PASTOR Léona, Marie, Ramon, Nicolas

Fils de Michel Pastor, professeur au lycée de Nevers et d’Alice de Salazar, son épouse, sans profession, Léona Pastor fut employé comme maître au pair de 1905 à 1910 dans divers établissements secondaires : Chartres (Eure-et-Loir), Laon (Aisne), Angoulême (Charente), Orléans (Loiret), Nevers, Le Puy (Haute-Loire). Il effectua son service militaire entre octobre 1908 et septembre 1910. Il était maître d’internat au lycée de Beauvais (Oise) quand il fut reçu au baccalauréat « secondaire moderne Lettres Philosophie » en 1912.

Réformé trois jours après avoir été mobilisé dans l’Infanterie après la déclaration de la guerre, Léona Pastor fut nommé à la rentrée 1914 répétiteur au collège de Fontainebleau (Seine-et-Marne) et y demeura jusqu’en 1919, faisant fonction de surveillant général à la place du titulaire mobilisé. Il se maria le 4 juillet 1916 à Paris (Ier arr.) avec Célina Cantrel.

En 1919, il fut titularisé surveillant général au collège de Dreux (Eure). Il exerçait une partie de son service à l’économat et fut chargé momentanément de la direction du collège et d’un enseignement d’Allemand de mai à septembre 1925. Son poste de surveillant général étant supprimé, il fut nommé au lycée de Rouen (Seine-Maritime) de 1926 à 1928. Considéré comme « actif, autoritaire et scrupuleux », il intégra le cadre parisien en étant affecté successivement aux lycées Lakanal à Sceaux (1928-1929), Louis le Grand (1929-1932), Rollin (1932-1933) puis Henri IV à la rentrée d’octobre 1933, où il termina sa carrière en septembre 1948.

Il s’engagea très tôt dans la Résistance et devint à la Libération membre (n°70) de l’Association des résistants de 1940 (Musée de l’Homme). Dès juillet 1940, il confectionna des milliers de tracts « démoralisateurs » rédigés en allemand, collés plus spécialement autour du Panthéon visité par des centaines de soldats allemands. Il envoya ensuite des milliers de tracts par la poste dont le texte était tiré particulièrement des pages des Mémoires (tome X) de Poincaré. À partir de mars 1943, il apporta un concours important au Réseau Bourgogne, en cachant du matériel, en hébergeant des aviateurs alliés abattus et en fournissant du personnel sûr pour leur évasion.

Il rencontra Edmond Lablénie et facilita la constitution de groupes du Front national universitaire dans les lycées Saint-Louis, Louis le Grand et Henri IV. Il fournit des certificats et faux papiers à des centaines de grands élèves du lycée Henri IV pour les soustraire au Service du travail obligatoire et subtilisa dans le bureau des miliciens cantonnés au lycée une grande partie de leurs archives qu’il remit à la Préfecture de police à la Libération. Il établit la liaison entre le Bataillon Hoche et une centrale de renseignements et, pendant la libération de Paris, assura la liaison entre le Division Leclerc et le Bataillon Hoche.

Après la guerre, il était membre du bureau de l’Amicale du réseau d’évasion de Bourgogne et membre de la Fédération des amicales de réseaux de la France combattante.

Retraité, Léona Pastor obtint l’autorisation du Conseil académique de Paris, le 24 juin 1948, d’ouvrir un établissement libre d’enseignement secondaire, rue Saint-Jacques, à Paris (Ve arr.) rattaché à l’Institut Gallia. En avril 1950, il en devint le directeur alors que le cours était transféré rue Claude Bernard.