MEYNIEL Jacques, Hector, Richard

Par Gilles Morin, Laurent Poulhès

Né le 19 juin 1917 à Aurillac (Cantal), mort le 13 février 1987 à Brives (Corrèze) ; avocat ; militant et élu socialiste du Cantal, membre du Parti socialiste clandestin, secrétaire de la fédération SFIO (1946), député à la seconde Assemblée nationale constituante (1946), maire d’Aurillac (1965-1971) ; président de la Cantalienne.

Fils de Louis Meyniel et de Émilie, Marguerite Berthe, née Peschaud, Jacques Meyniel était issu d’une famille de notables auvergnats. Son grand-père paternel était président du conseil de préfecture. Son père, mobilisé au moment de sa naissance, était avocat. Il fut président du conseil général et adjoint au maire d’Aurillac. Sa mère était la sœur d’Hector Peschaud, sénateur maire de Murat et président du conseil général.

Jacques Meyniel fit ses études secondaires au lycée Émile Duclaux à Aurillac, où il fut l’élève de Maurice Deixonne, puis poursuivit ses études supérieures à Paris, à la Faculté de droit et de lettres, où il obtient sa licence. Il s’inscrivit à vingt-et-un ans comme avocat au barreau d’Aurillac, fut bâtonnier de l’Ordre du Cantal à trois reprises et membre du comité directeur de l’Association nationale des avocats.

Militant des Jeunesses socialistes à dix-sept ans, Jacques Meyniel fonda une section des JS à Aurillac et fut secrétaire fédéral des JS durant plusieurs années avant la Seconde Guerre mondiale. Engagé volontaire dans l’aviation le 16 septembre 1939, au bataillon de l’Air n° 106, il fut nommé aspirant de réserve le 1er avril 1940 et démobilisé le 9 août 1940. Il milita dans le Parti socialiste clandestin, fut avocat de résistants et fut arrêté à Aurillac par les Allemands le 14 juillet 1944.

À la Libération, Jacques Meyniel siégea au conseil municipal d’Aurillac et fut régulièrement réélu dans cette instance jusqu’en 1965.

Candidat aux élections législatives d’octobre 1945, placé en deuxième position sur la liste SFIO, derrière l’ancien député radical devenu SFIO, Maurice Montel*, Jacques Meyniel ne fut pas élu. Il jouait un rôle de premier plan toutefois dans la fédération, ce que manifestait sa participation à la conférence des secrétaires fédéraux de la SFIO des 27-28 octobre 1945. Secrétaire fédéral politique en mars 1946, il intervint au congrès national extraordinaire le 29 mars 1946 sur le problème agricole, au nom de délégués de nombreuses fédérations. Tête de liste aux législatives de juin 1946, écartant Maurice Montel dans le vote des militants, Meyniel fut élu député à la deuxième Assemblée nationale constituante, de juin à novembre 1946, étant alors le plus jeune député de France. Il siégea dans la Commission de la justice et de législation générale et fut désigné par le Groupe socialiste pour siéger à la Haute cour de Justice le 21 juin 1946. Ayant voté en faveur du rapport moral de Daniel Mayer, contrairement à la majorité fédérale, il ne fut pas délégué au congrès d’août 1946 qui vit le changement de majorité dans le parti. Il fut aussi critiqué pour le recul socialiste aux élections de juin 1946 qui lui était attribué, alors que ce recul était général dans le pays. Il fut donc écarté de la liste par la fédération au profit de Géraud Jouve, ainsi que Montel, car ils étaient jugés « trop modéré(s) et d’esprit trop bourgeois » par les militants.

Candidat aux cantonales de 1951 à Laroquebrou, Meyniel arriva en 3e et dernière position, avec 447 suffrages sur 2 519 exprimés. Il fut de nouveau candidat socialiste à l’élection législative partielle du 29 août 1954 (organisée à la suite du décès d’Alphonse Dommergue), désigné par les militants devant Germain Guibert, il obtint 17 % des suffrages. Il s’était présenté sur sa profession de foi comme étant par ailleurs secrétaire de la Société d’agriculture.

À l’âge de quarante-huit ans, Meyniel fut élu maire d’Aurillac en mars 1965. Vétéran de sa liste liste d’Union de la gauche (4 PC, 5 PSU, 6 SFIO, 10 divers gauche, 2 centristes), il battait le maire sortant, le sénateur modéré Piales. La municipalité porta ses efforts dans le domaine des équipements collectifs, très délaissés auparavant – il fut à l’origine du Foyer des jeunes travailleurs, du centre nautique couvert –, ce qui eut des conséquences financières importantes. Jacques Meyniel prit aussi une large part à la vie associative locale. Il fut président de la Cantalienne, de l’aero club du Cantal, président des conseils d’administration du foyer des jeunes travailleurs, de la société d’encouragement à l’agriculture, vice-président de l’Office départementale d’HLM, et de la FAL (Fédération des associations laïques).

Vice-président de l’Association des maires du Cantal, il fut une dernière fois candidat aux élections législatives de 1967 dans la 1re circonscription du Cantal.

Le maire d’Aurillac assurait dans les années soixante de nombreuses fonctions sociales de représentation. Membre de la CODER, nommé le 22 mai 1965, il était administrateur de la Caisse d’épargne d’Aurillac, secrétaire général de la Société d’agriculture du Cantal, président de la Société d’encouragement à l’agriculture et vice-président du Rotary-Club d’Aurillac. Il fut longtemps président de l’aéro-club du Cantal (jusqu’en 1964), président de la société de gymnastique la Cantalienne et il était médaillé de la Jeunesse et des Sports.

Jacques Meyniel, à l’expiration de son mandat de maire, quitta en 1971 le Cantal pour des raisons professionnelles, étant nommé magistrat (1er juge) au Tribunal de grande instance de Bordeaux, puis vice président en 1976. Nommé conseiller à la Cour d’Appel de Bordeaux en 1981, il occupa ce poste jusqu’à sa retraite.

Marié à Barsac (Gironde) le 18 décembre 1941 à Berthe Lacoste, née le 18 octobre 1919 à Barsac sans profession, ils eurent deux fils. Il mourut à Brive le 13 février 1987. Ses obsèques religieuses furent célébrées au village de Freix-Anglards le 16 février 1987.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article147635, notice MEYNIEL Jacques, Hector, Richard par Gilles Morin, Laurent Poulhès, version mise en ligne le 4 juillet 2013, dernière modification le 29 avril 2022.

Par Gilles Morin, Laurent Poulhès

SOURCES : Arch. Nat., F/1a/3353 ; F/1cII/114, 209, 288 ; F/1cIV/157 ; 19830172/101 ; 20060012/6/5235. — Archives Sciences Po, fonds D. Mayer, 3 MA 28. — Archives de l’OURS, dossiers Cantal. — La Montagne, mars 1965. — Dossier familial. — Who’s Who in France, 1966-1967. — Dictionnaire des parlementaires français de 1940 à 1958, site de l’Assemblée nationale.

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