Par André Balent
Né le 27 octobre 1907 à Arles-sur-Tech (Pyrénées-Orientales) ; abattu par la police allemande le 29 juin 1944 à Arles-sur-Tech ; chauffeur d’autobus ; communiste ; résistant.
Louis Moli était le fils de Joseph, Pierre, Sauveur Louis, cultivateur âgé de quarante-cinq ans et de Marguerite, Louise, Cattherine Boix âgée de trente-huit ans. C’était le premier né de deux jumeaux. Son frère naquit mort né.
Avant 1939, Moli milita au Parti communiste dans sa ville natale où il résidait. Il avait été responsable de la section communiste de la localité. Il travaillait aux autobus Boix, entreprise de Saint-Laurent-de-Cerdans (Pyrénées-Orientales) qui assurait la ligne de Saint-Laurent, près de la frontière, à Arles et Perpignan. En 1944, il était marié et père de deux enfants (six ans et deux mois).
Certains auteurs (Cailllis, Gual et Larrieu) le présentent comme ayant donné son adhésion aux FTPF. Caillis affirme même qu’il appartenait à la 4101e compagnie de FTPF. Nous ignorons sur quelles sources il se fondent pour affirmer cette affiliation. En tout cas, son nom ne figure pas sur les listes de FTPF des Pyrénées-Orientales telles que l’on peut le lire sur les états des effectifs au début de 1944. Rien n’est moins sûr, donc, que cette affiliation résistante. Moli militait néanmoins dans l’organisation clandestine du PC d’Arles qui était en contact avec les FTPF (Voir Gouell Marie).
Par contre, Moli participait activement aux activités de réseaux de résistance non communistes centrés sur Saint-Laurent-de-Cerdans qui se consacraient essentiellement au passage de clandestins ou de courrier à destination ou en provenance d’Alger et permettant le lien entre les résistances intérieure et extérieure. Celui des services secrets de l’Armée (les Travaux ruraux) était le plus présent avec une personnalité comme l’industriel Jean Neyrolles et l’instituteur Jean Parayre. Louis Moli convoyait du courrier.
Les activités résistantes de Louis Moli furent dénoncées par sa propre femme et l’amant de celle-ci. Arrêté par la police allemande à son domicile, Louis Moli réussit à s’enfuir alors qu’il était conduit au siège de la Douane allemande d’Arles. Une autre version des faits (Caillis) dit qu’il fut arrêté dans son autobus.
Moli fut abattu par ses gardiens. Sa femme fut condamnée à vingt ans de travaux forcés en mai 1945.
Un monument et une avenue perpétuent à Arles-sur-Tech la mémoire de Louis Moli. Son nom figure sur le monument aux morts d’Arles-sur-Tech.
Par André Balent
SOURCES : Arch. com. Arles-sur-Tech, état civil. Acte de naissance de Louis Moli. — Jean-Jacques Caillis, Mon village dans le siècle (Amélie-les-Bains Palalda) 1880-1999, Amélie-les-Bains, Créatech, 2000, 302 p. — Ramon Gual & Jean Larrieu, Vichy, l’occupation nazie et la Résistance catalane, tome II b, De la Résistance à la Libération, Prades, Terra Nostra, , pp. 923, 974, 975. — Jean Larrieu, Vichy, l’occupation nazie et la Résistance catalane, I, Chronologie des années noires, Prades, Terra Nostra, 1994, 400 p. [p. 295]. — Georges Sentis, Les communistes et la Résistance dans les Pyrénées-Orientales, tome II, Le difficile combat vers la Libération nationale. Novembre 1942-août 1944, Lille, Marxisme / régions, 1985,174 p. [p. 121] ; Les communistes et la Résistance dans les Pyrénées-Orientales. Biographies, Lille, Marxisme / Régions, 1994, 192 p. [p. 143] ; Dictionnaire des résistants et des civils des Pyrénées-Orientales tués par les Allemands et les collaborateurs, Perpignan, Marxisme / Régions, 2012, 28 p. [p. 6].