Par Jacques Girault
Né le 13 avril 1884 à L’Ile-Saint-Denis (Seine/Seine-Saint-Denis), mort le 28 juin 1948 à Paris (Ve arr.) ; professeur de Faculté ; résistant.
Fils d’un propriétaire, Albert Pauphilet, élève du lycée Condorcet à Paris, entra à l’École normale supérieure de la rue d’Ulm en 1904. Après son service militaire en 1904-1905, il acheva sa scolarité à l’ENS (1905-1908). Licencié en 1906, il fut reçu à l’agrégation en 1908. Nommé professeur de littérature à l’université du Caire (1908-1910), professeur agrégé au lycée de Lille en 1910, chargé de conférences de littérature à la faculté des Lettres de Lille en 1912. il se maria en juillet 1913 à Roubaix (Nord) avec la fille d’un négociant en laines.
Mobilisé en août 1914, blessé au front en février 1915, il fut démobilisé en mai 1919.
Nommé maître de conférence à la faculté des Lettres de Clermont-Ferrand en octobre 1919, après avoir soutenu sa thèse de doctorat d’État en 1921, La Queste del Saint Graal attribuée à Gautier Map, il fut nommé chargé de cours de littérature du Moyen Age à la faculté des Lettres de Lyon en 1922. Dans le cadre du rapprochement franco-allemand initié par la politique étrangère française, il participa en 1929 à la rencontre de Davos. Tout en enseignant à temps partiel à l’Université de Prague de 1925 à 1938, il obtint un poste de maître de conférences à la Sorbonne en 1934 puis fut élu professeur de littérature française préclassique en 1937. Il publia de nombreux textes du XIIIe au XVIe siècles (Chrétien de Troyes, Marot, Du Bellay notamment) ou d’autres périodes (Flaubert, Baudelaire, Lamartine), un tome sur le Moyen Age d’une histoire de la littérature française, sous la direction de F. Strowski et G. Moulinier en 1937 (chez Delalain) et fut le responsable de deux volumes de la Pléïade, Jeux et sapience du Moyen Age (1941) et Historiens et chroniqueurs du Moyen Age (1942). Il dirigea aussi à partir de 1928 une collection de textes « Les grands classiques de France » et à partir de 1932 le Dictionnaire des lettres françaises.
Mobilisé au début de la guerre, connu pour son engagement favorable au Front populaire, Albert Pauphilet, lors du vote de l’assemblée des professeurs de la Sorbonne en 1940, s’opposa à l’application des mesures prévues par le statut des juifs. En relations avec les milieux résistants, il fut emprisonné. Libéré, il signa un article dans L’Université libre, en juin 1944, après l’agression par des miliciens dont fut victime son collègue Edouard Guyot. Il fut chargé de la direction de l’École normale supérieure de la Libération à son décès. Il préfaça l’ouvrage posthume Rue d’Ulm, chroniques de la vie normalienne, (André-François Poncet et Alain Peyrrefitte) paru en 1950.
Louis-Verdun Saulnier établit, en 1952, son apport bibliographique sous le titre ’Le legs du Moyen Age.
Par Jacques Girault
ŒUVRES : Le fichier de la BNF comporte 76 références dont : Arbres, 1932, édition avec des gravures de Philippe Burnot. — La tétralogie de Richard Wagner, Editions d’art H. Piazza, 1942.
SOURCES : Arch. Nat., F17/27454.