PASCIUTO Raymond

Par Eric Panthou

Né le 3 juin 1911 à Guyotville (Algérie), mort le 3 juin 1979 à Cournon-d’Auvergne (Puy-de-Dôme) ; ouvrier Michelin ; ouvrier SNCF ; professeur technique adjoint ; militant syndicaliste à la CGTU, à la CGT dans le Puy-de-Dôme et à la CGT-FO dans l’enseignement en Corrèze ; militant communiste, membre du Comité régional du PCF du Puy-de-Dôme ; résistant au sein des Francs-tireurs et partisans (FTP) ; militant du PSU.

Fils de Nicola, né à Elena en Italie et de Berthe, née Doms, à Alger, Raymond Pasciuto -souvent orthographié Pascuito- eut un frère et une sœur. Il se maria le 1er juillet 1945, à Cournon-d’Auvergne (Puy-de-Dôme) avec Monique Sipra avec qui il eut un fils. Il se remaria le 3 juin 1952, avec Viviane Raynard, avec qui il eut deux fils.

Raymond Pasciuto adhéra au PCF en 1933. Il était alors ouvrier Michelin, membre du syndicat CGTU qui était clandestin, tout militant identifié risquant d’être renvoyé.
Pascuito fut renvoyé de chez Michelin en janvier 1936, quelques semaines avant que Michelin se débarrasse de 53 membres de la CGT Michelin toute juste réunifiée, et parmi ceux-là 25 membres du conseil syndical.
Après ce licenciement, Pasciuto fut employé comme ouvrier au dépôt SNCF des machines à Clermont-Ferrand. Il a été secrétaire cellule Cournon dès 1935 où il demeurait avec sa famille et le resta jusqu’à la déclaration de guerre. Il était chargé de la propagande paysanne et avait la responsabilité de la distribution des journaux, des brochures et de la presse du Puy-de-Dôme. Il a également suivi les cours de l’école régionale du PC et a été candidat du PC aux élections cantonales d’octobre 1937 à Pont-du-Château (Puy-de-Dôme).
Il fut élu au Comité régional du PCF du Puy-de-Dôme en 1937, réélu en 1939. C’était un militant bien considéré par la direction puisque sa biographie interne était notée A1.

Mobilisé au moment de la déclaration de guerre, il put rentrer dans ses foyers après l’Armistice.
Dans une attestation délivrée pour Jean Bac en 1952, Raymond Pasciuto affirme qu’il avait été un ancien responsable de de la “première résistance dans les Chemins de Fer du Puy-de-Dôme”, membre du Mouvement des Ardents dès 1940. Il déclare que Jean Bac était sous ses ordres et qu’il amenait à ce dernier des prisonniers de guerre évadés ayant passé la Ligne de Démarcation. Raymond Pasciuto transporta en 1940 des armes et des munitions avec Jean Bac, “en vue de coups de mains éventuels contre l’ennemi”. Les armes furent notamment cachées par Pierre Lacour en octobre 1940.
Roger Lazare, président national et fondateur du Mouvement Ardent certifia le 26 mai 1950 que Raymond Pasciuto avait milité dans ce mouvement depuis décembre 1940 en participant aux actions suivantes : impressions et distributions de tracts clandestins, passages de prisonniers évadés, a été arrêté le 13 janvier 1941. Ont également appartenu aux Ardents l’épouse de Raymond, Monique et sa mère, Berthe.
Le 13 janvier 1941, dans le cadre d’une opération de police commandée sur instructions du préfet, une perquisition eut lieu chez Raymond Pasciuto qui habitait alors 12 boulevard Fleury à Clermont-Ferrand. La police découvrit chez lui plusieurs centaines de tracts, de nombreux exemplaires de plusieurs numéros de l’Humanité clandestine ou de l’Avant-Garde, journal des JC. Il avoua et fut écroué. Il fut condamné à 5 ans de prison pour menées communistes par le tribunal militaire de la 13ème Division dans son audience du 7 avril 1941. Il fut par ailleurs condamné à 20 ans d’interdiction des droits civils et fut interné à Riom (Puy-de-Dôme).
Raymond Pasciuto fut sans doute libéré en 1944 car il fut ensuite homologué FTP. Il figure sur la liste nominative des membres l’État-major départemental du département du Puy-de-Dôme ; FTPF avec services homologués du 30 juillet au 28 août 1944.

Raymond Pasciuto quitta le Parti communiste à une date et pour des motifs qu’on ignore.

En 1952, Raymond Pasciuto, PTA au collège technique de Bort-les-Orgues où il habitait 11 avenue Victor Hugo, était le responsable du syndicat de l’enseignement technique de la CGT-FO de son établissement. Responsable de la fédération des déportés, il militait dans la section locale du Parti socialiste unifié au début des années 1960.

L’un de ses fils, Bertrand, militant socialiste, a été maire de Cournon-d’Auvergne et Conseiller général du Puy-de-Dôme pendant de longues années, se présentant comme le défenseur des idées sociaux-démocrates au moment où le Parti Socialiste accélérait sa conversion au libéralisme.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article147492, notice PASCIUTO Raymond par Eric Panthou, version mise en ligne le 25 juin 2013, dernière modification le 30 novembre 2020.

Par Eric Panthou

SOURCES : Arch. Nat., 581AP/99. — RGASPI 495 270 4028 transcrit comme Pasquito (à Moscou, non consulté). — SHD Vincennes : 19 P 63/4 : FTPF état-major départemental. — AVCC Caen, AC 21 P 700747. Dossier Jean Bac .— Arch. dép. du Puy-de-Dôme, 2546 W 2298. Dossier demande attribution carte CVR pour Raymond Pasciuto (nc) .— Arch. dép. du Puy-de-Dôme, 2546 W 8107. Demande attribution carte de résistant pour Raymond Pasciuto .— Arch. dép. du Puy-de-Dôme, 1296 W 100 : PV Berthe Pascuito, 11/09/41 .— Arch. dép. du Puy-de-Dôme, 1296 W 75 : commissaire spécial adjoint à commissaire, perquisition le 22/10/40 divisionnaire police spéciale, 14 janvier 1941 .— Arch. dép. du Puy-de-Dôme, 1296 W 75 commissaire spécial adjoint à commissaire, perquisition le 22/10/40 divisionnaire police spéciale, 14 janvier 1941. — L’Avenir du Plateau central, 16 janvier 1940 .— Le Moniteur, 16 janvier 1941 et 8 avril 1941 .— mail de Laurent Rauzier, 26 mars 2020. — Généanet. — Notes de Jacques Girault.

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