres du comité de la revue communiste La Pensée à la Libération. Il devint secrétaire général de l’Union française universitaire. Il participa à diverses actions en liaison avec le Parti communiste français pour la paix, contre les guerres coloniales. Il préfaça en 1946 la brochure Pour la défense de l’école laïque et de la science française, pour le développement de l’éducation physique et des sports. L’Action du parti communiste français à l’Assemblée nationale constituante, comprenant les textes des discours de Georges Cogniot et des interventions des députés communistes dans la discussion du budget de l’Éducation nationale.

Il se remaria en octobre 1958 à Paris (Ve arr.) avec Hélène Langevin, militante communiste.

André Parreaux participa à l’équipe qui édita les trois tomes de l’ouvrage de Charles Dickens, David Copperfield en 1948, et effectua diverses traductions. Il obtint le prix Thiers de l’Académie française en 1967 pour son livre La vie quotidienne en Angleterre sous George III (Paris, Hachette, 1966).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article147488, notice PARREAUX André, René par Jacques Girault, version mise en ligne le 25 juin 2013, dernière modification le 12 avril 2021.

Par Jacques Girault

ŒUVRE : Le fichier de la BNF comportait, en 2017, 21 références dont : La société anglaise de 1760 à 1810, PUF, Que sais-je ?, 1966

SOURCES : Arch. Nat., AJ/16/9032. — RGASPI, 495 270 3569. &#8212 ; Divers sites Internet.

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