LAMBOT Henri, Joseph.

Par José Gotovitch - Francis Drugman

Roux (aujourd’hui commune de Charleroi, pr. Hainaut, arr. Charleroi), 29 octobre 1897 – Jumet (aujourd’hui commune de Charleroi), 16 octobre 1936. Mineur, dirigeant national de la Centrale révolutionnaire des mineurs, membre du Parti communiste de Belgique (PCB), député suppléant, délégué aux réunions de l’Internationale syndicale rouge à Berlin et à Moscou.

Orphelin à respectivement neuf ans d’un père mineur et à onze ans d’une mère ménagère, Henri Lambot devient à son tour ouvrier mineur et apparaît dès les années 1920 comme secrétaire de la section de Jumet des Chevaliers du Travail. Il se marie à Marchienne-au-Pont (aujourd’hui commune de Charleroi) en mai 1919 avec Joséphine Hanoulle, sans profession, née à Marchienne-au-Pont le 6 mai 1897. Il demeure alors à Roux. Son nom (mais est-ce lui ?) figure sur la liste des sept élèves belges présents à l’école de formation du Parti communiste français en 1924 à Bobigny (département Seine-Saint-Denis, France).

En 1929, Henri Lambot participe, avec Julien Lahaut et Georges Vanden Boom*, à la sixième session de l’Internationale syndicale rouge (ISR) à Berlin comme membre du Comité national des Chevaliers du Travail, où il est mentionné comme sans parti. Les grèves de 1932 le propulsent au Comité central de grève. En 1932, il fait rapport à Moscou devant la direction de l’ISR.

Henri Lambot apparait l’année suivante comme secrétaire national de la Centrale révolutionnaire des mineurs (CMR) qui a succédé aux Chevaliers du Travail. Il est alors membre du Parti communiste belge (PCB). Il participe en 1933 et 1934 à plusieurs réunions du Bureau politique du parti. Il dirige avec poigne la CRM, ne reculant pas devant l’exclusion des indisciplinés alors même que l’organisation cherche son souffle. Il semble être à nouveau venu à Moscou en 1934 dans le cadre de l’ISR. En 1935, toujours à la tête de la CRM avec Julien Lahaut à ses côtés, il préconise l’unité au sein de la Centrale (sociale-démocrate) des Mineurs à laquelle il s’adresse par la voie d’une brochure intitulée Unité syndicale contre la guerre, le fascisme, pour nos revendications … À tous les membres de la Centrale des Mineurs (auteur éditeur H. Lambot).

Les relations de Henri Lambot avec le PCB sont fluctuantes. En 1934, un rapport l’accuse même d’être au service de la bourgeoisie, d’être hostile au PCB et recommande de l’écarter. En 1936 cependant, dans une note figurant à son dossier du Komintern, Henri De Boeck, le représentant belge, plaide la bonne foi du militant, admettant chez lui l’influence de concepts sectaires anarcho-syndicalistes. Mais il rejette les assertions selon lesquelles il n’aurait adhéré au parti que pour mieux le combattre. Il souligne son influence parmi les mineurs et les hésitations de beaucoup d’entre eux envers l’unité syndicale. Ce cas illustre bien les difficultés du PCB devant le mouvement syndical et la persistance chez bien des militants à « se considérer d’abord comme membres du syndicat et seulement après comme membres du parti ».

Demeuré secrétaire national de la CRM, Henri Lambot doit abandonner, pour raisons de santé, cette charge en février 1936 à Henri Gandibleux. Mais il figure encore en troisième position sur la liste communiste pour les élections législatives de mai 1936 et est proclamé député suppléant à la séance de la Chambre du 23 juin 1936.

Henri Lambot décède en octobre de la même année. Il est alors domicilié à Montigny-le-Tilleul (pr. Hainaut, arr. Charleroi).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article147612, notice LAMBOT Henri, Joseph. par José Gotovitch - Francis Drugman, version mise en ligne le 2 juillet 2013, dernière modification le 29 novembre 2022.

Par José Gotovitch - Francis Drugman

SOURCES : RGASPI, 495 193 275 – BUCKMILLER M., MESCHKAT K. (éd.), Biographisches Handbuch zur Geschichte der Komintern. Ein deutsch-russisches Forschungsprojekt, Berlin, 2007 – CArCoB, Microfilms IML, B 28, Profintern – Renseignements de Francine Bolle et archives de Francis Drugman.

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