PASTORELLO Victor, Marius, dit Pasto

Par Jacques Girault

Né le 3 mars 1911 à Lorgues (Var), mort le 11 novembre 1995 à La Verdière (Var) ; instituteur ; militant syndicaliste dans le Var.

Fils d’un maçon mort au front en juillet 1915 et d’une ouvrière bouchonnière de Lorgues devenue femme de ménage, Victor Pastorello, pupille de la Nation, reçut les premiers sacrements catholiques. Après une scolarité à l’école primaire supérieure de la commune, il entra à l’école normale d’instituteurs de Draguignan (Var) en 1928. Il fut un des élèves-maîtres responsables du groupe des éclaireurs. Il effectua son service militaire comme secrétaire d’état-major dans les transmissions à Marseille (avril 1932-avril 1933).

Victor Pastorello exerça comme instituteur au Thoronet (octobre 1931-avril 1932), à Salernes (avril 1933-avril 1934), à Lorgues (avril 1934-octobre 1934). Il fut alors avec son épouse, née Jeanne Dani, le 1er août 1913 à Castellane (Basses-Alpes/Alpes de Haute Provence), nommé à La Verdière en octobre 1934 où il effectua toute sa carrière. Mariés religieusement en août 1934 à Castellane, ils eurent deux garçons. Il se définissait comme un laïque tolérant, respectueux des opinions d’autrui.

Victor Pastorello, mobilisé en septembre 1939 comme secrétaire d’état-major dans le secteur fortifié des Alpes maritimes, y demeura jusqu’à sa démobilisation en juillet 1940.

Membre du Syndicat national des instituteurs, Victor Pastorello représenta les syndiqués des cantons de Rians, Barjols et Tavernes au conseil syndical à partir de novembre 1934. Quand la section départementale du SNI se reconstitua, délégué de la sous-section de Brignoles, il siégea dès juillet 1945 au conseil syndical et au bureau syndical. Pour la préparation du congrès de 1946, il présenta un rapport sur la formation des maîtres des écoles rurales. Délégué de la Coopérative de l’enseignement laïc, il fut délégué au congrès national de l’été 1947. Membre des « Amis de L’école émancipée », il fut régulièrement candidat et élu, jusqu’en 1960, au conseil syndical, le plus souvent, les majoritaires s’abstenant de lui opposer un concurrent. Au conseil syndical, le 13 mai 1948, il vota la mise en demeure visant les cégétistes de quitter le bureau de la Fédération de l’Éducation nationale-CGT. Le 2 juin 1949, il approuva la motion revendiquant l’autonomie et demandant « la reconstruction d’une CGT démocratique ». En avril 1961, il signa la proposition de modification du règlement intérieur de la section départementale au nom de sa tendance. Candidat au conseil syndical en 1962, il fut élu en 1966 mais démissionna le 27 octobre 1966.

Membre puis secrétaire du groupe varois de l’école moderne, pratiquant, parmi les premiers dans le Var Florentin Alziary, les techniques initiées par Célestin Freinet, Pastorello anima le vie du groupe dans le département (parution de l’Ajudo, bulletin départemental de liaison, démonstration des techniques dans les réunions et dans les écoles normales, préparation et participation aux congrès annuels du mouvement, formation des stagiaires normaliens dans les classes de son école). Il fut pendant une longue période un des commissaires aux comptes de la Coopérative de l’enseignement laïc. Son épouse partageait son engagement dans ces activités.

Victor Pastorello fut élu suppléant à la Commission administrative paritaire départementale en 1948 et en 1952. Il fut candidat au bureau national du syndicat sur les listes « Pour un syndicalisme révolutionnaire. Programme des amis de L’école émancipée » se réclamant en décembre 1963 et en décembre 1965, conduites par Yves Thomas, classée par ordre alphabétique à partir du septième. En outre, le 8 juin 1950 et le 13 décembre 1962, il était parmi les candidats au conseil d’administration de la caisse primaire de Sécurité sociale du Var sur les listes « d’action mutualiste et d’amélioration de la Sécurité sociale ».

Victor Pastorello joua aussi un rôle actif dans la création et le développement des colonies de vacances sous l’égide de la Fédération des œuvres laïques. Il effectua 36 séjours comme moniteur puis comme directeur-adjoint des camps laïques varois, devenus camps et colonies de vacances laïques varois. Son épouse était parfois adjointe chargée de l’économat. A partir de 1968, retraité, il en dirigeait les services administratifs. Il y introduisit notamment les techniques Freinet pour la réalisation de journaux de vacances rédigés et imprimés par les colons. Lors de la réunion du conseil d’administration de l’association des Colonies et camps de vacances laïques varois, qui revivait avec de nouveaux statuts, sous l’impulsion du Conseil général, le 18 mai 1960, il représentait les directeurs en fonction.

Victor Pastorello, retraité depuis octobre 1967, avec son épouse, resta syndiqué. En 1992, il choisit de rester au Syndicat des enseignants (FEN).

Sympathisant des partis de gauche, sur le plan local, Victor Pastorello présida le groupe des coopérateurs du Midi et anima l’amicale laïque. Il effectua trois mandats de conseiller municipal (1965-1983) et assuma la responsabilité de premier adjoint à la suite de la maladie du titulaire et du décès du maire (mai 1975-mars 1976).

Après ses obsèques civiles, la revue L’école émancipée, le 13 décembre 1995, lui consacra un article rédigé par Raymond Jardin.

Jeanne Pastorello décéda en 2011.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article147503, notice PASTORELLO Victor, Marius, dit Pasto par Jacques Girault, version mise en ligne le 25 juin 2013, dernière modification le 30 mai 2021.

Par Jacques Girault

SOURCES : Archives de l’Office départemental d’éducation et de loisirs. — Arch. Alziary. — Presse syndicale nationale et départementale. — Sources orales. — Renseignements fournis par l’épouse de l’intéressé.

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